Un baleineau de 6 mètres de long s’est échoué vivant à Kerlouan dans le Finistère lundi matin. De nombreuses personnes ont agi pour le garder dans l’eau toute la journée, jusqu’à la marée montante. Après avoir réussi à le remettre en pleine mer en soirée, le jeune rorqual s’est à nouveau échoué à Guissény.
« Je courais le long du sentier côtier. À un moment, j’ai vu une grosse masse. J’ai vu que c’était une baleine », explique Ronan à France 3. « Au début, je pensais qu’elle était morte. Je me suis approché et j’ai vu que la queue bougeait. La baleine respirait dans une petite flaque, posée sur le sable. »
Alertés, les services de la commune, le maire, les équipes de la SNSM et d’Océanopolis ainsi que les SwimRunners du Far Ouest se sont mobilisés pour remettre le cétacé à l’eau. Ils ont commencé par creuser une piscine provisoire pour l’après-midi avant de le guider sur près d’un kilomètre à la marée montante.
Grâce aux efforts de tous, de nuit, le baleineau pesant 2 à 3 tonnes a réussi à rejoindre la baie. « Au départ il avait la tête dans le mauvais sens, il a fallu le retourner, en direction du front de la baie, c’était ça le plus compliqué car il était lourd. On était une dizaine », explique Joël, qui était aussi sur place.
« Quand il a eu plus de profondeur, il s’est reposé un peu. On a senti qu’il avait pris confiance en nous. Il était plus calme et on a pu le pousser tranquillement. On l’a poussé pendant presqu’un kilomètre. Il a repris son énergie au fur et à mesure. On l’a vu partir vers le bout de la baie, vers la sortie », ajoute-t-il.
Malgré le « bel élan de solidarité », la SNSM de Kerlouan, qui espérait « ne pas le revoir demain sur la côte », a eu une mauvaise surprise : le rorqual commun s’est à nouveau échoué dans la soirée, cette fois-ci à Guissény.
Une autre tentative de sauver le jeune cétacé a été mise en place mardi 31 décembre, en le tractant dans la rivière dans l’espoir qu’il puisse regagner le large. Malheureusement, il ne s’est peut-être pas assez reposé et ses chances de survie son faibles, selon Océanopolis et l’observatoire de La Rochelle PELAGIS, relate Ouest-France.
Le jeune rorqual était déjà très affaibli et maigre, fragilisé parce qu’il n’avait plus de mère à un âge où il aurait dû être tout le temps aux côtés de celle-ci.
S’il s’échoue une troisième fois, l’animal, qui fait partie d’une espèce protégée, ne sera pas euthanasié. Pour le faire, il faudrait, en plus d’un arrêté préfectoral, disposer du produit adéquat pour endormir l’animal pour toujours, et ce produit n’est pas disponible. La seule solution serait d’interdire l’accès à la plage par arrêté préfectoral pour le laisser décéder à l’abri du regard des badauds.
Quoi qu’il en soit, bravo à tous ceux qui ont participé à son sauvetage. « Tout a été très bien fait. Les choses ont été bien menées pour le renflouage. La commune de Kerlouan a été formidable », remercie Christine Dumas, responsable du service des mammifères marins à Océanopolis.
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