Un gérant se voit contraint de fermer son restaurant pour avoir servi un verre de vin à ses clients qui attendaient leurs plats à emporter

Par Emmanuelle Bourdy
18 février 2021 08:10 Mis à jour: 18 février 2021 08:10

Pour avoir servi un verre de vin à des clients qui attendaient leur commande à emporter, le restaurant La halte des taxis à Paris, a été contraint de fermer. À l’issue des quinze jours de fermeture administrative, les portes du restaurant ne rouvriront finalement pas, son gérant en ayant décidé ainsi. 

Quentin Devos, le gérant du restaurant La halte des taxis, situé boulevard Vincent Auriol dans le 13e arrondissement de Paris, avait servi un verre de vin à ses clients qui attendaient que leurs plats à emporter soient prêts, rapporte Actu.fr. La police a verbalisé le gérant et demandé la fermeture administrative du restaurant durant quinze jours.

La police est passée à ce moment précis !

Le gérant explique : « J’ai l’habitude de faire une déco sympa pour attirer l’œil et là, j’avais disposé des nounours des gobelins autour d’une table pour faire comme s’ils prenaient un café en terrasse. Les clients se sont servis de cette table pour poser leurs verres. » 

Mais c’est à ce moment-là que la police est passée. « Il a été impossible de négocier. Les agents m’ont dit que j’incitais à la consommation sur place », s’indigne Quentin Devos, qui pensait naïvement qu’il n’aurait pas de sanctions. C’est alors que le couperet est tombé : 135 € d’amende et une fermeture administrative de quinze jours.

Il a décidé de fermer définitivement son restaurant

Comme son bail de gérance arrivait à échéance fin mars, le gérant a préféré ne pas poursuivre l’aventure, précise Actu.fr. D’autant plus qu’ « en cas de récidive, je risque de ne plus bénéficier des aides de l’État et le chômage partiel sera supprimé pour mon équipe. C’est un risque que je ne veux pas prendre, d’où ma décision de ne plus rouvrir du tout », souligne Quentin Devos. De plus, il souhaitait acheter les murs du restaurant, mais n’arrivant pas à se mettre d’accord sur le prix de vente avec les propriétaires, l’opération ne s’est pas réalisée.

Il faut dire que le patron a subi plusieurs déboires depuis le début de sa gérance il y a deux ans. En effet il a dû gérer un dégât des eaux, trois cambriolages, le confinement de mars 2020 et pour finir, cerise sur le gâteau, les trois verres de vins servis aux clients.

« Cette fermeture me rend d’autant plus triste qu’on ne pourra pas dire au revoir à nos clients qui nous ont soutenus jusqu’au bout. Mais je leur ai dit que le 20 février, lorsque la fermeture administrative prendra fin, je serai là. […] On sera présent pour papoter et se dire au revoir comme il faut », confie le gérant.

« On leur avait demandé de resserrer la vis »

Le lendemain du contrôle de police, Quentin Devos s’est rendu au commissariat de police. Le policier, qui était « désolé pour [lui] », a expliqué qu’en raison d’une décision politique, « on leur avait demandé de resserrer la vis », relate Actu.fr. Du reste, le restaurateur n’a rien à se reprocher, ayant toujours été « irréprochable » en matière de respect des consignes sanitaires imposées.

Quentin Devos a annoncé la fermeture définitive de son restaurant en mentionnant : « Ci-gît un restaurant qui a fait l’erreur de servir sa clientèle à emporter. » Mais il ne s’avoue pas vaincu pour autant et reste « positif et serein ». Il a entamé les négociations en vue de la reprise d’un autre restaurant, situé dans le 15e arrondissement de Paris. « Je sais que lorsque les restaurants rouvriront il y aura du monde. Après un an de privation, les gens vont avoir envie de consommer chez nous, il y aura du travail et nous serons là », espère-t-il.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.