Tour de France: Felix Gall, le 4×4 d’AG2R-Citroën

Par Epoch Times avec AFP
20 juillet 2023 18:30 Mis à jour: 20 juillet 2023 18:44

Avec un quatrième Tour de France de suite ponctué d’une victoire, AG2R-Citroën a rebondi après la désillusion de son leader Ben O’Connor pour s’imposer dans l’étape-reine du Tour à Courchevel mercredi grâce à l’Autrichien Felix Gall qui renoue avec ses promesses de jeunesse.

« Je n’avais plus confiance en mes moyens, l’équipe a vu quelque chose en moi, que je ne voyais plus moi-même. » Jamais, il y a un an encore, Félix Gall n’aurait imaginé s’imposer dans la plus grande course du monde.

Encore moins en s’envolant seul, dans l’étape la plus exigeante de ce Tour, à six kilomètres du sommet du monstrueux col de la Loze. Des pentes crues dont des portions atteignent 24% d’inclinaison, trop violentes pour le moteur d’une moto suiveuse à l’arrêt. À la différence de Félix Gall qui s’est défait d’un grand nom du peloton : Simon Yates. Le vainqueur de la Vuelta 2018 et 3e du Giro 2021, qu’il a éjecté de sa roue à la pédale.

Felix Gall, le coureur autrichien de l’équipe AG2R Citroën, remporte la 17e étape de la 110e édition du Tour de France, entre Saint-Gervais Mont-Blanc et Courchevel, le 19 juillet 2023. (Photo MARCO BERTORELLO/AFP via Getty Images)

L’homme fort de cette échappée royale

La confirmation qu’il était l’homme fort de cette échappée royale où figuraient Pello Bilbao, David Gaudu ou encore Thibaut Pinot. Même flanqué d’un équipier, Simon Yates n’a jamais bouché l’écart sur le Tyrolien, désormais huitième au classement général, à 5 minutes et 26 secondes du podium, occupé par l’autre jumeau Yates, Adam. « J’espère que mon petit tatoueur de Saint-Étienne a regardé la télé. Du boulot l’attend », annonce son directeur sportif Julien Jurdie. Un personnage clef de la série documentaire Netflix dédiée au Tour de France où il dévoile ses tatouages célébrant les grands moments de l’équipe.

Felix Gall, champion du monde juniors en 2015 à Richmond, sur le circuit américain exigeant qui avait sacré Peter Sagan dans la catégorie élite, se confirme comme l’énième bonne pioche de Vincent Lavenu. « On va chercher des garçons qui ne sont pas au premier plan et chez qui on a détecté de belles qualités, décrit l’intéressé. Je l’avais repéré dans le Dauphiné 2021 où il avait été capable de suivre les meilleurs grimpeurs dans une étape à La Plagne. »

Le patron de la formation, inspiré, avait déjà hameçonné Ben O’Connor avant son succès d’étape fondateur du Giro 2020 dans les Dolomites, à Madonna di Campiglio.

Sous les couleurs de l’équipe française, l’Australien en avait gagné une dans le Tour de France, à Tignes, l’année suivante, succédant à Nans Peters, vainqueur en 2020 à Loudenvielle. Tradition poursuivie par le Luxembourgeois Bob Jungels à Châtel l’an passé.

Déjà troisième à Laruns puis septième à Morzine, Felix Gall lévite depuis plusieurs semaines. Le grimpeur de 25 ans a explosé dans le Tour de Suisse, juste avant la Grande boucle, où il a remporté le mois dernier une étape à Loèche-les-Bains, devant rien de moins que le champion du monde Remco Evenepoel.

« Le Tour de Suisse m’a fait un bien fou »

« Le Tour de Suisse m’a fait un bien fou, livrait-il au moment du grand départ au Pays basque. Une fois que tu l’as fait, tu sais ce dont tu es capable et tu peux le refaire. » Gall pointait même à la deuxième place du classement général helvétique avant le contre-la-montre final.

Et quel rang tiendrait-il à celui du Tour de France sans les cinq minutes perdues dès la deuxième étape où il était « complètement bloqué » dans le Jaizkibel ? L’Autrichien, trahi par de mauvaises sensations ce jour-là, fonctionne à la confiance. Un réservoir vidé en 2022 quand il rejoint AG2R-Citroën après des années au sein de l’équipe germano-néerlandaise DSM, dont les règles strictes ne cadrent pas avec tout le monde. « Quand je suis arrivé, c’était vraiment le changement dont j’avais besoin pour un nouveau départ », raconte-t-il. « Il s’emmerdait chez DSM, développe, moins diplomate, Julien Jurdie. Désolé pour eux mais il voulait arrêter le vélo. »

Après une première saison sans relief, perturbée par des virus, le Tyrolien a eu une épiphanie lors d’un stage d’entraînement en altitude en Sierra Nevada début juin. « J’ai entendu qu’en stage, il était très fort et qu’il mettait en difficulté Ben (O’Connor) », confie Benoît Cosnefroy. « C’est possible, » sourit l’Autrichien. « Tout est une question de confiance dans le vélo. Seulement, on ne la retrouve pas en un jour. »

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