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La Suède pour trois sous-marins

Sous-marins : La Pologne mise sur la Suède pour sa sécurité dans la Baltique

La Pologne franchit une étape majeure dans sa modernisation militaire. Mercredi, le ministre polonais de la Défense Wladyslaw Kosiniak-Kamysz a annoncé la sélection de la Suède comme fournisseur de trois sous-marins de nouvelle génération. Cette décision s'inscrit dans un contexte de tensions accrues avec la Russie en mer Baltique.

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Le ministre polonais de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, tient une conférence de presse conjointe après la réunion du « Groupe des Cinq » E5, le 16 mai 2025 à Rome, en Italie.

Photo: Antonio Masiello/Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

« L’offre suédoise était la seule qui répondait à toutes les attentes de la marine », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse. Son homologue suédois Pal Jonson a salué sur X un « jour historique pour le partenariat suédo-polonais et pour la sécurité accrue dans la mer Baltique ».

Le programme Orka : une urgence nationale

Le projet baptisé Orka (Orque) représente l’une des priorités absolues de la marine polonaise. Actuellement, le pays ne dispose que d’un seul sous-marin opérationnel, un bâtiment soviétique construit en 1985 et devenu totalement obsolète. Cette faiblesse criante dans les capacités navales polonaises nécessitait une réponse rapide et ambitieuse.
L’offre suédoise, qui prévoit la livraison de trois submersibles de type A26 Blekinge, a surpassé les propositions concurrentes venues de France, d’Allemagne, d’Espagne, d’Italie et de Corée du Sud. Le premier bâtiment devrait rejoindre la flotte polonaise dès 2030.

Une montée en puissance progressive

Pour maintenir l’expertise de ses marins, Varsovie a prévu un calendrier de formation ambitieux. Dès 2026, les équipages polonais commenceront leur instruction. L’année suivante, ils auront accès à un ancien sous-marin suédois servant de « gap filler » – un navire-école permettant d’assurer la transition avant l’arrivée des nouveaux bâtiments.

La Baltique, nouveau théâtre de tensions

Cette acquisition prend tout son sens face à la multiplication des incidents en mer Baltique. La frontière maritime polonaise s’étend sur 440 kilomètres dans cette zone stratégique, entourée par plusieurs pays de l’OTAN et la Russie. Ces derniers mois, perturbations GPS, violations de l’espace aérien par des appareils russes et ruptures mystérieuses de câbles sous-marins se sont multipliées.
« Cette décision établit une nouvelle architecture de sécurité dans la mer Baltique », a souligné le ministre Kosiniak-Kamysz, conscient des enjeux géopolitiques de ce choix.

Des sous-marins de pointe… sur le papier

Le groupe Saab s’est réjoui de cette sélection, tout en précisant qu’aucun contrat n’avait encore été signé à ce stade. Micael Johansson, président du constructeur suédois, a mis en avant des sous-marins « spécifiquement adaptés à la mer Baltique » qui « amélioreront considérablement la capacité opérationnelle de la marine polonaise ».
Un détail mérite attention : aucun sous-marin A26 Blekinge n’est actuellement en service. La Suède elle-même a commandé deux exemplaires en 2015 pour 8,2 milliards de couronnes, un prix qui a explosé pour atteindre 25 milliards de couronnes (2,26 milliards d’euros) en octobre 2025 – une multiplication par trois qui pourrait inquiéter Varsovie.
Une Pologne sur le pied de guerre
Cet achat s’inscrit dans un programme massif de réarmement polonais face à la menace russe. Voisine de l’Ukraine, du Belarus et de la Russie, membre de l’OTAN, la Pologne a multiplié les contrats d’armement ces dernières années, principalement avec les États-Unis et la Corée du Sud.
Le pays consacrera 4,8% de son PIB à la défense cette année, l’un des taux les plus élevés au sein de l’Alliance atlantique. Un investissement colossal qui témoigne de la volonté de Varsovie de devenir une puissance militaire majeure en Europe orientale.
Avec AFP