Emmanuel Macron annonce la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran
Les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis trois ans et demi pour des accusations d'espionnage au profit des services français et israéliens, tout en clamant leur innocence, « sont sortis de la prison d’Evin », a annoncé mardi Emmanuel Macron sur X, saluant une « première étape ».

Une banderole installée sur les grilles de l’Assemblée nationale réclame la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran depuis plus de deux ans, à Paris, le 25 septembre 2025.
Photo: ANTOINE BOUREAU/Hans Lucas/AFP via Getty Images
« Le dialogue se poursuit pour permettre leur retour en France le plus rapidement possible », a ajouté le président français, se disant « soulagé » par cette nouvelle.
Condamnés mi-octobre à vingt et dix-sept ans d’emprisonnement respectivement, ils demeuraient les deux derniers ressortissants français officiellement encore détenus par la République islamique d’Iran.
Sous protection diplomatique à Téhéran
Actuellement, les deux Français sont « en sécurité » à la résidence de l’ambassadeur de France à Téhéran, « dans l’attente de leur libération définitive », a déclaré sur X le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Celui-ci a précisé sur France 2 avoir « appelé [son] homologue iranien pour saluer le geste qui a été fait ».
Le ministre a toutefois insisté sur la ténacité requise : « Nous allons continuer le travail que nous avons engagé pour obtenir leur libération définitive par les autorités judiciaires iraniennes », a-t-il affirmé. Selon le ministre, les deux ressortissants « vont bien, semblent en bonne santé ».
« Un immense soulagement » pour la famille Kohler
Un « immense soulagement » et « une excellente nouvelle » : Pascal et Mireille Kohler, les parents de Cécile, se sont réjouis mardi soir auprès de l’AFP de la sortie de prison de leur fille et de son compagnon Jacques Paris après plus de trois ans de détention en Iran. « Pour l’instant, la seule chose qu’on sait, c’est qu’ils sont sortis de la prison, pour nous c’est un immense soulagement. On sait qu’ils ne sont plus soumis à ce traitement inhumain auquel ils avaient droit, et que maintenant ils sont à l’ambassade, donc ils sont déjà dans un petit bout de France », ont-ils confié, tandis que des klaxons de voitures retentissaient devant leur domicile en Alsace.
Par ailleurs, la mère de Cécile Kohler, Mireille, a confié son émotion sur France 2 : « Je suis tellement émue de savoir qu’ils vont rentrer, qu’ils vont pouvoir reprendre leur vie normale », la voix étranglée par les sanglots.
Une épreuve de 1277 jours
Les avocats des deux Français, maîtres Martin Pradel, Chirinne Ardakani, Emma Villard et Karine Rivoallan, ont salué dans un communiqué transmis à l’AFP « un jour nouveau pour Cécile Kohler et Jacques Paris, mettant fin à leur détention arbitraire qui a duré 1 277 jours ». L’affaire avait connu une première avancée le 24 septembre, lorsqu’Emmanuel Macron avait évoqué une « perspective solide » de libération pour les deux Français, qualifiés par Paris d’« otages d’État ». Quelques semaines plus tard, cette attente avait été ranimée par une nouvelle déclaration du chef de la diplomatie.
Pourtant, début octobre, c’est un autre Français, Lennart Monterlos, également détenteur d’un passeport allemand, qui avait bénéficié d’une remise en liberté.
Otages d’État au cœur de négociations diplomatiques
Depuis une décennie, Téhéran multiplie les arrestations de ressortissants occidentaux, et plus particulièrement français, souvent accusés d’espionnage et utilisés comme leviers dans le cadre de négociations bilatérales ou pour obtenir la libération d’Iraniens détenus en Occident. Selon des sources diplomatiques, une vingtaine d’Occidentaux seraient encore aux mains des autorités iraniennes.
Un accord avait été évoqué publiquement par l’Iran le 11 septembre pour échanger la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris contre celle de Mahdieh Esfandiari, Iranienne détenue en France pour apologie du terrorisme. Celle-ci a finalement été libérée sous contrôle judiciaire, en attendant son procès en janvier.
La libération, même partielle, de Cécile Kohler et Jacques Paris intervient moins d’un mois après celle de Lennart Monterlos, Franco-Allemand de 19 ans, arrêté à la mi-juin lors d’un voyage à vélo. En mars, la France avait déjà obtenu la levée de la détention d’Olivier Grondeau et d’un homme resté anonyme. À l’apogée de la crise dite des « otages d’État », jusqu’à sept ressortissants français étaient détenus simultanément par l’Iran.

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