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Vitamine DSuppléments de vitamine D2 : pourquoi ils peuvent réduire les bienfaits de la vitamine D3 et comment y remédier
Selon les chercheurs, choisir le mauvais type de supplément de vitamine D pourrait nuire à votre santé plutôt que de l’améliorer. Des millions de personnes prenant des compléments de vitamine D2 pour améliorer leur santé pourraient, sans le savoir, épuiser les réserves de la forme la plus puissante de cette vitamine dans leur organisme.
Photo: Ivan Mel/Shutterstock
Ces résultats remettent en question les pratiques courantes de supplémentation, notamment pendant les mois d’hiver, lorsque l’exposition au soleil est limitée et que beaucoup se tournent vers les compléments pour maintenir un bon taux de vitamine D.
Pourquoi la D2 pourrait faire baisser la D3
Il existe deux principaux types de compléments de vitamine D : la vitamine D2 et la vitamine D3, cette dernière étant considérée comme la forme la plus efficace pour préserver la santé. La vitamine D2 ne peut être obtenue que par l’alimentation et les suppléments, tandis que la vitamine D3 est disponible sous forme de complément et produite naturellement par la peau lors de l’exposition au soleil.
Bien que la vitamine D2 et la D3 soient toutes deux converties dans l’organisme en une même forme active, la D3 est associée à davantage de bénéfices pour la santé, car elle est plus puissante. La récente étude, publiée dans Nutrition Reviews, a analysé des données issues de plusieurs essais cliniques randomisés — considérés comme la référence en recherche scientifique — portant sur 655 adultes. Elle suggère qu’une supplémentation en D2 pourrait, sans le vouloir, réduire la forme la plus bénéfique de vitamine D produite naturellement par le corps grâce à la lumière du soleil.
Les résultats ont montré que les personnes prenant de la vitamine D2 présentaient des niveaux plus faibles de vitamine D3 dans le sang que celles n’en consommant pas.
Plus précisément, leur taux avait diminué d’environ 18 nanomoles par litre en moyenne, une baisse jugée statistiquement significative par les chercheurs, c’est-à-dire peu probable due au hasard. Sur l’ensemble de l’essai, la diminution moyenne était d’environ 9 nanomoles par litre. « Les participants ayant reçu une supplémentation en vitamine D2 ont montré une réduction significative des concentrations de vitamine D3, comparativement aux témoins sans supplémentation », a déclaré à Epoch Times Emily Brown, chercheuse dans le domaine de la nutrition, de l’exercice, de la chronobiologie et du sommeil.
Les chercheurs pensent que cette baisse de la D3 pourrait résulter d’un mécanisme d’autorégulation du corps visant à éviter un excès global de vitamine D lié à la supplémentation. Ils ont cité des travaux montrant que la supplémentation en D3 réduit à son tour les taux de D2.
Les enzymes qui favorisent la dégradation des métabolites des vitamines D2 et D3 pourraient être activées, entraînant une élimination accrue de la D3, a précisé Emily Brown.
Cependant, puisque la vitamine D3 est associée à davantage de bénéfices pour la santé que la D2, il serait préférable, selon elle, d’opter pour une supplémentation en D3 plutôt qu’en D2.
D2 contre D3
Une fois absorbée par la peau ou apportée par l’alimentation ou les compléments, la vitamine D est stockée dans les cellules graisseuses de l’organisme sous une forme inactive, jusqu’à ce qu’elle soit nécessaire. Grâce à un processus appelé hydroxylation, le foie et les reins transforment cette vitamine D stockée en sa forme active, le calcitriol, que le corps peut ensuite utiliser.
La vitamine D2 comme la D3 sont toutes deux converties en cette même forme active dans l’organisme. La vitamine D joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de plusieurs organes clés, notamment les reins, les intestins et les os, où elle régule le métabolisme du calcium et du phosphate, des minéraux indispensables à la santé osseuse et au bon fonctionnement général du corps. Une carence sévère en vitamine D peut entraîner des maladies comme le rachitisme chez l’enfant et l’ostéomalacie chez l’adulte, toutes deux caractérisées par un affaiblissement et une croissance anormale des os.
La vitamine D3 semble exercer un rôle spécifique sur le système immunitaire que la D2 ne peut pas reproduire. Des recherches antérieures dirigées par Colin Smith, professeur de génomique fonctionnelle et co-auteur de la récente étude, ont montré que la vitamine D3 — mais pas la D2 — stimule le système de signalisation des interférons de type I, une composante clé du système immunitaire qui constitue la première ligne de défense contre les bactéries et les virus.
« Un bon statut en vitamine D3 pourrait aider à empêcher les virus et les bactéries de s’installer dans l’organisme », a déclaré Colin Smith dans un communiqué de presse.
Des recherches antérieures ont également montré que les injections de vitamine D3 sont deux fois plus efficaces que la D2 lorsqu’elles sont administrées seules, et trois fois plus puissantes lorsqu’elles sont associées à une prise orale. Colin Smith a ajouté que des études supplémentaires sur les fonctions distinctes des vitamines D2 et D3 devraient être une priorité pour déterminer quelle forme de supplémentation est la mieux adaptée aux différents besoins de santé.
De nombreuses personnes prennent de la vitamine D2 et de la D3 de manière interchangeable, pensant qu’elles agissent de la même façon.
Les végétariens et les végans peuvent préférer les suppléments de vitamine D2, car cette forme est plus facilement disponible que la D3. Les personnes nécessitant des doses élevées de vitamine D se voient souvent prescrire de la D2, puisqu’elle est la seule à exister à des dosages importants.
Précautions pour les régimes à base végétale
La plupart des compléments de vitamine D3 sont fabriqués à partir de sources animales, comme la lanoline issue de la laine de mouton, mais des alternatives véganes existent, a expliqué à Epoch Times Helen Tieu, diététicienne diplômée, éducatrice certifiée en diabète. « Il existe cependant des compléments véganes de vitamine D3 fabriqués à partir de lichen et d’algues. »
Elle a ajouté que certains champignons peuvent également apporter de la vitamine D, « mais généralement sous forme de vitamine D2 », une source moins optimale que celles à base de lichen ou d’algues pour les véganes.
Pour tout type de régime végétarien, « l’enrichissement des aliments en D3 est nécessaire », a indiqué Nicolette M. Pace, diététicienne.
« Les régimes végétariens plus souples gagneraient à inclure des sources animales riches en D3 », a-t-elle ajouté, en soulignant l’importance de vérifier que les compléments et les aliments enrichis contiennent bien de la vitamine D3.
George Citroner est un journaliste spécialiste de la santé pour Epoch Times.
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