WWF balise la route vers une interdiction mondiale des plastiques à usage unique

Par Epoch Times avec AFP
15 mai 2023 12:50 Mis à jour: 15 mai 2023 14:25

Le futur traité international contre la pollution plastique doit intégrer une « interdiction immédiate » de la plupart des plastiques à usages uniques, estime le Fonds mondial pour la nature (WWF) qui publie lundi deux rapports techniques traçant le chemin d’une libération pour l’humanité de sa dépendance aux plastiques.

Pour le WWF, le futur traité doit imposer « l’interdiction immédiate des fibres plastiques inutiles dans les lingettes humides, les filtres de cigarettes et les sachets de thé, les articles à usage unique – tels que les couverts en plastique, les assiettes, les gobelets, les cotons-tiges et les e-cigarettes jetables – ainsi que les microplastiques contenus dans les dentifrices et les produits de soin de la peau ».

« Lorsqu’il n’est pas possible d’interdire immédiatement les produits nocifs, le traité doit garantir leur élimination complète d’ici à 2035 au plus tard », recommande le WWF, qui publie ses rapports à l’approche du 2e cycle de négociations du traité, prévu à Paris du 29 mai au 2 juin.

Vers un traité juridiquement contraignant

Ces négociations, menées sous l’égide des Nations Unies et de son Programme pour l’environnement (Pnue), doivent aboutir d’ici fin 2024 à un traité juridiquement contraignant pour résoudre cette crise majeure, qui menace la santé humaine et aggrave l’effondrement de la biodiversité. En 2019, environ 353 millions de tonnes de déchets plastiques ont été produits, dont 22% abandonnés (décharges à ciel ouvert, brûlage ou rejet dans la nature), selon l’OCDE.

Pour peser sur les négociations, le WWF publie lundi une feuille de route détaillée, constituée de deux rapports réalisés par le cabinet Eunomia. Le premier « identifie les produits plastiques les plus nocifs » en évaluant leur composition, leurs usages, leur cycle de vie et leur impact écologique. Il les classe ensuite par catégories, divisées au final en deux groupes : « ceux qui peuvent être réduits de manière significative ou éliminés à court terme (classe I) » et ceux qui, à défaut, « nécessitent des mesures de contrôle mondiales pour promouvoir le recyclage, la gestion et l’élimination responsables (classe II) ».

La classe I comprend, outre ceux à interdire immédiatement, les bouteilles en plastique, l’essentiel des emballages de nourriture ou de conditionnements de produits d’hygiène, ainsi que les fibres ou additifs plastiques des pneus, des vêtements et des cosmétiques, sources de microplastiques polluant l’eau et l’air.

Le second rapport liste ensuite « les mesures de contrôle spécifiques visant à réduire et à éliminer la production, la consommation et le commerce des plastiques de classe I, ainsi qu’à gérer et à faire circuler en toute sécurité les plastiques de classe II », en tenant compte des réalités socio-économiques et industrielles du monde. « Nous sommes enfermés dans un système où nous produisons des quantités de plastique bien supérieures à ce qu’un pays peut gérer correctement », s’alarme Marco Lambertini, un haut responsable du WWF, dans un communiqué

Les fuites de plastique dans les océans tripleront d’ici 2040

« Selon la trajectoire actuelle, d’ici 2040, la production mondiale de plastique doublera, les fuites de plastique dans nos océans tripleront et le volume total de la pollution plastique dans nos océans quadruplera », avertit l’ancien patron du WWF.

Près de la moitié du plastique est utilisé pour des produits bon marché à courte durée de vie ou à usage unique, qui peuvent mettre des centaines d’années à se dégrader, rappelle WWF, soulignant que « la plupart de ces produits sont consommés dans les pays à revenu élevé et moyen supérieur ». « L’industrie dispose de tant de technologies pour proposer des alternatives et des substituts plus durables » et les législations doivent les pousser à les mettre en œuvre, ajoute M. Lambertini.

Une étude a estimé qu’en 2015, 60% de tous les plastiques jamais produits avaient été jetés dans des décharges ou dans la nature, soit 4,9 milliards de tonnes. À l’échelle mondiale, selon l’OCDE, 9% sont recyclés, 19% incinérés et 50% jetés dans des décharges contrôlées, tandis que 22% sont abandonnés.

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