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Un panel au Capitole met en lumière la « guerre silencieuse » du PCC contre les États-Unis

Le régime a intensifié sa campagne d’information et de guerre juridique pour attaquer un groupe religieux en dehors de ses frontières, affirment les experts
juin 7, 2025 11:04, Last Updated: juin 8, 2025 22:03
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WASHINGTON — Le 6 juin, des experts et des défenseurs des droits humains ont mis en lumière la guerre invisible menée par le régime chinois pour manipuler l’Occident et réprimer les dissidents à l’extérieur des frontières de la Chine.

Le panel, organisé par Epoch Times au Capitole américain, s’est concentré sur la répression croissante de la dissidence par Pékin aux États-Unis, ciblant en particulier le groupe religieux Falun Gong.

Cette pratique spirituelle, qui comprend des exercices de méditation et enseigne les principes de vérité, compassion et tolérance, est une cible majeure du régime communiste chinois depuis que Pékin a lancé une vaste persécution il y a 26 ans. Des millions de personnes ont été emprisonnées en Chine, et soumises au travail forcé ou à diverses formes de torture.

Même hors de Chine, les pratiquants de Falun Gong ont subi des pressions et des harcèlements de la part du régime au fil des ans. Fin 2022, la campagne s’est intensifiée sous la direction du dirigeant chinois Xi Jinping, qui a préconisé le recours à la désinformation et à la guerre juridique pour diffamer et discréditer le Falun Gong en Occident, comme l’a rapporté Epoch Times en 2024.

« Frapper sur tous les fronts »

Le régime communiste déploie une guerre d’information et juridique pour attaquer le Falun Gong et les entités affiliées au groupe aux États-Unis, ont signalé les panélistes.

L’objectif, ont-ils indiqué, est de perturber l’influence du Falun Gong dans la communauté internationale et ses appels à mettre fin à la persécution qui dure depuis 26 ans en Chine.

Yuan Hongbing, un juriste qui dispose de contacts de haut niveau au sein de l’appareil d’État chinois, a révélé pour la première fois à Epoch Times,en décembre 2024, la campagne du régime chinois.

S’exprimant virtuellement lors du panel, M. Yuan a analysé dans les efforts du régime « un objectif central et deux directives ».

Selon M. Yuan, la campagne vise à diffamer le fondateur du Falun Gong, Li Hongzhi, afin de saper les fondements du mouvement spirituel. Le Parti utilise ensuite la guerre d’information et la guerre juridique en mobilisant les médias occidentaux grand public, en déployant la désinformation et d’autres tactiques pour affaiblir l’influence du Falun Gong.

Le régime « frappera sur tous les fronts », a affirmé M. Yuan.

Janice Trey, PDG d’Epoch Times, a décrit la campagne comme une « guerre silencieuse ».

En cooptant le système juridique occidental, les agences de régulation et les médias traditionnels occidentaux pour remodeler l’opinion mondiale, a-t-elle expliqué, le Parti communiste chinois (PCC) remet directement en cause les fondements d’une société démocratique.

« Cette tactique menace la liberté d’expression, la liberté religieuse et la sécurité nationale », a souligné Mme Trey.

Janice Trey, PDG d’Epoch Times, s’exprime lors d’un événement sur l’escalade de la répression transnationale par le Parti communiste chinois, au Capitole des États-Unis, le 6 juin 2025. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

Tactiques variées

Une alarme incendie a interrompu l’événement au moment même où le conférencier Mark Yang, chargé de plaidoyer pour le Centre d’information sur le Falun Dafa à but non lucratif, expliquait le déroulement de la campagne du régime sur le sol américain. La police du Capitole a ensuite informé Epoch Times qu’un « problème électrique avait été résolu ».

Au cours de l’année écoulée, le centre basé à New York a documenté plus de 100 cas de menaces de violence contre Shen Yun Performing Arts, une compagnie fondée par des pratiquants de Falun Gong à New York pour mettre en valeur la culture chinoise traditionnelle tout en attirant l’attention sur les abus infligés par le régime à ceux qui persistent dans leur foi.

