Un nouveau lot de Twitter Files montre comment le FBI signalait les comptes que la plateforme devait cibler

Par Zachary Stieber
18 décembre 2022 02:03 Mis à jour: 18 décembre 2022 02:03

Des courriels adressés par le FBI à Twitter, publiés le 16 décembre, montrent comment les fonctionnaires du FBI signalaient des personnes spécifiques contre lesquelles Twitter devait prendre des mesures.

Le dernier lot de Twitter Files renforce les preuves que le gouvernement et les Big Tech étaient de connivence pour censurer les Américains.

Dans une missive datée du 3 novembre, les agents du FBI signalent 25 comptes, dont celui du média Right Side Broadcasting Network, qui « peuvent justifier une action supplémentaire en raison de l’utilisation de ces comptes pour diffuser des informations erronées sur les élections à venir ». La liste est envoyée à Twitter quelques jours plus tard par Elvis Chan, un haut responsable du FBI à San Francisco.

Dans un autre courriel, daté du 10 novembre, le bureau local du FBI de San Francisco envoie à Twitter quatre comptes, en précisant qu’ils « peuvent potentiellement constituer des violations des conditions de service de Twitter pour toute action ou inaction jugée appropriée dans le cadre de la politique de Twitter ».

Un troisième courriel, une missive interne de Twitter, montre que Twitter est en train de traiter une liste de messages signalés par le FBI pour « contenu potentiellement violent ». Un des messages commente une vidéo du gouverneur démocrate de New York de l’époque, Andrew Cuomo, parlant de l’obligation vaccinale contre le Covid-19 et déclare : « C’est notre avenir les gars si les démocrates obtiennent le contrôle total. Si vous êtes en Géorgie, vous feriez mieux de voter mercredi. »

Les e-mails ont été publiés par le journaliste Matt Taibbi. Elon Musk, qui a accordé à Matt Taibbi et à d’autres journalistes l’accès aux Twitter Files, a partagé le fil peu après sa publication.

Plusieurs comptes signalés par le FBI ont été interdits, dont au moins un avec un identifiant indiquant qu’il est basé aux États-Unis.

Epoch Times a envoyé une demande de commentaires auprès du FBI,  qui en retour a envoyé exactement la même déclaration qu’il avait envoyée précédemment, concernant ses manœuvres pour prévenir les Big Tech de ne pas publier de la désinformation russe juste avant la publication de l’article du New York Post sur l’ordinateur de Hunter Biden.

« Le FBI collabore régulièrement avec des entités du secteur privé pour fournir des informations spécifiques aux activités subversives, non déclarées, secrètes ou criminelles d’acteurs étrangers malveillants identifiés. Les entités du secteur privé décident indépendamment des mesures à prendre, le cas échéant, sur leurs plateformes et pour leurs clients après que le FBI les a informées », indique le communiqué.

Twitter n’a pas répondu à une demande de commentaire.

Les Twitter Files montrent que le FBI et Yoel Roth, le responsable de la Confiance et Sécurité récemment parti, ont échangé plus de 150 courriels entre janvier 2020 et novembre 2022.

De son propre aveu, Elvis Chan, le responsable du FBI, était régulièrement en contact avec Yoel Roth et un autre haut responsable de Twitter, Will Newland, qui a également récemment quitté l’entreprise depuis l’arrivée d’Elon Musk. Elvis Chan a également déclaré qu’il était régulièrement en contact avec des responsables équivalents dans d’autres Big Tech, notamment Google et Facebook.

Dépositions des Big Tech

Elvis Chan a récemment fait l’objet d’une comparution dans le cadre de l’affaire portée par les États du Missouri et de la Louisiane contre le gouvernement et les Big Tech, dont Twitter, pour une coordination présumée de la censure.

Elvis Chan a déclaré sous serment que le FBI a mis en place un poste de commandement avant l’élection de 2020 pour envoyer des messages liés à l’élection à Twitter et à d’autres plateformes pour une éventuelle action. Il a ajouté qu’une unité similaire a été mise en place pour remonter des messages le jour des midterms de 2022.

« Je me souviens que dans certains cas, ils répondaient qu’ils avaient retiré les messages. Dans d’autres cas, ils disaient que cela ne violait pas leurs conditions de service », a-t-il témoigné.

Selon lui, les messages remontés par le FBI sont censurés dans 50% des cas.

Elvis Chan a été identifié par Facebook comme l’un des responsables qui ont mis en garde contre une opération étrangère de « piratage et de fuite » avant l’élection de 2020, peu avant que l’ordinateur portable appartenant à Hunter Biden, le fils du président Joe Biden, ne fasse l’objet d’un premier article en octobre la même année.

« D’après mes souvenirs, je me souviens que le FBI a averti – que moi ou quelqu’un du FBI a averti – les entreprises de médias sociaux du potentiel d’une opération de piratage et de fuite du Comité national démocrate de type 2016 », a déclaré Elvis Chan.

Les fichiers du Comité national démocrate (DNC) ont été mis en ligne par WikiLeaks en 2016. Des responsables américains ont déclaré que le DNC avait été piraté entre le 25 mai et le 1er juin 2016, mais Crowdstrike, la société que le DNC a engagée pour analyser ce qui s’est passé, a depuis déclaré à Epoch Times que les systèmes du DNC n’avaient pas été piratés pendant cette période.

Censure préélectorale

En octobre 2020, Twitter bloqué le compte du New York Post, qui a été le premier à publier un article sur l’ordinateur de Hunter Biden. La plateforme a empêché d’autres utilisateurs de partager le lien (même en message privé) et a réduit la circulation des messages existants qui avaient partagé l’article. Facebook a également réduit la diffusion de l’article.

Jack Dorsey, ancien PDG de Twitter, a déclaré plus tard que la censure de l’article sur l’ordinateur était une erreur. Récemment, il a été demandé à Yoel Roth si c’était une erreur selon lui, ce à quoi il a répondu : « Oui, à mon avis. »

Dans les Twitter Files publiés précédemment par Matt Taibbi et les autres journalistes, on voit que les employés de Twitter étaient confus quant aux raisons à donner pour censurer l’histoire.

Un des employés écrit : « J’ai du mal à comprendre les politiques qui permettent de marquer cette information comme dangereuse. »

L’avocat général adjoint de Twitter, Jim Baker, ancien avocat du FBI, déclare dans un autre message : « Nous avons besoin de plus d’éléments pour déterminer si les documents ont été piratés, à ce stade, cependant, il est raisonnable pour nous de supposer qu’ils ont pu l’être et que la prudence est de mise. »

Ivan Pentchoukov et Bill Pan ont contribué à cet article.

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