Trudeau devra faire part à Pékin de l’urgence à mettre un terme au pillage d’organes en Chine

3 août 2016 11:31 Mis à jour: 7 août 2016 03:13

OTTAWA, Canada – Alors que le premier ministre Justin Trudeau se prépare à se rendre en Chine début septembre pour le sommet du G20, David Kilgour lui demande d’aider à mettre fin à un « crime d’État » impliquant une « extermination massive » ayant cours actuellement en Chine. L’ancien secrétaire d’État a passé les dix dernières années à enquêter sur ce sujet.

« Le premier ministre Trudeau […] et son gouvernement devraient saisir chaque occasion pour presser Pékin à mettre fin – immédiatement – au pillage et au trafic d’organes », a dit M. Kilgour.

David Kilgour est le coauteur d’une mise à jour d’un rapport récent, contenant de nouvelles preuves des allégations concernant l’implication du gouvernement chinois dans les prélèvements forcés d’organes de prisonniers d’opinion, pour la plupart des pratiquants de Falun Gong. Ces prélèvements forcés d’organes fournissent une véritable industrie de transplantations parrainée par l’État, brassant plusieurs milliards de dollars par an.

Il a partagé ce commentaire lors du rassemblement devant l’ambassade de Chine à Ottawa, le 20 juillet. Cette date marque les 17 années de la persécution lancée par l’ancien dirigeant du Parti communiste, Jiang Zemin, à l’encontre de la discipline spirituelle du Falun Gong. La manifestation du 20 juillet a eu lieu dans le cadre d’un évènement commémoratif à l’échelle mondiale.

Des pratiquants de Falun Gong se sont rassemblés devant l’ambassade de Chine à Ottawa, le 20 juillet 2016, pour marquer les 17 années depuis que le régime chinois a interdit la pratique du Falun Gong en Chine. La persécution qui s’en est suivie a déjà causé nombre de souffrances et de morts inavouées par le régime. (Pam McLennan/Epoch Times)

En plus du pillage d’organes, sous les ordres de Jiang Zemin, la persécution qui se poursuit et qui est alimentée par une propagande haineuse a déjà mené au travail forcé, à des viols, à la torture et au meurtre, tel qu’il en est fait état dans les rapports d’organisations pour la défense des droits de l’homme et d’entités gouvernementales de par le monde.

Au sein d’une telle crise, « [Trudeau] doit aider à traduire Jiang Zemin en justice rapidement, pour avoir entrepris et orchestré cette persécution », a ajouté M. Kilgour.

Selon le site internet Minghui, qui informe sur la discipline du Falun Gong dans le monde, plus de 200 000 citoyens chinois ont porté plainte devant les plus hautes instances juridiques chinoises contre Jiang depuis mai 2015. Ces plaintes l’accusent de génocide, de tortures et de crimes contre l’humanité.

Le premier ministre Trudeau […] et son gouvernement devraient saisir chaque occasion pour faire part à Pékin de l’urgence à mettre fin au pillage et au trafic d’organes – immédiatement.

— Ancien Secrétaire d’État, David Kilgour

« La force et la personnalité de se battre pour ses principes »

Le révérend Majed El Shafie, militant des droits de l’homme et fondateur de One Free World International (OFWI), et Jack MacLaren, député du Parlement provincial de l’Ontario, se sont joints à David Kilgour lors du rassemblement.

En commentant les principes au cœur de la discipline du Falun Gong, « authenticité, compassion et tolérance », Jack MacLaren a dit aux pratiquants qu’« avoir la force et le courage de se battre pour ses principes […] soulève la peur dans le cœur du gouvernement communiste, car il n’y a rien de plus effrayant pour un tyran, pour un dictateur, qu’un homme ou une femme libre ».

« Je ne crois pas qu’on ait assisté dans le monde à de pires violations des droits de l’homme qu’en Chine à l’encontre du Falun Gong », a ajouté Jack MacLaren, en dénonçant le « crime haineux des prélèvements d’organes ».

Les pratiquants de Falun Gong de Vancouver ont tenu une veillée aux chandelles en face du consulat chinois, le 19 juillet 2016, en mémoire de tous ceux qui ont péri depuis que le Parti communiste chinois a lancé sa campagne de persécution du Falun Gong en Chine, le 20 juillet 1999. (Da Yu/Epoch Times)

Le dernier rapport de Freedom House mentionne que le Falun Gong est le plus grand groupe spirituel à subir  la persécution du Parti communiste.

Majed El Shafie a félicité les pratiquants de Falun Gong pour leur résistance pacifique et leur persévérance. « Il y a 17 ans, [le gouvernement chinois] a pensé qu’il pourrait arrêter le Falun Gong, les éradiquer, les tuer… qu’il pourrait prélever leurs organes et s’en tirer comme ça », a-t-il dit.

Pourtant, « 17 ans après, il se sont trompés… 17 ans après, le Falun Gong n’est pas amoindri, ils sont plus nombreux » et « ils ne sont pas seulement en Chine, ils sont aussi à l’extérieur de la Chine ».