Certaines menaces ont visé les lieux où Shen Yun était présent. En février, une fausse alerte à la bombe au Kennedy Center a contraint le lieu à procéder à une évacuation quelques heures avant l’ouverture du spectacle.

« L’escalade à laquelle nous assistons actuellement est le résultat d’une décision prise d’en haut », a affirmé M. Yang. « Malheureusement, nous assistons actuellement à la mise en œuvre de ces tactiques. »

Il a cité deux agents chinois qui ont tenté de recourir à la corruption pour faire ouvrir une enquête de l’IRS contre Shen Yun, ainsi que plusieurs poursuites environnementales futiles contre le siège de Shen Yun, intentées par un Américain entretenant des liens commerciaux de longue date avec la Chine. Parallèlement, le New York Times a publié une série d’articles présentant Shen Yun sous un jour négatif. Ces articles ont été amplifiés par des milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux occidentaux.

Plus de 1500 artistes de Shen Yun et membres de leur famille ont signé une pétition pour dénoncer l’image que les articles donnaient de l’organisation, la décrivant comme « des déformations grossières et des récits erronés » à l’encontre de leurs valeurs, de leur travail et de leur mode de vie.

Eric Patterson, président-directeur général de la Fondation commémorative des victimes du communisme, s’exprime lors d’un événement sur l’escalade de la répression transnationale par le Parti communiste chinois, au Capitole, le 6 juin 2025. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

Une telle manipulation des institutions héritées de l’Occident a frappé Eric Patterson, panéliste et président de la Fondation pour la mémoire des victimes du communisme.

« Ce qui est étonnant, c’est le nombre d’histoires à caractère négatif qui ont été rapportées contre ce groupe, alors qu’il n’y avait, à ma connaissance, aucun reportage similaire contre aucun autre groupe international ou aucun groupe aux États-Unis », a déclaré M. Patterson à Epoch Times.

« Ce que cela suggère, c’est qu’un journal comme le New York Times et d’autres médias américains doivent être extrêmement prudents, et qu’ils ont peut-être simplement été crédules en se laissant manipuler par le PCC. »

Le régime, dans des documents internes divulgués, a utilisé un langage hostile pour décrire l’Occident, et « nous devons prendre cela au sérieux », a souligné M. Patterson.

« Le peuple chinois n’est pas notre ennemi, mais les dirigeants du Parti communiste et ses nombreux organes et institutions disent qu’ils sont notre ennemi. »

Mark Yang, chercheur et responsable de plaidoyer au Centre d’information sur le Falun Dafa, s’exprime lors d’un événement sur l’escalade de la répression transnationale par le Parti communiste chinois, au Capitole, le 6 juin 2025. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

« Considérez les implications »

M. Yang a déclaré que dans le cas de Shen Yun, le PCC a « démontré sa capacité à instrumentaliser les médias américains, à piéger [les] agences gouvernementales [des États-Unis] et à tirer profit de [leur] système judiciaire ».

« Considérez les implications », a-t-il écrit dans ses remarques préparées qui ont été interrompues. « Si le PCC peut cibler efficacement un groupe, qu’est-ce qui l’empêche de cibler d’autres individus ou institutions qu’il n’aime pas ? »

L’engagement d’Epoch Times à dénoncer les abus du régime communiste en a fait l’une des principales cibles de Pékin depuis la fondation de la publication aux États-Unis en 2000. Peu de temps après, les autorités chinoises ont arrêté des dizaines de personnes en Chine impliquées dans la publication, condamnant plusieurs d’entre elles à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison.

En mars, le ministère de la Justice a inculpé des pirates informatiques et deux agents du ministère chinois de la Sécurité publique responsables du lancement de cyberattaques contre Epoch Times.

Qu’il s’agisse du Falun Gong ou d’autres groupes que le régime a cherché à museler, « la raison pour laquelle ils sont ciblés avant tout est qu’ils défendent quelque chose qui ne peut être contrôlé par le PCC », a souligné M. Patterson.

« Ils représentent une structure d’autorité, des croyances, des valeurs qui échappent au contrôle du Parti communiste, et cela constitue une menace. »

Sherry Dong a contribué à la rédaction de cet article.

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