Une maison pour se ressourcer

23 janvier 2015 22:13 Mis à jour: 6 août 2015 22:19

 

Pour des raisons de santé, Lucie avait un besoin urgent de quitter la banlieue de Montréal où elle habitait avec sa famille. Depuis 15 ans, elle avait un rêve, une vision : une maison sur le bord d’un lac, des arbres, un endroit pour se reposer et se ressourcer qu’elle partagerait avec sa famille et des invités. Son mari a appuyé ce rêve, elle a dessiné sa maison et ils ont fini par y emménager à l’automne 2013 avec leurs trois enfants.

L’histoire de Lucie et Arthur commence en Chine : ils se sont rencontrés à Qingdao, où le jeune homme (son prénom chinois est Taole) enseignait l’anglais alors que la jeune femme (qu’on appelait Ding Zheng Jie en Chine) était étudiante. C’est également là que le couple s’est fiancé. Ils ont ensuite vécu pendant 16 ans en banlieue nord de Montréal. Trois enfants sont nés : Alexis, aujourd’hui âgé de 16 ans, Abel, 14 ans, et Ulysses qui a maintenant 9 ans.

La mère de famille n’a jamais été en santé : elle a été diagnostiquée hypersensible environnementale. Selon de site Web de l’Association pour la santé environnementale du Québec, «Les hypersensibilités environnementales sont un ensemble de réactions aux agents environnementaux incluant les produits chimiques, les aliments, les agents biologiques et la radiation électromagnétique, à des niveaux d’exposition tolérés physiquement par la plupart des gens.»

Même les armoires de la salle de bain ont été dessinées par Lucie.(Nathalie Dieul/Epoch Times)

Elle souhaitait donc habiter une maison saine, sans matériaux émettant des substances chimiques ni pollution électromagnétique (WiFi, cellulaires et téléphones sans fil par exemple). Au cours des trois dernières années, sa condition s’est aggravée et il lui a été de plus en plus pénible de travailler comme gestionnaire dans le réseau de la santé. «C’est difficile pour moi de travailler là, avec les produits chimiques et les ondes qui m’ont causé différents problèmes de santé au cours de ma carrière», confie celle qui, malgré toutes les difficultés, a fait plusieurs tentatives de retour au travail et envisage même de réorienter sa carrière.

Depuis 15 ans, Lucie rêvait d’avoir une maison sur le bord d’un lac. Cependant, le couple ne désirait pas avoir de chalet, trouvant que c’était trop de travail d’avoir deux maisons. Sa santé en déclin a accéléré la décision qui a pourtant été difficile à prendre : construire la maison saine qu’elle avait en tête dans l’environnement qu’elle avait imaginé.

C’est en juin 2012 que le couple a trouvé, dans les Laurentides, le terrain de 64 000 pieds carrés qui ressemblait à la vision de Lucie : cette terre a été achetée quatre heures après la visite. Au total, ils ont visité une cinquantaine de terrains. «Au bord de l’eau, ce n’est pas facile de trouver quelque chose qui ressemble à ça», assure Arthur. En effet, la famille désirait un terrain sur le bord d’un vrai lac, non pas sur le bord d’un marécage, ni avec des falaises, ce qui était le cas de tous les autres terrains.

Trois mois après l’achat du terrain et la visite des autres terrains qui leur ont permis de valider leur choix, le couple prenait la grande décision : se lancer dans le projet de construire une grosse maison qui leur permettrait d’accueillir des invités qui avaient besoin de repos. Arthur se souvient : «C’était son rêve et je le partageais, je l’appuyais, et on allait investir, risquer tout, notre fortune. Tout le monde a une petite fortune et on la garde précieusement, mais là on se lançait.»

La salle de musique sert également de salon et de salle de lecture. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

La jeune femme qui dessinait déjà des modèles de maison dans sa tête depuis huit ans a pris un papier blanc, un crayon à mine et une efface, et a commencé à dessiner et à redessiner la maison de ses rêves. Elle a dessiné un premier modèle de maison pour une construction conventionnelle qui serait construite sur place.

