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Pas de manifestation «en lien avec les émeutes», 15 juillet inclus, confirme la justice

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Rassemblent en hommage à Alhoussein Camara dans la banlieue d'Angoulême, le 8 juillet 2023. C'est là que le Guinéen de 19 ans a été abattu en juin 2023 lors d'un contrôle de police.

Photo: YOHAN BONNET/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 2 Min.

Une cinquantaine d’associations, syndicats et partis de gauche dont LFI, EELV, la CGT ont dénoncé une nouvelle interdiction de manifester samedi après-midi à Paris contre les violences policières. De son côté, le préfet de police Laurent Nuñez justifie l’interdiction de manifester en raison de risques de dérapages.
L’arrêté d’interdiction pris par le préfet de police Laurent Nuñez a fait l’objet d’un recours en urgence, examiné samedi matin par le tribunal administratif de Paris.
Le juge des référés devrait rendre sa décision à la mi-journée, alors que le rassemblement à l’appel d’une « coordination nationale contre les violences policières » est prévu place de la République à partir de 15h00.
L’interdiction stipulait jusqu’au 15 juillet inclus
Les associations, syndicats, collectifs et partis politiques cosignataires d’un communiqué de presse diffusé samedi matin jugent que cette nouvelle interdiction de manifester est « un évident signe d’autoritarisme ».
« Nous dénonçons avec force cette tentative de museler l’expression politique des quartiers populaires et la répression des mouvements sociaux et écologistes. Les organisations exigent que cette marche puisse se tenir », ont-ils affirmé.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé mercredi l’interdiction de ce rassemblement ainsi que toute autre « manifestation en lien direct avec les émeutes » jusqu’au 15 juillet inclus.
Lors de l’audience devant le tribunal administratif samedi, Me Lucie Simon a dénoncé « une consigne générale et donc illégale » d’interdiction des manifestations. « Si on veut juguler la colère, il faut canaliser son expression démocratique », a-t-elle plaidé au nom des organisateurs.
Un risque de la présence d’individus violents
Pour le représentant de la préfecture de police à l’audience, le problème « n’est pas l’objet de la manifestation mais la possibilité que des individus violents » y soient présents. Et ce dans un contexte de « faible disponibilité des forces de l’ordre » après les émeutes et la mobilisation d’un important dispositif de sécurité jeudi et vendredi soir pour le 14 juillet.
La préfecture de police avait déjà interdit la semaine dernière une précédente manifestation à Paris visant à honorer la mémoire d’Adama Traoré, décédé peu après son arrestation par des gendarmes en juillet 2016. En dépit de cette mesure préfectorale, environ 2000 personnes s’étaient rassemblées le 8 juillet.