Discours de Minnan Liu au rassemblement à Edmonton, le 23 juillet 2016, pour commémorer le 17e anniversaire de la persécution du Falun Dafa en Chine. Liu a présenté les plus de 9 000 pétitions signées par les habitants de la ville depuis un an, réclamant que Jiang Zemin soit traduit en justice pour avoir lancé la persécution du Falun Gong le 20 juillet 1999. Derrière elle, Hongyan Lu tient un panneau appelant au soutien pour faire libérer sa mère, Huixia Chen, actuellement emprisonnée en Chine pour avoir pratiqué le Falun Dafa. (Omid Ghoreishi/Epoch Times)

Selon le centre d’information du Falun Dafa basé à New York, le Falun Gong, aussi appelé Falun Dafa, est aujourd’hui pratiqué dans plus de 80 pays. Partout dans le monde, les bénéfices qu’il apporte au maintien d’une bonne santé et sa philosophie contribuent à sa popularité.

Nouveau rapport sur le pillage d’organes
M. Kilgour a présenté les résultats du nouveau rapport de 600 pages qu’il a coécrit avec David Matas, avocat canadien spécialiste des droits de l’homme, ainsi qu’Ethan Gutmann, journaliste d’enquête américain.

Parmi les conclusions du rapport paru le 22 juin à Washington, il figure que la Chine réalise la performance stupéfiante de 60 000 à 100 000 transplantations annuellement, tout en clamant des délais d’attente allant de quelques jours à quelques semaines. Ceci est d’autant plus extraordinaire que les dons volontaires d’organes sont rares en Chine et que les délais moyens d’attente se prolongent sur plusieurs années dans les autres pays.

Une femme lève le pouce en signe de soutien aux pratiquants de Falun Gong rassemblés devant la Galerie d’art de Vancouver pour l’évènement commémoratif de la persécution du Falun Gong, le 20 juillet 2016. (Epoch Times)

La grande majorité des ces organes provient du meurtre de « prisonniers d’opinion, pour la plupart innocents, de Tibétains, d’Ouïghours, de chrétiens des églises clandestines et, principalement, de pratiquants de Falun Gong », selon le rapport. Celui-ci représente une mise à jour des livres déjà publiés sur ce sujet, The Slaughter (2014) et Bloody Harvest (Prélèvements meutriers, 2009), respectivement de Gutmann et de Matas-Kilgour.

Cette mise à jour est « un examen méticuleux des programmes de transplantation de centaines d’hôpitaux en Chine », explique David Kilgour. « Elle contient l’analyse des revenus des hôpitaux, du nombre de lits et de leur taux d’utilisation, du personnel de chirurgie, de programmes de formation, des financements publics et d’autres facteurs. »

Trudeau : le Canada a clairement un rôle à jouer
David Kilgour a fait part de quelques réflexions laissant poindre l’optimisme. En juin, la Chambre des représentants des États-Unis a unanimement adopté une résolution condamnant le prélèvement d’organes forcé parrainés par l’État chinois.

Le mois dernier, plus de la moitié des membres du Parlement européen ont signé une déclaration demandant au Parlement d’ « organiser sans délai une enquête indépendante » sur le pillage d’organes ayant actuellement cours et approuvé par le régime en Chine.

Des pratiquants de Falun Dafa se sont rassemblés à Calgary (Alberta, Canada) pour commémorer le 17e anniversaire de la persécution à l’encontre de leur pratique en Chine, le 19 juillet 2016. (William Wong/Epoch Times)

David Kilgour a également félicité les dirigeants élus d’Israël, de Taïwan et d’Espagne qui ont déjà adopté des lois rendant illégal le voyage en Chine pour recevoir un organe.

S’adressant à Justin Trudeau, David Kilgour a dit qu’il saluait le premier ministre pour sa position sur les droits de l’homme en Chine devant le ministre des Affaires étrangères Wang Yi. Lors de sa visite au Canada en juin dernier, Yi avait invectivé une journaliste canadienne alors qu’elle soulevait une question sur le registre chinois des droits de l’homme.

« Il ne fait aucun doute que la Chine a beaucoup à faire concernant l’application des droits de l’homme. »

– Premier ministre canadien Justin Trudeau

Une semaine plus tard, Justin Trudeau faisait part de cela au Sommet du Canada à Toronto, organisé par The Economist, disant que « le Canada a un rôle très clair à jouer, il a une relation d’amitié avec la Chine suffisamment longue pour pouvoir dire : “Écoutez, il faut changer la façon de parler aux journalistes. Il faut cesser d’avoir cette position défensive envers le monde, car cela ne sert la Chine en aucune façon. »

« Cela va mener les pays en bons termes avec la Chine à être directs envers elle sur la question de savoir comment elle compte s’en sortir », a-t-il ajouté, notant qu’ « il ne fait aucun doute que la Chine a beaucoup à faire concernant l’application des droits de l’homme ».

Lors de sa prochaine rencontre en septembre avec les dirigeants chinois, les Canadiens attendront de Trudeau qu’il en parle avec franchise, y compris un appel à mettre fin au pillage d’organes et à la persécution du Falun Gong, que MM. Kilgour et Matas ont décrit comme « le noyau au cœur des violations des droits de l’homme en Chine ».

Version anglaise : ‘Use Every Opportunity’ to Urge Beijing to End Organ Harvesting, Kilgour Tells Trudeau

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