Une veillée aux chandelles à la mémoire des personnes tuées en Chine pour leur croyance illumine le Monument de Washington

Des milliers de pratiquants de Falun Gong tenaient des bougies pour commémorer les victimes de la persécution

Par Leo Timm
30 juin 2018 03:18 Mis à jour: 5 avril 2021 21:58

WASHINGTON – Depuis 13 ans, Gao Weiwei vient à Washington pour se souvenir de sa défunte sœur, Gao Rongrong, qui a été gravement torturée pour sa croyance et qui est décédée des suites de ses blessures en 2005.

Gao Rongrong pratiquait le Falun Gong, une discipline spirituelle traditionnelle chinoise, avec des dizaines de millions de pratiquants. Aussi connu sous le nom de Falun Dafa, la pratique a été interdite par le Parti communiste chinois (PCC) en 1999 et a fait l’objet de près de 20 ans de persécutions sévère.

Le soir du 22 juin, Gao Weiwei s’est jointe à quelque 3 000 compagnons de cultivation dans la capitale américaine pour prendre part à une veillée à la chandelle, qui a été organisée cette année devant le Monument de Washington. L’événement rend hommage aux millions de pratiquants de Falun Gong qui ont sacrifié leur liberté, leurs moyens de subsistance ou même leur vie pour persévérer dans leur croyance, malgré la campagne du PCC pour l’éradiquer.

« D’innombrables personnes ont été persécutées à mort en Chine continentale, dont Gao Rongrong, ma jeune sœur », a déclaré Gao Weiwei. « Dans notre pays, nous n’avons pas la possibilité de les honorer en public. »

Les pratiquants de Falun Gong prennent part à une veillée à la chandelle pour commémorer les pratiquants tués en Chine pour leur croyance, à Washington, le 22 juin 2018. (Samira Bouaou/The Epoch Times)

Gao Rongrong était une comptable de la ville de Shenyang dans le nord-est de la Chine. En 2004, alors qu’elle était en garde à vue, des policiers l’ont assaillie de décharges électriques au visage avec des bâtons électriques pendant des heures, la défigurant sévèrement. L’année suivante, elle est morte à l’hôpital. Ses sœurs, Gao Weiwei et Gao Lili, ont pu émigrer aux États-Unis.

« Les pratiquants de Falun Dafa se cultivent selon le principe le plus élevé de l’univers : ‘Authenticité-Bienveillance-Tolérance’, explique Gao Weiwei. « Chaque année en Amérique, chacune de ces veillées est extrêmement significative, car elle nous permet de nous souvenir d’eux, de nous rappeler comment ces gens ont donné leur propre vie au nom des vertus les plus élevées de l’univers. Ce n’était pas pour eux-mêmes ; c’était pour le bien de tous dans le monde, pour leur faire connaître la vérité. »

Gao Weiwei honore sa sœur, Gao Rongrong, tuée en Chine communiste pour sa croyance au Falun Gong, à Washington, le 22 juin 2018. (Samira Bouaou/The Epoch Times

Wang Xiuxia, également de Shenyang, a perdu sa sœur aînée Wang Xiuyuan dans la persécution. Le policier Tang Yubao lui a cogné la tête contre un radiateur, provoquant des saignements abondants. Vomissant un liquide verdâtre, elle est morte une semaine après sa libération en 2004 après avoir subi de multiples formes de torture.

Le nombre de morts dans la persécution du Falun Gong reste inconnu en raison de la censure stricte des autorités du PCC. Mais les tragédies de Gao Rongrong et de Wang Xiuyuan ne représentent que deux des plus de 4 000 pratiquants dont la cause du décès a été confirmée être la torture et les mauvais traitements. On estime que les chiffres réels sont beaucoup plus élevés, en raison de la difficulté d’obtenir des informations hors de Chine.

À Washington le 22 juin 2018, les pratiquants de Falun Gong prennent part à une veillée aux chandelles pour commémorer les pratiquants tués en Chine pour leur croyance. (Benjamin Chasteen/The Epoch Times)

De plus, un nombre incalculable de personnes ont été tuées dans le commerce illicite des prélèvements forcés d’organes à vif (personnes toujours en vie). Selon l’ancien procureur de la Couronne et secrétaire d’État (Asie-Pacifique) David Kilgour, les pratiquants de Falun Gong ont été la principale source d’organes pour l’importante industrie chinoise de la transplantation. Me Kilgour qualifie le pillage massif des organes des pratiquants de « génocide ».

Wang Xiuxia a continué à faire face à l’arrestation et au harcèlement depuis la mort de sa sœur. De 2003 à 2009, elle était sans-abri et a dû se déplacer d’une cachette à l’autre. En 2016, elle est arrivée aux États-Unis et a demandé l’asile. Elle réside maintenant à Flushing, dans l’État de New York.

Rao Zhuoyuan avec sa fille Deru. M. Rao est décédé en 2002 après avoir subi des coups violents alors qu’il était détenu pour sa pratique du Falun Gong. (Minghui)

« Après être venue aux États-Unis, ce pays libre, je veux être plus diligente dans ma cultivation et dans la dénonciation de la persécution. Peu importe à quel point le mal est endémique, cela ne nous empêchera pas de suivre ce chemin », a-t-elle confié. Les pratiquants de Falun Gong considèrent leur discipline comme une cultivation et pratique d’élévation personnelle, alors qu’ils cherchent à améliorer leur corps, leur esprit et leur cœur.

Lin Qian, pratiquante de Falun Gong, originaire de Guangzhou, dans le sud de la Chine, est venue aux États-Unis avec sa fille, Rao Deru, en 2007. En 2002, son mari, Rao Zhuoyuan, a succombé à des coups violents et à la torture aux mains de la police locale et du Bureau 610, une commission exécutive du PCC chargée de persécuter le Falun Gong. Il n’avait que 34 ans.

Reconnaissante et triste depuis son arrivée aux États-Unis, Lin Qian éprouve des sentiments mitigés. Sa fille, Deru, qui a maintenant 20 ans, se produit en danse classique chinoise avec Shen Yun Performing Arts, une compagnie new-yorkaise qui fait des tournées dans le monde entier.

« Elle a reçu une très bonne éducation après son arrivée ici », affirme Lin Qian. « Elle peut écrire des articles et de la poésie en chinois et en anglais. »

Mais à part son mari décédé, Mme Lin a aussi laissé derrière elle sa mère, qui a maintenant 90 ans. Elles n’ont pas pu se voir depuis son départ.

« Je veux que tout le monde sache que cette persécution se poursuit », a ajouté Lin Qian. « J’espère qu’un jour les gens en Chine pourront pratiquer le Falun Gong ouvertement, comme ils l’ont fait autrefois. »

À Washington le 22 juin 2018, les pratiquants de Falun Gong prennent part à une veillée aux chandelles pour commémorer les pratiquants tués en Chine pour leur croyance. (Samira Bouaou/The Epoch Times)

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