612 personnes sans-abri sont mortes en France en 2018 – une hausse de 15 % en 1 an

Par Germain de Lupiac
29 octobre 2019 15:10 Mis à jour: 29 octobre 2019 15:17

Le collectif « Les Morts de la rue » a publié ce mardi son rapport sur les sdf décédés dans la rue en 2018. Un bilan non exhaustif en hausse de 15% par rapport à l’année précédente.

612 personnes sans-abri sont mortes en France en 2018. Ils avaient, en moyenne, moins de 50 ans, a annoncé mardi le collectif Les morts de la rue. Ils comptabilisent chaque année le nombre de décès des sans-abri, s’aidant de signalements de ses partenaires et des médias.

« Les personnes sans domicile continuent à mourir de manière très anticipée par rapport à la moyenne nationale », indique la coordinatrice du collectif, Cécile Rocca. « Ils meurent trente ans plus tôt que la moyenne de la population, en été comme en hiver. Ce n’est pas une histoire de saison, mais les conditions de vie à la rue qui sont en cause. »

L’analyse des conditions de ces décès montre aussi la violence de la vie à la rue : ces SDF sont morts en moyenne à « 48,7 ans contre 82,18 ans en population générale », et 27 % des morts sont liées à « des accidents, des agressions ou des suicides », 36 % à des maladies. « Les personnes « SDF » décédées sont majoritairement des hommes jeunes qui ont vécu de longues années à la rue, et qui ont souffert de maladies, d’addictions et de troubles psychiatriques », selon l’étude. Mais « on est très loin de l’exhaustivité », met en garde Cécile Rocca.

« Autre fait notable : moins de la moitié des sans-abri est de nationalité française. 14 % sont Européens, 20 % viennent d’un pays hors Union européenne et 25 sont d’origine inconnue. Au moins 13 mineurs, souvent des migrants, font d’ailleurs partie de ce décompte » révèle le rapport.

Le collectif réclame un ensemble de mesures spécifiques: la mise à l’abri prioritaire, des structures d’hébergement non-mixtes ou encore un accès aux soins renforcé. L’association s’occupe aussi, dans sa démarche, à assurer la dignité des funérailles et l’accompagnement des proches des défunts.

«Certains lieux d’urgence sont devenus des locaux de stabilisation alors qu’ils ne sont pas faits pour ça», conclut Cécile Rocca. «On met à l’abri pendant l’hiver car il fait froid, mais ce qui aide vraiment les personnes, c’est une prise en charge dans la continuité.»

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