Vérifier l’identité des électeurs se rendant aux urnes n’est pas forcément « utile » selon le ministre américain de la justice

Le ministre de Biden compte se battre contre les législations "contraignantes"

Par Jack Phillips
6 mars 2024 13:13 Mis à jour: 7 mars 2024 00:20

Le 3 mars, le ministre américain de la justice, Merrick Garland, a déclaré que mettre en place des lois rendant obligatoire la vérification de l’identité des électeurs souhaitant voter étaient « inutile » et trop « contraignant », s’attirant les foudres des Républicains qui réclament depuis longtemps que chaque électeur soit tenu de présenter une pièce d’identité avec photo.

Le ministre de la justice a également déclaré que de telles restrictions seraient une atteinte au droit de vote, sans donner plus de détails.

« Il y a beaucoup de choses qui sont débattables », a déclaré M. Garland. « Mais il y a une chose qui ne doit pas faire l’objet d’un débat, c’est le droit de tous les citoyens éligibles de voter et de voir leur vote pris en compte ».

L’administration Biden a exprimé le souhait de « riposter » contre les États voulant mettre en place de telles lois de vérification d’identité.

« Nous estimons que ce sont des restrictions discriminatoires, lourdes et inutiles [et qui bloquent] l’accès au scrutin, notamment en ce qui concerne le vote par correspondance, l’utilisation de boîtes de dépôt et les exigences en matière d’identification des électeurs. »

« [Les Républicains] veulent mettre en place des pratiques et des procédures qui rendent le vote plus difficile, et des cartes de redécoupage qui désavantagent les minorités », a-t-il déclaré. « De telles mesures menacent les fondements-mêmes de notre système de gouvernement. »

Les commentaires de M. Garland semblent toutefois aller à l’encontre de l’opinion, les sondages montrant qu’une majorité significative d’Américains est favorable à ces lois, notamment un sondage Gallup datant de fin 2022 qui a révélé que huit Américains sur dix y sont favorables.

Des majorités significatives d’électeurs démocrates, noirs, latinos et à faibles revenus soutiennent également ces lois et propositions, selon un article de la Heritage Foundation.

« Les électeurs de toutes les catégories démographiques soutiennent les lois sur l’identification des électeurs dans pratiquement tous les sondages, à près de 80 %. Cela inclut généralement plus de 60 % des démocrates », écrit la Heritage Foundation, qui ajoute que 64 % des électeurs noirs, 77 % des électeurs hispaniques et 76 % des électeurs à faibles revenus soutiennent les lois sur l’identification des électeurs. »

De leur côté, ceux qui s’opposent à de telles mesures déclarent qu’une grande partie des électeurs américains n’ont pas de pièce d’identité avec photo, comme un permis de conduire, une carte d’identité d’État ou un passeport.

De nouvelles lois mises en place

Depuis 2020, au moins 11 États américains ont renforcé les exigences en matière d’identification des électeurs.

La Géorgie par exemple exige désormais que tout électeur qui n’a pas de permis de conduire ou de carte d’identité nationale joigne à sa demande de vote par correspondance la photocopie d’une autre pièce d’identité délivrée par le gouvernement. Auparavant, l’identité des électeurs à distance était vérifiée par une simple comparaison de signatures, une règle que certains ont qualifié de frauduleuse.

La loi texane permet aux électeurs d’utiliser un plus grand nombre de pièces d’identité lorsqu’ils demandent et déposent un bulletin de vote par correspondance. Elle les rejette automatiquement si l’électeur utilise un numéro de carte d’identité différent de celui qu’il a fourni lors de son inscription sur les listes électorales.

Les règles, en matière de vote, sont différentes d’un État américain à l’autre : 36 États américains demandent aux électeurs de fournir une pièce d’identité lorsqu’ils se rendent aux urnes, mais quatorze autre et Washington, D.C., n’exigent aucune pièce d’identité pour voter, selon la National Conference of State Legislatures.

Reuters a contribué à ce rapport.

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