Vladimir Poutine reçoit à Moscou le président intérimaire syrien pour leur première rencontre depuis la chute d’Assad

Le président russe Vladimir Poutine et le président syrien intérimaire Ahmed al-Charaa lors d’une rencontre au Grand Palais du Kremlin à Moscou, le 15 octobre 2025.
Photo: ALEXANDER ZEMLIANICHENKO/POOL/AFP via Getty Images
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le président syrien intérimaire Ahmed al-Charaa à Moscou le 15 octobre, alors que la Russie cherche à préserver son accès à des bases militaires stratégiques en Syrie, à la suite de la chute de l’ancien dirigeant syrien Bachar el-Assad.
Dans des propos publiés par l’agence officielle syrienne SANA, al-Charaa a indiqué qu’il souhaitait entretenir des relations positives avec Moscou après la chute d’Assad.
« Dans la nouvelle Syrie, nous reconstruisons nos relations avec tous les pays régionaux et internationaux », a-t-il déclaré.
Moscou avait depuis longtemps noué des liens étroits avec le régime baassiste syrien, dirigé par Bachar el-Assad et, avant lui, par son père Hafez el-Assad.
Depuis les années 1970, la Syrie accueille des forces russes sur la base navale de Tartous, permettant à Moscou un accès direct à la Méditerranée. Des troupes russes sont également stationnées sur la base aérienne de Khmeimim depuis au moins 2015.
Cette relation historique entre Moscou et le régime baassiste syrien s’est renforcée après le déclenchement de la guerre civile en 2011. La Russie a soutenu Assad durant toute la durée du conflit, tandis qu’il affrontait les forces de al-Charaa et d’autres factions insurgées dans tout le pays.
Al-Charaa, également connu sous son nom de guerre d’Abu Mohammad al-Jolani, a pris le contrôle de la capitale Damas et contraint Assad à l’exil l’an dernier. Depuis, il s’est imposé comme président intérimaire de la Syrie.
Moscou a accordé l’asile à Assad après l’effondrement de son gouvernement en décembre 2024.
Pendant un temps, cette soudaine déstabilisation avait jeté le doute sur la présence militaire russe en Syrie.
La rencontre de mercredi marquait la première entrevue en face à face entre les deux dirigeants depuis le changement de pouvoir survenu l’an dernier.
Poutine, à l’instar d’al-Charaa, semblait vouloir tourner la page de la guerre civile syrienne lors de cette rencontre.
« En Russie, nous n’avons jamais laissé nos relations avec la Syrie être influencées par la conjoncture politique ou par des intérêts particuliers », a déclaré Poutine, selon des propos relayés par l’agence de presse d’État russe TASS.
« Durant toutes ces décennies, nous nous sommes toujours guidés par une seule chose : les intérêts du peuple syrien. »
Au cours de leur entretien, al-Charaa a indiqué que la Syrie et la Russie pourraient renforcer leur partenariat énergétique. Le dirigeant syrien a souligné qu’« une part importante du secteur énergétique syrien repose sur l’expertise russe » et a assuré que son pays honorera « tous les accords signés avec la Russie ».
Lorsqu’il a pris le contrôle de Damas, al-Charaa dirigeait alors le mouvement Hayat Tahrir al-Cham, successeur de la branche syrienne d’al-Qaïda, le Front al-Nosra. Il faisait l’objet d’une prime de 10 millions de dollars promise par les États-Unis pour toute aide à sa capture. Washington avait d’ailleurs classé Hayat Tahrir al-Cham comme organisation terroriste étrangère.
Après la chute d’Assad, les autorités américaines ont annulé la récompense visant al-Charaa et retiré Hayat Tahrir al-Cham de la liste des organisations terroristes.
Le président américain Donald Trump a rencontré al-Charaa en mai dernier à Riyad, en Arabie saoudite, et l’a encouragé à normaliser les relations diplomatiques entre la Syrie et Israël.
En juin, Trump a signé un décret levant la plupart des sanctions économiques américaines visant la Syrie.

Ryan Morgan rédige les informations pour NTD TV.
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