Ukraine : moins de la moitié des Français favorables à l’envoi de troupes, selon un sondage

Trois quarts des Français estiment nécessaire d’apporter des « garanties de sécurité fortes » à l’Ukraine pour sécuriser un éventuel cessez-le-feu, selon un sondage Ifop publié vendredi. En revanche, moins de la moitié des personnes interrogées se disent favorables à l’envoi de troupes dans le pays.

Depuis février, la France et le Royaume-Uni pilotent une « coalition des volontaires » regroupant une trentaine de pays, principalement européens. Cette coalition s’est donné pour mission de fournir à Kiev des garanties de sécurité au sol, en mer et dans les airs en cas de cessation des hostilités avec Moscou.

Si 75% des sondés jugent ces garanties indispensables, la majorité privilégie certaines formes d’engagement. Pour 61% d’entre eux, il s’agit avant tout d’une intégration progressive de l’Ukraine à l’Otan, considérée comme une ligne rouge pour la Russie. La fourniture d’armes recueille 59% d’adhésion, suivie par l’intégration progressive à l’Union européenne (56%).

L’envoi de troupes occidentales ou européennes sur le modèle du déploiement américain en Corée du Sud obtient, lui, 47% de soutien.

Les résultats révèlent un net clivage selon l’appartenance politique. L’envoi de troupes est soutenu par 70% des sympathisants du président de la République, qui s’est dit prêt à engager des forces françaises en Ukraine. Ce soutien tombe à 55% chez les sympathisants de gauche et de droite, et à 36% chez ceux du Rassemblement national (RN).

Pour 35% des sondés, c’est avant tout à l’ONU de s’impliquer pour faire respecter un cessez-le-feu. Au total, 47% des Français jugent que la France doit participer à la « coalition des volontaires ».

Une large majorité (72%) considère que la Russie représente une menace pour la souveraineté des États de l’Union européenne. Cette perception est largement partagée quelle que soit l’appartenance politique, à l’exception des proches du RN (54%).

En revanche, la confiance envers Vladimir Poutine pour respecter un éventuel cessez-le-feu reste faible : un Français sur cinq seulement lui accorde crédit. Ce taux monte toutefois à 32% chez les sympathisants de La France insoumise (LFI) et à 26% parmi ceux du RN.

L’enquête a été menée en ligne début septembre auprès d’un échantillon représentatif de 1197 personnes âgées de 18 ans et plus. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.

Avec AFP