COVID-19

Une lanceuse d’alerte accuse Pékin de dissimuler les chiffres réels du Covid

janvier 28, 2023 21:27, Last Updated: janvier 28, 2023 21:28
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La chercheuse Yan Limeng accuse le PCC de dissimuler des données sur les infections et le virus en Chine.

La récente propagation du Covid a provoqué des symptômes beaucoup plus graves en Chine que dans d’autres pays, et le nombre de décès est extrêmement élevé, déclare le Dr Yan. La chercheuse était membre du laboratoire de référence de l’OMS pour la grippe H5, installé à l’École de Santé publique de l’université de Hong Kong. Après avoir mis en doute l’origine Covid‑19, elle s’est enfuie aux États‑Unis.

La vague de Covid qui sévit actuellement en Chine a entraîné une recrudescence des infections, des cas graves et des décès dans le pays, submergeant les systèmes médicaux et les services funéraires chinois.

Chen Cao, chercheur en maladies virales auprès du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladie (CDC chinois ou CCDC), a déclaré lors d’une conférence de presse le 13 janvier, que 19 sous‑variants Omicron ont été détectés dans le pays entre le 1er décembre 2022 et le 10 janvier 2023.

D’après Chen Cao, les sous‑variants BA.5.2 et BF. 7 sont les deux sous‑variants majeurs, représentant 97% des 19 sous-variants détectés. Chen Cao n’a pas donné plus de détails.

C’est au 10 janvier, que le Dr Yan Limeng s’est exprimée dans une interview exclusive pour l’édition chinoise d’Epoch Times. Elle rappelle que la Chine prétend être touchée actuellement par le variant Omicron. Or l’épidémie qui balaye le pays est très différente du reste du monde. C’est incohérent, explique la chercheuse.

« Nous avons déjà trouvé des sous‑variants BF7 et XBB à l’étranger. Le Parti communiste chinois a affirmé que les sous‑variants trouvés en Chine sont les mêmes que ceux découverts hors de Chine. Il est très peu probable qu’il s’agisse des mêmes sous-variants, car ils provoquent des symptômes beaucoup plus graves que dans les pays étrangers. »

Les loci d’échappement immunitaire découverts chez des voyageurs chinois en Italie

Yan Limeng, était chercheuse postdoctorale spécialisée en virologie et en immunologie à l’université de Hong Kong avant de s’enfuir aux États‑Unis. Elle a déclaré que les chercheurs avaient découvert une très légère modification – des loci d’échappement immunitaire – après une analyse de la séquence génomique du virus apportée par les voyageurs chinois en Italie. (En génétique loci pluriel de locus est la localisation précise et d’un gène ou d’un marqueur génétique sur un chromosome).

Dose de Pfizer administrée à un enfant à Belo Horizonte, au Brésil, le 18 janvier 2022. (Pedro Vilela/Getty Images)

« Quels sont les variants qui prédominent en Chine continentale ? Nous l’ignorons à l’étranger. Nous avons besoin de pouvoir examiner la séquence génomique du virus pour l’identifier. »

L’immunologiste ajoute que les chercheurs occidentaux doivent s’en remettre à des tests d’analyse de séquences sur des Chinois infectés voyageant à l’étranger.

Selon le Dr Yan, Omicron s’apparente à une grande famille. Il présente différentes mutations, dont certaines se ressemblent beaucoup, mais dont les fonctions varient considérablement.

« Lorsque nous parlons d’Omicron, il a montré certaines caractéristiques communes au cours de l’année écoulée : il endommage principalement les voies respiratoires supérieures et pénètre très peu dans les poumons. Beaucoup de gens peuvent donc penser qu’Omicron n’est pas si mortel. »

Cependant, ce n’est pas nécessairement vrai pour toutes ses sous‑variants.

« Si certains de ses sous‑variants mutent dans certains loci spéciaux, le sous‑variant doit être considéré comme indépendant, bien qu’il s’agisse toujours d’un sous‑variant Omicron. »

Le Dr Yan et ses collègues ont trouvé quelques petites modifications dans le sous‑variant porté par des voyageurs chinois en Italie.

« Par exemple, comme en Italie, nous avons trouvé par l’analyse de la séquence génomique les loci d’échappement immunitaire dans les sous‑variants [Omicron] portés par les voyageurs chinois. Autrement dit, bien que ces sous‑variants Omicron ressemblent beaucoup à l’Omicron que nous connaissions auparavant, ils présentent une petite différence qui survient principalement dans ce locus et qui peut provoquer un échappement immunitaire. Une fois que le virus échappe à l’immunité, il cause davantage de dommages au corps humain. »

C’est la raison pour laquelle les cas de Covid en Chine sont plus graves que dans d’autres pays, ajoute la chercheuse.

En ce qui concerne l’échappement immunitaire, la plupart des Chinois auraient dû avoir des anticorps complets après les trois années de pandémie dans le pays. « Mais les souches variantes contourneront ces anticorps, et le corps perd à nouveau sa défense immunitaire contre le virus. »

La question est de savoir si l’échappement immunitaire est un phénomène naturel ou non. « Nous avons étudié cette question. Nous divulguerons nos résultats une fois que nous les aurons ordonnés. »

N’ayant pas accès aux véritables données en Chine, les chercheurs ont besoin « de plus de temps et de plus d’opportunités pour trouver des preuves ».

Les vaccins chinois peu efficaces

Face au tsunami des infections en cette nouvelle année malgré un taux de vaccination élevé, le Dr Yan remet en question l’efficacité des vaccins chinois.

