Trump menace l’Iran après la prise d’assaut de l’ambassade américaine à Bagdad

Par Epochtimes.fr avec AFP
1 janvier 2020 07:03 Mis à jour: 1 janvier 2020 07:49

Donald Trump a menacé mardi de faire payer le « prix fort » à Téhéran après l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad par des milliers de manifestants pro-Iran au cri de « mort à l’Amérique ».

« L’Iran sera tenu pleinement responsable des vies perdues ou des dégâts occasionnés dans nos installations. Ils paieront LE PRIX FORT! », a prévenu dans un tweet le président des Etats-Unis. « Ceci n’est pas une mise en garde, c’est une menace », a ajouté M. Trump.

Il a toutefois dit ne pas s’attendre à une guerre entre les Etats-Unis et l’Iran. « Je ne vois pas cela se produire », a répondu M. Trump à un journaliste qui l’interrogeait sur cette possibilité.

750 soldats américains supplémentaires déployés

Le secrétaire à la Défense Mark Esper a annoncé que quelque 750 soldats américains supplémentaires allaient être déployés « immédiatement » au Moyen-Orient « en réponse aux événements récents en Irak ».

Et le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a déclaré que l’attaque lancée mardi contre l’ambassade des Etats-Unis était l’oeuvre de « terroristes ».

-Une photo de document reçue de l’ambassade des États-Unis en Irak le 31 décembre 2019, montre des soldats américains prenant position autour de l’ambassade de la capitale Bagdad, après que des partisans et des membres du réseau militaire Hashed al-Shaabi ont franchi le mur extérieur de la mission diplomatique. Photo de – / AMBASSADE DES USA en IRAK / AFP via Getty Images.

Orchestrée par des terroristes alliés de l’Iran

L’attaque « a été orchestrée par des terroristes – Abu Mahdi al-Muhandis et Qaïs al-Khazali – et soutenue par des alliés de l’Iran, Hadi al-Amari et Faleh al-Fayyad », a tweeté M. Pompeo. « Tous ont été pris en photo devant notre ambassade », a-t-il écrit en joignant trois photographies.

Pour sa part, Téhéran a dénoncé « la surprenante audace » de Washington. L’Irak – allié des deux capitales ennemies – a été une nouvelle fois le théâtre de leur bras de fer, qui peut désormais entraîner une escalade allant jusqu’à la confrontation militaire.

Vendredi soir, d’énièmes tirs de roquettes tuaient un sous-traitant américain en Irak. Dimanche soir, les avions américains répliquaient en bombardant les bases des Brigades du Hezbollah, une faction pro-Iran en Irak qu’ils accusent d’être derrière ces tirs de roquettes, tuant 25 combattants et suscitant une indignation générale jusqu’au plus haut niveau de l’Etat irakien.

Mardi, c’est le cortège funéraire de ces 25 morts qui a convergé vers l’ambassade américaine à Bagdad, avant que des milliers de ses participants ne s’en prennent au bâtiment avec des béliers de fortune, des barres de fer et autres cocktails Molotov.

Des milliers de combattants et de partisans du Hachd al-Chaabi

Dès mardi matin, des milliers de combattants et de partisans du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires irakiens dominée par des factions pro-Iran et intégrée aux forces régulières, sont entrés dans la Zone verte.

-Un commandant de l’Irak Hashed al-Shaabi Jawad al-Talaibawi prend un selfie à la porte de l’ambassade des États-Unis à Bagdad, la capitale le 31 décembre 2019, après que des partisans et des membres du réseau militaire ont violé la paroi extérieure de l’enceinte lors d’un rassemblement pour exprimer sa colère contre les frappes aériennes du week-end. Photo de – / AMBASSADE DES USA EN IRAK / AFP via Getty Images.-

Et ce sans réaction des forces irakiennes postées aux entrées du quartier ultra-sécurisé où se trouvent l’ambassade américaine et les plus hautes institutions du pays et habituellement hermétiquement bouclé.

Ils ont ensuite investi le vestibule où la sécurité de l’ambassade filtre habituellement les visiteurs, brûlé des installations à l’extérieur, arraché les caméras de surveillance, jeté des pierres sur les tourelles de ses gardes et couvert les vitres blindées avec des drapeaux du Hachd et des brigades du Hezbollah, selon des journalistes de l’AFP.

Les forces irakiennes de sécurité ont vainement tenté de les en empêcher.

Des grenades lacrymogènes- et  des Marines en renfort

Depuis l’intérieur de l’ambassade, les forces américaines ont brièvement tiré en l’air à balles réelles avant d’utiliser des grenades lacrymogènes et assourdissantes pour disperser les manifestants. Le Hachd a fait état de 62 blessés.

Washington a d’abord haussé le ton, réclamant à Bagdad de « protéger l’ambassade » et prévenant que les Etats-Unis étaient prêts à « défendre leurs ressortissants ».

Le Pentagone a envoyé sur place des Marines en renfort, arrivés rapidement en hélicoptère dans l’enceinte du gigantesque complexe.

Mais Washington a prévenu n’avoir « aucun plan visant à évacuer » la chancellerie, dont le personnel non-essentiel a déjà été rappelé en mai. L’ambassadeur américain, en voyage privé hors d’Irak, était en train de regagner son poste.

-Le 31 décembre 2019 un hélicoptère apache de l’armée américaine largue des fusées éclairantes au-dessus de la zone verte de haute sécurité de Bagdad le 31 décembre 2019. Photo de – / AMBASSADE DES USA EN IRAK / AFP via Getty Images.

Deux heures après le début de l’attaque, le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi a appelé les manifestants à se retirer. Son appel a été entendu par certains protestataires qui ont quitté la Zone verte alors que les forces spéciales irakiennes se déployaient aux abords de l’ambassade.

Les plus hauts dirigeants du Hachd -des officiels de l’Etat irakien qui interagissent avec les officiels américains- étaient présents dans le cortège funéraire.

Derrière eux, les protestataires en colère ont laissé des graffitis sur les murs de l’ambassade: « Non à l’Amérique », « Fermé sur ordre des brigades de la résistance », peut-on y lire. De même que: « Soleimani est mon chef », en référence au puissant général iranien Qassem Soleimani, qui déjà préside aux négociations pour former le futur gouvernement en Irak.

L’Irak  secoué depuis le 1er octobre par une révolte populaire

L’Irak est déjà secoué depuis le 1er octobre par une révolte populaire qui dénonce le pouvoir, accusé de corruption et d’incompétence, de même que l’influence du voisin iranien.

Alors que la flambée de tensions irano-américaines a semblé éclipser ce mouvement inédit qui se poursuit, les députés, incapables de s’accorder sur les réformes réclamées par les manifestants anti-pouvoir, s’activent désormais à d’autres changements.

Ces deux derniers jours, plus d’une centaine d’entre eux ont signé un appel à inscrire l’éviction des troupes étrangères d’Irak à l’ordre du jour du Parlement.

Les factions armées et politiques pro-Iran appellent régulièrement à dénoncer l’accord de coopération américano-irakien qui encadre la présence de 5.200 soldats américains en Irak.

 

 

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