CHINE

Le système de « crédit social » du régime chinois vise l’obéissance politique des jeunes citoyens

mars 29, 2019 15:04, Last Updated: juillet 13, 2019 12:28
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Dans le cadre de leur dernière initiative visant à mettre en place un système de « crédit social » dans toute la Chine, les autorités chinoises ont récemment lancé une application d’évaluation visant 460 millions d’adultes âgés de 18 à 45 ans. Selon ce système, ceux qui obtiennent les points de « crédit » les plus élevés bénéficient d’un meilleur accès aux prestations de formation et d’emploi, tandis que ceux qui obtiennent les notes les plus faibles se heurtent à des restrictions même dans leur vie quotidienne.

Les observateurs constatent que le Parti communiste chinois (PCC) essaie d’utiliser la technologie pour introduire une forme unique de totalitarisme qui n’a jamais existé dans le passé.

Selon le journal hongkongais South China Morning Post, l’application de notation du crédit social, appelée « Unictown », a été officiellement lancée en février dernier par une équipe de Tsinghua Unigroup sous la double direction du Comité central de la Ligue de la jeunesse communiste et de la Commission nationale pour le développement et la réforme.

Contrairement au système de crédit financier en Occident, Unictown recueille une grande quantité d’informations non financières sur ses utilisateurs, y compris les comportements dits « antisociaux » et la participation au « travail bénévole ».

En recueillant, en triant et en analysant une vaste gamme de données, allant du niveau d’éducation d’une personne jusqu’à ses habitudes d’achat en ligne, l’application vise à encourager les « bons » comportements et à décourager les « mauvais », surtout parmi les étudiants et les nouveaux diplômés.

Pour ce groupe d’utilisateurs, des points supplémentaires peuvent être gagnés pour la publication d’articles, l’invention de produits et la participation à des activités de bénévolat social, tandis que tricher aux examens ou faire du plagiat affectera négativement la note de crédit social.

Lorsqu’un étudiant achète un cours en ligne via Unictown, l’application détermine le montant du rabais qui peut lui être accordé en fonction de sa note de crédit social. Plus important encore, lors de la recherche d’un emploi, la priorité sera accordée à ceux qui ont une note plus élevée.

D’après South China Morning Post, les constructeurs d’Unictown ont refusé de divulguer comment l’application évalue diverses données pour calculer la note de crédit et ont nié que le système tient compte du fait qu’une personne est membre ou non du Parti communiste.

Les médias d’État chinois ont fait l’éloge du système de crédit social comme étant capable de guider les jeunes à pratiquer consciemment les « valeurs fondamentales socialistes » du PCC.

Totalitarisme de haute technologie

Teng Biao, avocat chinois des droits de l’homme, a expliqué à Epoch Times que le nouveau système de crédit social fait partie d’une série de mesures prises par le PCC dans le but d’accroître sa surveillance sur l’ensemble de la société et renforcer le régime totalitaire.

Il pense que le régime chinois est en train de mettre en place un système super-totalitaire utilisant de grandes bases de données, la vidéosurveillance, la collecte d’ADN, la technologie Internet, la technologie de reconnaissance faciale et le crédit social, créant ainsi une forme de totalitarisme sans précédent.

« Dans le passé, il y avait le totalitarisme nazi et le système totalitaire de Mao Zedong, mais un système totalitaire alimenté par l’Internet et la technologie contemporaine n’a jamais existé », a martelé Teng Biao. « Le Parti communiste fait maintenant le premier pas vers l’introduction d’un système totalitaire de haute technologie, en utilisant des notations de crédit, en surveillant et en enregistrant chaque détail de la vie quotidienne des gens, ce qui fait très peur. »

Bien que certains puissent se réjouir de la mise en place d’un système de classement social comme moyen d’obtenir certains avantages, M. Teng met en garde contre les aspects les plus sinistres du contrôle social numérique, car cela restreindrait sévèrement les libertés individuelles en Chine.

Selon lui, le développement du système de crédit social prend ses racines dans le sentiment de crise au sein du PCC en tant qu’unique parti au pouvoir. Ces dernières années, le Parti a renforcé son contrôle sur tous les aspects de la société chinoise, notamment en intensifiant la répression des avocats des droits de l’homme, des groupes religieux, des militants ouïghours et tibétains, et en imposant une censure plus stricte sur Internet.

Xia Yeliang, ancien professeur d’économie à l’université de Pékin qui habite actuellement aux États-Unis, a expliqué dans une interview accordée à Radio Free Asia (RFA) que le système de classement des jeunes par le biais du crédit social représente un nouveau moyen pour les autorités chinoises de les contrôler, en particulier les étudiants.

Il a comparé le système de crédit social à un énorme filet qui piège tout le monde à l’intérieur. « Le PCC veut s’assurer que ces jeunes ne font ou ne disent rien de ce qui est considéré comme dépassant certaines limites », a souligné Xia Yeliang.

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