Une septuagénaire a été verbalisée par les gendarmes alors qu’elle se trouvait devant la fenêtre de la chambre de la maison de retraite de son mari et tentait de communiquer avec lui en écrivant quelques mots sur une ardoise.
Les faits ont eu lieu le jeudi 9 avril à Graulhet, une commune de plus de 12 000 habitants située au sud d’Albi.
Âgée de 79 ans, Hedwig Boghossian rend visite chaque jour à son mari, qui réside dans un Ehpad établi à 500 mètres de chez elle depuis trois ans.
Si la septuagénaire a été contrainte de modifier ses habitudes depuis l’entrée en vigueur du confinement, elle passe désormais tous les jours devant la maison retraite à 16 h.
Munie de son attestation de déplacement dérogatoire et d’un masque en tissu, elle s’arrête quelques minutes devant la fenêtre fermée de la chambre de son mari avec une ardoise où elle inscrit quelques mots pour conserver un lien avec son époux de 93 ans. Une initiative dont elle a pris soin d’informer la maison de retraite.
Le 9 avril, deux gendarmes ont toutefois décidé de la verbaliser pour violation de « cordon sanitaire ».
« Mon mari est dans son monde et ne peut pas comprendre le contexte qui lui interdit de voir sa famille, donc j’avais trouvé cette astuce pour qu’il soit chaque jour dans son fauteuil face à sa vitre. Grâce à une petite ardoise, je lui transmettais des nouvelles de nos enfants. Jeudi à 16 h, alors que j’avais mon attestation avec la case personne vulnérable, les gendarmes m’ont verbalisée, indiquant que la direction les avait sollicités à cause des nombreux promeneurs autour du bâtiment », a expliqué Mme Boghossian dans les colonnes du Parisien.
La préfecture fait marche arrière
La septuagénaire affirme qu’elle n’a pas été informée de la mise en place d’un cordon sanitaire autour de l’Ehpad où réside son mari.
« Je suis en colère que personne n’ait pris la responsabilité de m’informer de cette mesure pour protéger l’Ehpad, une autre dame a été verbalisée comme moi, dans les mêmes circonstances alors qu’elle saluait son mari à travers la fenêtre. Si c’est un décret ou un arrêté qui interdit cela, je le respecterai même si ce n’est pas bon pour mon mari, dont le moral diminue », souligne la retraitée.
« Être chassée, comme ça, comme une malpropre par la gendarmerie, ça fait un drôle d’effet ! », a-t-elle ajouté auprès des journalistes de France Bleu.
Contactée par l’AFP, la préfecture du Tarn a d’abord confirmé le bien-fondé de l’amende adressée à Mme Boghossian, avant d’indiquer qu’elle allait « rentrer en contact avec la famille pour éteindre la procédure » dans cette affaire « où il y a peut-être eu un peu d’excès ».
« Les balades autour des Ehpad ne sont pas interdites, mais elle sont déconseillées », précise la préfecture du Tarn, qui craint que ces visites à travers une fenêtre ne favorisent la formation d’attroupements, alors que des proches d’autres résidents de l’Ehpad de Graulhet font la même chose que Mme Boghossian.
Le mercredi 15 avril, la gendarmerie du Tarn a indiqué sur sa page Facebook qu’elle avait demandé « à l’autorité judiciaire de ne pas poursuivre l’infraction, qui a été annulée ».
« La famille a été contactée directement par les gendarmes afin de l’informer de cette issue favorable », conclut la maréchaussée.
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