Finalement, après trois ou quatre soumissions, le couple a opté pour un entrepreneur qui fabrique des maisons usinées : «Tout est fait en usine, même l’extérieur des murs, la finition, les bains, les salles de bain», explique Lucie. C’est Alain Culis, de l’entreprise Énergéco, qui a été choisi, parce que tous les autres promoteurs ou entrepreneurs généraux voulaient changer les plans pour construire la maison à leur façon, avec leurs matériaux, au lieu de respecter les choix de Lucie.

Arthur explique : «On a fait des démarches avec d’autres et, chaque fois, l’embûche principale c’était ça : il y avait quelqu’un qui voulait tout administrer, contrôler tout le rêve, dont le choix des matériaux, pour des raisons de prix. Je lève mon chapeau à Lucie. Alain Culis a fait beaucoup de compromis qu’il n’aurait pas faits avec d’autres. Elle était tellement convaincante face à son dessin… » Un dessin que Lucie a quand même dû recommencer au complet après le choix de l’entrepreneur : chaque module ne peut pas avoir plus de 16 pieds de large et 36 de long. Au total, huit modules ont été livrés et assemblés sur place.

La cuisine est très spacieuse; elle comprend un espace salle à manger entouré de fenêtres et d’une porte-fenêtre, on se sent presque à l’extérieur. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

La mère de famille avait déjà fait l’expérience de se plier à certaines volontés d’un promoteur lors de la construction d’une maison en banlieue de Montréal. Son mari remarque : «Alain Culis a quand même un esprit de recherche et développement que j’aime beaucoup. C’est un visionnaire.» Lucie a dû se battre pour que la maison ressemble à son rêve, mais moins qu’avec d’autres. Elle est restée ferme. Même si elle s’est laissée convaincre de changer quelques détails, le résultat ressemble exactement à la vision qu’elle avait de sa maison saine.

Une pièce a été conçue pour chaque fonction : une pour jouer de la musique, une pour la télévision, une pour le bureau, une salle de lavage avec une chute où le linge sale est envoyé directement depuis l’étage, des chambres d’invités, etc.

Pour éviter la technologie sans-fils qui perturbe fortement la santé de Lucie, des prises de téléphone et des prises Internet ont été installées dans toutes les pièces. Le plus gros luxe, ce sont les planchers radiants hydrauliques – à l’eau et non pas à l’électricité – pour le chauffage, un indispensable pour les personnes électrohypersensibles. Des fenêtres double argon, avec les murs très épais isolés avec de la cellulose, permettent une excellente isolation de rendement R-54 – «souvent, c’est R-25», remarque Arthur.

La maison répond aux normes Novoclimat. Le couple pense qu’elle aurait obtenu la plus haute certification LEED s’il en avait fait les démarches nécessaires – une procédure pour laquelle il n’a pas voulu payer puisqu’il estime qu’il en coûte entre 2000 $ et 5000 $.

Quel est l’effet ressenti lorsque l’on s’installe dans une maison à laquelle on a rêvé pendant tant d’années? «J’ai eu l’impression d’avoir accouché, mais le bébé était trop gros. Et là, il fallait apprendre du jour au lendemain à s’occuper de ça. C’est comme avoir accouché d’un adulte», témoigne la mère de famille, après avoir réfléchi un instant. Maintenant que le gros bébé est apprivoisé, Lucie trouve «vraiment génial» le fait de vivre dans son rêve. Elle se promène dans sa maison et fait «Wow!».

Quant à Arthur, enseignant dans une école privée de Sainte-Thérèse, il vit le rêve de sa conjointe, comme une aventure. «Je le vis un peu tous les jours, parce que je dois voyager. Tout le monde me dit : « Voyons, pourquoi tu voyages ça? » et moi je réponds: « c’est juste 40 minutes pour aller au paradis. » Ça vaut la peine! C’est un encadrement de lumière. On n’a presque pas besoin d’objets d’art, parce qu’on a tellement de fenestration et de lumière. Ça change constamment. Ici, c’est tellement beau en hiver, ce n’est pas croyable.»

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