Un ex-interne en médecine jugé pour apologie du terrorisme : « Le mécréant se divise en deux parties : la tête et le corps »

Par Paul Tourège
22 octobre 2019 13:25 Mis à jour: 22 octobre 2019 13:44

Aujourd’hui âgé de 32 ans, Amine Ladjaal avait été arrêté en Turquie il y à près de trois ans alors qu’il cherchait à rejoindre les rangs de Daech.

Ancien interne en médecine, Amine Ladjaal comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris pour apologie du terrorisme et pour avoir tenté de rejoindre les rangs de l’État islamique (EI).

En novembre 2015, il avait tenu des propos « absolument abjectes, antisémites, homophobes » sur Internet, a rappelé le procureur de la République avant de préciser que le prévenu s’était également « moqué des victimes du 13 novembre et de Nice ».

« Je suis musulman et je suis pour le terrorisme » ; « le mécréant se divise en deux parties : la tête et le corps » ; « je ne suis pas du genre à me coucher même face aux juges », avait notamment affirmé l’accusé sur Twitter où il se faisait appeler « Albistouri ».

Des déclarations qui lui ont valu plusieurs signalements auprès de la police nationale via la plateforme Pharos permettant aux internautes de dénoncer les contenus illicites sur les réseaux sociaux.

« Ce n’est pas sur une exaltation momentanée »

Jugé ce lundi, Amine Ladjaal s’est montré peu disert devant les magistrats. « Votre dangerosité est comme votre silence, têtue et volontaire », a souligné la présidente du tribunal.

« Mon client sait qu’il n’a aucune chance d’être considéré dans sa parole, il estime qu’il a perdu d’avance », plaide l’avocate du prévenu dont les propos ont été rapportés par les journalistes du Parisien.

« Ce n’est pas qu’il ne supporte pas les magistrats, c’est simplement quelqu’un de provocateur, il ne supporte pas l’autorité », ajoute-t-elle.

Une défense balayée par le procureur de la République qui a estimé que les écrits de l’accusé étaient suffisamment « éloquents ».

« Ce n’est pas sur une exaltation momentanée, de quelques jours, mais il s’agit bien de la diffusion d’images absolument terribles et de propos qui font l’apologie sur une période extrêmement longue », observe le magistrat.

Décrit comme « intelligent », voire « brillant » mais aussi « très solitaire » et « discret » par ses collègues, Amine Ladjaal a travaillé pendant trois ans au sein des services hospitaliers marseillais, effectuant un stage d’internat de six mois en orthopédie à l’hôpital de La Timone entre mars et octobre 2016.

Une période pendant laquelle il n’a toutefois pas éveillé les soupçons de ses collègues.

« C’est une personne très ancrée dans cette radicalité »

Spécialisé en chirurgie de la main et en orthopédie, le prévenu fréquentait régulièrement des sites djihadistes et aurait envisagé de mettre ses compétences au service de l’EI. « C’est une personne très ancrée dans cette radicalité », explique l’avocat général.

En octobre 2016, A. Ladjaal part en Turquie « avec plusieurs milliers d’euros en espèces, sans avoir prévenu son cercle familial, ni son entourage radical ». Il sera finalement interpellé quelques jours avant Noël alors qu’il espérait rallier la zone de combat irako-syrienne.

« Un voyage sans retour », selon l’avocat général qui précise que « fin 2016, plus personne ne peut pas ignorer la nature de l’EI ».

Le 21 octobre 2019, Amine Ladjaal a finalement été condamné à neuf ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris.

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