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La sécurité des musées

Vol des bijoux du Louvre à Paris : la sécurité des musées en cause

Dimanche matin, en moins de huit minutes, un commando de quatre malfaiteurs a dérobé huit pièces d'une valeur patrimoniale inestimable dans la galerie d'Apollon du Louvre. Visages masqués, équipés de gilets jaunes et munis d'une disqueuse, les braqueurs se sont introduits par le balcon après avoir coupé une vitre.

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Une personne se tient derrière la fenêtre par laquelle sont entrés les voleurs qui ont dérobé huit bijoux royaux d'une valeur inestimable au musée du Louvre la veille, à Paris, le 20 octobre 2025.

Photo: JULIEN DE ROSA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Quatre malfaiteurs ont ouvert deux vitrines haute sécurité avant de prendre la fuite à scooter, laissant sur place leurs équipements et abandonnant même la couronne de l’impératrice Eugénie.

Les trésors royaux en ligne de mire

Parmi les pièces emportées figure le diadème d’Eugénie, orné de près de 2000 diamants, ainsi que le collier de la parure de saphirs de Marie-Amélie, dernière reine de France. Cette dernière pièce, confectionnée de huit saphirs et 631 diamants, représente l’éclat de deux siècles de magnificence royale française. Tous les objets volés datent du XIXe siècle, période d’apogée de la joaillerie impériale.

Un musée vulnérable aux yeux de tous

Ce vol marque un tournant. C’est le premier casse comptabilisé au Louvre depuis 1998, date du vol d’une toile du peintre Camille Corot jamais retrouvée. L’incident ravive les interrogations existentielles sur la sécurité d’une institution accueillant neuf millions de visiteurs annuels et conservant 35.000 œuvres réparties sur 73.000 m². Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a reconnu sans détour dimanche que les musées français présentaient « une grande vulnérabilité ». Une instruction pour le renforcement des dispositifs de sécurité sera adressée aux établissements culturels français. Le musée demeurera fermé lundi et ne devrait rouvrir que mercredi, après l’examen des lieux.

Les défaillances en question sèment le doute

La cour des comptes, institution chargée de vérifier l’emploi des fonds publics, épingle un « retard persistant » du Louvre dans le déploiement d’équipements de protection sur la période 2019-2024. Les alarmes situées sur la fenêtre extérieure et les deux vitrines se sont déclenchées, mais la procureure de Paris Laure Beccuau soulève une question troublante : les gardiens ont-ils entendu ces alarmes ? Ont-elles vraiment sonné dans la galerie ? Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a admis lundi : « Nous avons failli », regrettant que les voleurs aient « donné une image déplorable de la France ».

Signature d’une criminalité organisée

Les enquêteurs suspectent un groupe de braqueurs chevronnés, possiblement étrangers et réputés pour des faits similaires. La procureure de Paris envisage deux hypothèses : soit les malfaiteurs ont agi pour le compte d’un commanditaire, soit ils souhaitaient obtenir des pierres précieuses à des fins de blanchiment d’argent. Une soixantaine d’enquêteurs sont mobilisés pour retrouver les auteurs.

L’humiliation nationale selon la classe politique

La droite et la droite nationaliste ont dénoncé ce vol avec virulence. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, y voit « une insupportable humiliation » pour la France. François-Xavier Bellamy des Républicains y observe un « symptôme d’un pays qui ne sait plus protéger son patrimoine ». Emmanuel Macron a promis dimanche : « Nous retrouverons les œuvres et les auteurs seront traduits en justice ».

Enquête en parallèle

La ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé une enquête administrative menée par ses services, parallèlement aux investigations judiciaires, pour établir un « vrai déroulé » des événements « à la seconde près ». Le musée reste fermé lundi et ne devrait rouvrir que mercredi.
Avec AFP