Selon le CDC chinois, les autorités ont administré 3,48 milliards de doses de vaccins à 1,31 milliard de personnes au 12 janvier 2023. Quant aux personnes âgées de 60 ans et plus, 241,54 millions d’entre elles se sont vu injecter 676,75 millions de doses de vaccins, ce qui représente 86% de la population âgée en Chine.

Malgré un taux de vaccination aussi élevé, environ 900 millions de personnes ont été infectées par le Covid au 11 janvier, dont près de 80% présentent des symptômes graves, selon une étude de l’Université de Pékin.

Selon le Dr Yan, Pékin a faussé les données sur l’efficacité des vaccins.

« Nous savons que la technologie chinoise en matière de vaccins est arriérée. »

Selon la chercheuse, la Chine utilise principalement des vaccins inactivés, qui se sont avérés inapplicables au Covid‑19.

« C’était un échec en 2003 lorsqu’il avait été utilisé contre le SRAS. »

Les vaccins n’avaient pas généré suffisamment d’anticorps.

La générale de division Chen Wei (à g.) médaillée par Xi Jinping, à Pékin, le 8 septembre 2020. (Nicolas Asfouri/AFP via Getty Images)

Le SRAS – syndrome respiratoire aigu sévère – a été identifié pour la première fois en novembre 2002 à Guangdong, province du sud de la Chine. À cette époque, le PCC a dissimulé l’origine de l’épidémie, ce qui a permis à la maladie de se propager rapidement dans le pays, puis dans le monde.

Le nom officiel du virus à l’origine du Covid‑19 est SARS‑CoV‑2.

Selon le Dr Yan, la générale chinoise Chen Wei, grande spécialiste des armes biologiques à l’Académie des sciences militaires, aurait dirigé une équipe chargée de développer et de fabriquer un vaccin inactivé contre le SRAS en 2003. Bien que l’équipe ait affirmé que son vaccin était fiable et efficace, celui‑ci n’avait jamais dépassé la première phase des essais cliniques. La raison invoquée par l’équipe était la disparition du SRAS1.

La lanceuse d’alerte pense que le vaccin développé par Chen Wei n’a jamais été testé sur l’homme. Il n’y avait pas même de données physiologiques d’expériences animales. C’est pourquoi, il n’aurait jamais dû être utilisé sur l’homme.

« Théoriquement, il produit des anticorps facilitants (l’infection). On ne sait pas quelle proportion des anticorps présents dans l’organisme et stimulés par des vaccins répétés peuvent être protecteurs et quelle proportion peuvent provoquer des effets secondaires. »

Le Dr Yan n’a pas été en mesure d’étudier la gravité des effets secondaires car le régime chinois n’a jamais rendu publiques d’informations pertinentes.

Propositions de traitement pour les patients chinois atteint de Covid

Comme le PCC contrôle les ressources médicales à l’échelle nationale, il est difficile pour les Chinois d’avoir accès à des médicaments contre le Covid. Le Dr Yan suggère certains médicaments qui sont plus accessibles aux Chinois, mais elle précise que les patients doivent consulter un médecin occidental avant de les prendre.

Elle propose le sulfate d’hydroxychloroquine, un médicament en vente libre disponible dans certaines pharmacies en Chine.

Elle recommande aussi le diphosphate de chloroquine, qui, selon elle, est plus toxique et doit absolument être utilisé sous l’avis d’un médecin. Il ne doit pas être utilisé par les enfants et les femmes enceintes.

Il y a également l’azithromycine, car les antibiotiques sont relativement faciles à obtenir en Chine.

L’ivermectine peut être efficace pour inhiber le Covid, mais le médicament en Chine est une version vétérinaire. Les patients chinois doivent donc se procurer le médicament destiné aux humains et se référer aux dosages recommandés dans les pays étrangers.

En plus de ces médicaments, la chercheuse propose d’associer de la vitamine C à de la vitamine D3. La carence en vitamine D3 est fréquente chez les patients atteints du Covid, selon elle, et cette carence réduirait l’immunité des personnes, rendant les patients plus vulnérables au Covid.

Les personnes infectées par le Covid ou souffrant d’infections secondaires doivent surveiller régulièrement leur taux d’oxygène dans le sang, ajoute-t-elle. Globalement, lorsque le taux d’oxygène dans le sang passe en dessous de 95%, le patient doit demander une aide médicale. S’il est inférieur à 90%, le patient doit immédiatement être envoyé aux urgences.

« Souvent les jeunes gens infectés par le Covid continuent leurs activités sportives ou retournent au travail sans prendre des jours de repos. Certains font même des heures supplémentaires, après la baisse de leur température corporelle ou après l’obtention de résultats négatifs à leurs tests antigéniques. Mais en fait, ils peuvent ne pas avoir récupéré. Nous voyons des cas de mort subite chez les jeunes. »

Les jeunes devraient passer plus de temps à se reposer et faire moins de sport pendant la période de récupération.

Elle conseille également aux Chinois de noter et conserver leurs expériences par divers moyens afin de pouvoir documenter la maladie, dans des journaux intimes, messages en ligne, vidéos ou autres.

« Le PCC censure l’information en ce moment, et vous ne pouvez peut‑être pas publier votre expérience maintenant. Mais un jour, ce sera une preuve importante pour demander des comptes au PCC. »

Xia Dunhou et Chang Chun ont contribué à cet article.

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