Y a-t-il de la vie sur une lune de Jupiter? La Nasa dévoile sa sonde pour le découvrir

Par Epoch Times avec AFP
12 avril 2024 10:56 Mis à jour: 12 avril 2024 11:23

Des extraterrestres barbotent-ils en secret sous la surface d’une lune glacée de Jupiter ? La Nasa a dévoilé jeudi une sonde interplanétaire destinée à découvrir ce qu’il en est.

La sonde Clipper, d’une valeur de cinq milliards de dollars, doit partir en octobre à bord d’une fusée Falcon Heavy de Space X à destination d’Europe, l’une des dizaines de lunes de Jupiter, la plus grande planète du système solaire. L’appareil voyagera pendant plus de cinq ans et passera notamment par Mars avant, si tout se passe comme prévu, d’entrer en orbite autour de Jupiter et Europe en 2031.

« L’une des questions fondamentales que la Nasa veut comprendre est, ‘‘sommes-nous seuls dans le cosmos ?’’ », explique à l’AFP Bob Pappalardo, scientifique de la mission. Si une preuve de vie était découverte, « ce serait (une avancée) énorme pour comprendre à quel point la vie est répandue dans l’univers », ajoute-t-il.

En octobre 2024, la NASA lancera la sonde Clipper qui étudiera Europe, l’une des lunes de Jupiter. (Photo PATRICK T. FALLON/AFP via Getty Images)

L’engin est pour le moment conservé dans une chambre stérile du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa en Californie, accessible uniquement au personnel couvert de la tête aux pieds. Toutes les précautions sont prises pour que la sonde n’apporte aucun microbe terrien sur Europe.

Découvrirons-nous des formes de vies ?

Une fois sa mission débutée, Clipper entamera une inspection détaillée de ce satellite de Jupiter, d’une taille comparable à la Lune, que les scientifiques croient recouvert d’eau gelée.

Cette image prise par le satellite Galileo et publiée par la NASA le 9 avril montre la croûte riche en glace d’Europe, l’une des lunes de Jupiter. (Photo AFP via Getty Images)

« Nous avons des instruments comme des caméras, des spectromètres, un magnétomètre et un radar qui peuvent (…) pénétrer la glace, rebondir sur l’eau liquide et revenir à la surface pour nous indiquer à quel point la glace est épaisse et où l’eau liquide se situe », poursuit M. Pappalardo.

Les responsables de la mission n’espèrent pas trouver de petits hommes verts en train de barboter : en fait, ils ne recherchent pas forcément de signe de vie, seulement des conditions favorables à celle-ci. Les scientifiques savent que même par des climats extrêmes sur Terre, sous la calotte glaciaire dans des milieux sans lumière, de petites formes de vie peuvent exister.

« Si les lunes autour des planètes éloignées des étoiles pouvaient héberger la vie, alors le nombre de possibilités dans le système solaire, dans l’univers, que la vie soit présente, augmente drastiquement, je pense », estime Jordan Evans, chef de projet pour la mission Europa Clipper.

Des difficultés restent à dépasser

L’étude d’Europe ne sera toutefois pas aisée : un puissant champ de radiations englobe le satellite naturel de Jupiter et il pourrait abîmer les instruments de Clipper, qui recevra l’équivalent de 100.000 radiographies du thorax à chaque boucle autour de son objectif. À cause de la distance, les données de la sonde mettront 45 minutes à arriver au poste de contrôle.

Et malgré ses énormes panneaux solaires qui se déploieront une fois dans l’espace, il sera ardu de maintenir Clipper en service, selon M. Evans. « Près de la terre, ils pourraient alimenter 20 maisons en continu. Et (près de) Jupiter, seulement quelques ampoules et petits appareils », du fait de l’éloignement de la planète vis-à-vis du Soleil, explique-t-il.

La mission, dont la planification a commencé à la fin des années 1990, doit se terminer vers 2034, quand Clipper aura atteint la fin de sa durée de vie utile. La dernière étape de la sonde consistera à s’écraser sur une lune de Jupiter, déclare Tim Larson, chef adjoint du projet.

Deux vues rapprochées de la surface fortement cratérisée de Ganymède, la plus grande des 13 lunes de Jupiter, photographiée par la sonde spatiale Voyager 2, le 8 juillet 1979. (Photo Space Frontiers/Archive Photos/Getty Images)

« Quand nous en aurons terminé avec la mission scientifique, la façon d’en finir est de s’écraser sur l’un des autres corps (célestes) du système jovien à disposition de l’appareil », conclut-il. « Pour l’instant », la Nasa prévoit de précipiter la sonde contre Ganymède, le plus gros satellite naturel de Jupiter, précise-t-il.

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