Trump demande à Xi d’agir vite et fort face à Pyongyang

9 novembre 2017 08:45 Mis à jour: 9 novembre 2017 08:45

Le président américain Donald Trump a longuement loué jeudi à Pékin sa « bonne alchimie » avec Xi Jinping, qu’il a exhorté à faire monter d’un cran la pression sur le régime nord-coréen et son programme nucléaire.

Au deuxième jour d’une visite en Chine où il a été accueilli en grande pompe, M. Trump a dénoncé un excédent commercial chinois « choquant », tout en se félicitant de la signature d’une cascade de contrats « fabuleux et créateurs d’emplois ».

S’il a longuement insisté sur ses excellentes relations avec M. Xi qu’il a félicité – « votre peuple est très fier de vous » – le président septuagénaire a indiqué qu’il attendait davantage de lui sur le dossier nord-coréen.

« La Chine peut régler ce problème (de la Corée du Nord) facilement et rapidement », a assuré le président américain, debout au côté de son homologue chinois qui a de son côté insisté sur la nécessité de donner la priorité au « dialogue et à la négociation ».

« Le temps presse, nous devons agir vite », a martelé M. Trump, lors de cette troisième étape d’une tournée marathon en Asie qui l’a déjà conduit au Japon et en Corée du Sud.

Le locataire de la Maison Blanche a appelé la Chine, qui assure la quasi-totalité du commerce de la Corée du Nord, à « travailler très dur » sur ce dossier.

S’il est resté évasif sur la façon de parvenir à une « solution » sur la péninsule coréenne, il a insisté sur la nécessité de former un front uni face au régime de Kim Jong-Un, qui a procédé début septembre à un nouvel essai nucléaire.

« Le monde civilisé doit s’unir pour affronter la menace nord-coréenne », a-t-il dit, appelant tout « les pays responsables » à cesser de financer ou de commercer avec « le régime meurtrier » de Pyongyang.

De son côté, M. Xi, sorti encore renforcé le mois dernier du Congrès quinquennal du Parti communiste chinois (PCC), s’est borné à rappeler son attachement au respect des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le président américain, qui doit rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine en marge d’un sommet régional au Vietnam, a également exhorté la Russie à s’impliquer pour aider à résoudre « cette situation potentiellement dramatique ».

La Corée du Nord, omniprésente dans cette première tournée asiatique de M. Trump, avait quelques heures plus tôt fait l’objet d’un tweet présidentiel, dans une Chine où Twitter, mais aussi Facebook et Google sont bannis.

« Ne nous sous-estimez pas. NE NOUS POUSSEZ PAS A BOUT », a-t-il écrit à l’adresse de Pyongyang.

Évoquant la nécessité de faire évoluer les relations commerciales entre Washington et Pékin, M. Trump a, dans une formule singulière, insisté sur le fait que ses prédécesseurs à la Maison Blanche, et non Pékin, devaient être tenus pour responsables de cette situation.

« Après tout, qui peut reprocher à un pays de profiter d’un autre pays pour le bien de ses citoyens? » s’est interrogé le président des États-Unis.

Sur les dix premiers mois de l’année, l’excédent commercial du géant asiatique vis-à-vis des États-Unis s’élevait à 223 milliards de dollars, selon des chiffres des douanes chinoises.

À défaut d’annonces marquantes sur la façon de rééquilibrer les échanges, il s’est félicité de la signature d’une moisson d’accords commerciaux pour un montant total de plus de 250 milliards de dollars.

L’avionneur Boeing a en particulier annoncé la signature d’un accord avec des compagnies chinoises portant sur l’achat de 300 appareils pour un prix catalogue de 37 milliards de dollars.

Après une visite privée de la Cité interdite mercredi, le milliardaire américain et sa femme Melania avaient eu droit jeudi matin à une impressionnante cérémonie d’accueil en bordure de la place Tiananmen, au cœur de Pékin.

Enchevêtrement de tapis rouges, foule d’enfants aux mines réjouies, passage en revue des troupes: rien n’a été oublié.

M. Trump devait quitter Pékin vendredi matin pour rejoindre le Vietnam où il doit décliner sa vision « d’une région Indo-Pacifique libre et ouverte ».

Or, c’est sur son positionnement par rapport au géant chinois qu’il est très attendu par les pays de la région, encore sous le choc du retrait américain de l’accord de libre-échange Asie-Pacifique (TPP), vu précisément comme un contrepoids à l’influence grandissante de Pékin.

 

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