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Ukraine

Ukraine : l’Europe resserre les rangs avec Donald Trump et Moscou joue la montre

La Russie joue la montre. Alors qu'un sommet Trump-Poutine est annoncé à Budapest, le Kremlin refuse de s'engager sur un calendrier précis. Moscou évoque la nécessité d'une préparation "sérieuse" entre les deux capitales, tandis que Vladimir Poutine ne semble guère pressé de faire le déplacement dans la capitale hongroise.

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Volodymyr Zelensky s'entretient avec le président américain Donald Trump et les membres de son cabinet à la Maison Blanche, le 17 octobre 2025, à Washington, DC.

Photo: Andrew Harnik/Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Face à cette perspective de négociations russo-américaines, l’Europe se trouve dans une position délicate. Les dirigeants du Vieux Continent affichent leur soutien aux initiatives de paix du président américain, tout en posant des lignes rouges infranchissables. Leur crainte ? Un accord négocié au-dessus de leurs têtes, qui sacrifierait l’Ukraine et compromettrait la sécurité de tout le continent.

Les Européens marchent sur une ligne de crête

Mardi, une déclaration commune signée par Volodymyr Zelensky et plusieurs chefs d’État européens a clarifié cette position d’équilibriste. Oui à l’arrêt immédiat des combats souhaité par Donald Trump. Oui à l’utilisation de la ligne de contact actuelle comme point de départ des négociations. Mais non catégorique à toute modification des frontières internationales par la force.

Rien ne se fera sans les Ukrainiens et les Européens

À Ljubljana, Emmanuel Macron a été particulièrement direct. Les concessions territoriales ukrainiennes ne peuvent être décidées que par Kiev, a-t-il martelé. « Nul autre ne saurait le faire », a insisté le président français, dans une allusion transparente au sommet russo-américain qui se profile. Le message est clair : ni les Américains ni les Russes ne pourront dessiner l’avenir de l’Ukraine sans les Ukrainiens et les Européens.
Cette prise de position s’inscrit dans le prolongement du déplacement des dirigeants européens à Washington, survenu après le sommet Trump-Poutine organisé en Alaska en août dernier. L’objectif est de rappeler avec fermeté les principes européens, notamment l’intangibilité des frontières, pilier de l’ordre continental depuis 1945.

Renforcer Kiev avant toute négociation

Les signataires de la déclaration commune – Ukraine, Union européenne, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Pologne, Danemark et Finlande – insistent sur un prérequis essentiel : l’Ukraine doit négocier en position de force. « Les tactiques dilatoires de la Russie ont démontré à maintes reprises que l’Ukraine est la seule partie sérieuse à vouloir la paix », soulignent-ils.
Pour y parvenir, l’Europe entend maintenir et même intensifier la pression économique sur Moscou. La Russie « continue de choisir la violence et la destruction », constatent les dirigeants, qui appellent à frapper plus durement son économie et son industrie de défense jusqu’à ce que Vladimir Poutine accepte véritablement la paix.

L’arme financière européenne : 140 milliards pour l’Ukraine 

Les discussions de cette semaine à Bruxelles seront cruciales. Jeudi, un sommet européen – sans le Premier ministre britannique Keir Starmer – doit définir les contours d’un soutien financier durable à l’Ukraine. Vendredi, une réunion de la « coalition des volontaires » rassemblera les pays soutenant Kiev.
L’idée la plus audacieuse sur la table : mobiliser pleinement les avoirs souverains russes gelés en Europe. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a confirmé lundi l’existence d’un « large soutien » pour cette proposition. Le montant évoqué est colossal : un prêt de 140 milliards d’euros à l’Ukraine, financé par les actifs russes immobilisés.
Cette stratégie financière pourrait donner à Kiev les ressources nécessaires pour tenir, reconstruire et négocier sans être acculée par l’urgence économique. Une manière pour l’Europe de peser concrètement sur l’issue du conflit, même si les grandes puissances discutent à Budapest.
Avec AFP