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Pete Hegseth, le secrétaire à la Défense des États-Unis, affirme ne pas avoir vu la deuxième frappe sur le bateau et soutient le commandant
Le secrétaire à la Défense a indiqué qu’il avait quitté l’opération en cours de route et n’avait pas vu de survivants après la première frappe, le 2 septembre.

Le secrétaire à la Guerre Pete Hegseth (au c.) prend la parole lors d’une réunion de cabinet aux côtés du président Donald Trump (à g.), du secrétaire au Commerce Howard Lutnick (2e à dr.) et du secrétaire aux Transports Sean Duffy (à dr.) dans la salle du Cabinet de la Maison-Blanche, le 2 décembre 2025.
Photo: Chip Somodevilla/Getty Images
WASHINGTON — Le secrétaire à la Guerre Pete Hegseth a déclaré qu’il avait regardé la première frappe contre un bateau de trafiquants de drogue début septembre, mais qu’il n’avait pas vu de survivants ni assisté à la frappe de suivi contre le navire endommagé.
« J’ai regardé cette première frappe en direct », a indiqué M. Hegseth aux journalistes lors d’une réunion du cabinet à la Maison-Blanche, le 2 décembre.
« Comme vous pouvez l’imaginer, au département de la Guerre, nous avons énormément de choses à gérer… j’ai donc enchaîné avec ma réunion suivante », a‑t‑il ajouté.
M. Hegseth a expliqué qu’environ deux heures après la première frappe, menée en mer des Caraïbes le 2 septembre, il avait appris que le commandant chargé de l’opération, le vice-amiral de la Marine Frank « Mitch » Bradley, avait ordonné une deuxième frappe.
« L’amiral Bradley a pris la bonne décision en ordonnant de couler le bateau et d’éliminer la menace », a-t‑il déclaré.
Les propos du secrétaire à la Défense interviennent après un récent article du Washington Post affirmant qu’il avait ordonné cette seconde frappe alors qu’au moins deux survivants avaient été aperçus agrippés à des débris flottants.
Des parlementaires et des experts en droit ont depuis exprimé leurs inquiétudes, estimant que le fait de viser des naufragés, comme le décrit l’article du Washington Post, pourrait être assimilé à un crime de guerre.
« Je n’ai pas personnellement vu de survivants », a insisté M. Hegseth.
Le secrétaire à la Défense a indiqué que le navire visé était en flammes, avec une épaisse fumée s’élevant au‑dessus de la scène.
« C’est ce que l’on appelle le “brouillard de la guerre”. C’est ce que vous et la presse ne comprenez pas. Vous êtes assis dans vos bureaux climatisés, ou là‑haut au Capitole, à ergoter, à pinailler et à diffuser de fausses informations », a‑t‑il poursuivi.
À la suite des premières révélations sur cette double frappe, des élus des deux partis se sont engagés à enquêter sur l’incident.
M. Bradley doit témoigner à huis clos devant des élus, jeudi, dans le cadre de cette enquête, a indiqué le président de la commission des forces armées de la Chambre, Mike Rogers (républicain de l’Alabama).
Après avoir promis un contrôle parlementaire, M. Rogers s’est dit « rassuré » à l’issue d’un premier entretien avec M. Hegseth au sujet de l’incident, tout en affirmant vouloir encore entendre M. Bradley sur l’opération du 2 septembre.
La frappe du 2 septembre a été la première d’une série d’opérations cinétiques visant des embarcations soupçonnées de trafic de drogue dans les eaux entourant l’Amérique latine et la mer des Caraïbes.
À ce jour, les forces américaines ont mené 21 opérations de frappe distinctes.
Depuis le début de l’actuel mandat du président Donald Trump, le département d’État américain a désigné plusieurs cartels latino‑américains et organisations de trafic de drogue comme organisations terroristes étrangères.
L’administration qualifie systématiquement de « narco‑terroristes » les cibles des récentes frappes contre des bateaux, et affirme que chaque navire détruit transportait en moyenne suffisamment de substances illicites pour tuer 25.000 personnes.
Tout au long de cette campagne de frappes dans la région, l’administration Trump assure que les évaluations du renseignement américain ont systématiquement confirmé la présence, à bord des navires visés, de membres d’organisations terroristes étrangères désignées.
Epoch Times a demandé au Pentagone si les forces américaines avaient procédé à des évaluations après coup et récupéré des stupéfiants sur les navires ciblés.
« Je ne peux pas expliquer ici comment nous savons cela… Je ne veux pas révéler à l’ennemi comment nous menons ces frappes, mais je peux vous dire sans l’ombre d’un doute que tous nos avocats militaires et civils savent que ces individus sont des narco-terroristes », a déclaré Kingsley Wilson, attaché de presse du Pentagone, à Epoch Times lors d’une conférence de presse mardi.
« Nous savons ce qu’ils transportent, d’où ils viennent et où ils se rendent », a‑t‑elle ajouté.
L’administration Trump a établi un lien entre plusieurs de ces bateaux suspects et le Venezuela.
Le département de la Justice a déjà mis en examen le président vénézuélien NicolásMaduro dans le cadre d’une organisation criminelle vénézuélienne communément appelée « Cartel de los Soles ».
Ces dernières semaines, M. Trump a de plus en plus clairement laissé entendre qu’il était prêt à passer de frappes contre des navires en mer à des frappes contre des cibles terrestres. La semaine dernière, il a également décrété la fermeture de l’espace aérien vénézuélien.
Joseph Lord a contribué à la rédaction de cet article.

Ryan Morgan rédige les informations pour NTD TV.
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