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TPE, PME, industrie… un « record estival » de défaillances d’entreprises

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Un opérateur contrôle une voiture prête à l'emploi dans l'usine automobile Stellantis de Hordain, le 27 octobre 2022.

Photo: SAMEER AL-DOUMY/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Les défaillances d’entreprises ont progressé de 5,2% sur un an au troisième trimestre, selon les données publiées mardi par Altares. Le mois de septembre a été particulièrement difficile, avec 6800 défaillances recensées, soit près de la moitié du total trimestriel, qui s’élève à 14.371. Quelques signaux positifs apparaissent néanmoins.

Le groupe spécialiste de la donnée d’entreprise évoque « un record estival » et rappelle qu’un tel niveau de défaillances à la rentrée n’avait pas été observé depuis 2009, année marquée par une forte récession.

Un mois de septembre qui freine les espoirs de reprise

« Le mois de septembre a refroidi les espoirs d’un retournement », commente Thierry Millon, directeur des études chez Altares, qui constate que « l’économie française est plongée dans un épais brouillard ». Depuis le début de l’année, 50.700 entreprises ont fait défaut, soit 1600 de plus qu’à fin septembre 2024.

Les TPE et PME en première ligne

Les très petites entreprises de plus de cinq salariés apparaissent particulièrement exposées, avec une hausse de 9% des défaillances par rapport à l’été précédent. Les PME de 10 à 19 salariés ne sont pas épargnées (+13%). Altares souligne par ailleurs que 46 entreprises de plus de 100 salariés ont fait faillite, menaçant à elles seules quelque 10.000 emplois.

Les défaillances progressent aussi dans certains secteurs : +17% dansl’industrie manufacturière et +9% dans les services aux entreprises.

Des signes d’amélioration

Malgré ces chiffres alarmants, quelques indicateurs positifs apparaissent. La part des redressements judiciaires atteint désormais 30% des procédures, contre moins d’un quart en 2021-2022, soit une progression de 10,7% sur un an. À l’inverse, les liquidations judiciaires directes ralentissent (+2,8%). Ces procédures, tout comme les sauvegardes – au nombre de 331 au troisième trimestre –, offrent aux sociétés en difficulté un répit pour se restructurer ou se faire racheter.

Résilience partielle du bâtiment et du commerce

Sectoriellement, la construction (+2%) et le commerce (+2%) montrent une tendance plus stable que d’autres branches d’activité.

Des disparités régionales marquées

À l’échelle régionale, les défaillances augmentent fortement en Centre-Val de Loire (+33,2%), Pays de la Loire (+14,8%), Corse (+14,3%), Auvergne-Rhône-Alpes (+13,5%) et Nouvelle-Aquitaine (+11,7%). À l’inverse, certaines régions voient la situation s’améliorer, comme la Bretagne (-9,7%), la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (-3,8%) et le Grand Est (-0,4%).

Vers une stabilisation en 2026 ?

Malgré les incertitudes, Thierry Millon reste prudent mais optimiste : « Entre incertitudes persistantes et signaux d’éclaircies » pour le climat des affaires, « ce dernier trimestre pourrait, à défaut d’inverser la tendance, enrayer l’hémorragie et ouvrir la voie vers l’amélioration attendue pour 2026 ».

Avec AFP