A Brighton, des syndicats britanniques remontés contre Boris Johnson et le « no deal »

Par Epoch Times avec AFP
8 septembre 2019 20:20 Mis à jour: 8 septembre 2019 20:31

« On ne lui fait pas confiance », « c’est un menteur »: à l’ouverture de leur congrès annuel dimanche, les syndicats britanniques ont concentré leurs attaques sur le Premier ministre Boris Johnson et plaidé pour un report du Brexit.

La confédération des syndicats britanniques, la TUC (Trade Union Congress), réunit ses troupes pour quatre jours à Brighton, cité balnéaire du sud de l’Angleterre, en pleine crise politique au Parlement à moins de deux mois de la date prévue du Brexit, le 31 octobre.

Malgré le grand ciel bleu de bord de mer, à peine parsemé de quelques nuages, l’humeur était maussade au sein des organisations de travailleurs, qui craignent que les salariés soient les premiers touchés par les conséquences d’un Brexit sans accord.

La présidente de la TUC, Frances O’Grady, a donné le ton lors de la conférence de presse d’ouverture du congrès annuel, ciblant la stratégie sans concession de Boris Johnson.« Nous ne lui faisons pas confiance. Il n’hésiterait pas à laisser tomber les gens parce que tout ce qui compte pour lui c’est le pouvoir politique », a-t-elle lancé sur ton virulent.

C’est également l’avis de Mick Clarke, membre du puissant syndicat Unite. « C’est un menteur et un escroc », lance cet ingénieur de 65 ans à l’encontre de Boris Johnson.« Il veut un Brexit sans accord mais cela n’arrivera pas. La population ne le permettra pas. Il y aura des émeutes en cas de ‘no deal’ « , estime-t-il.

Tous les syndicats ne sont pas unanimes sur le Brexit.

Le très militant RMT, syndicat du secteur des transports, avait appelé à voter pour la sortie de l’UE.

La TUC plaide quant à elle sans détour pour un report du Brexit, ce qu’exclut le Premier ministre, puis pour l’organisation d’élections législatives avant que le peuple ne puisse se prononcer à nouveau sur l’avenir européen du pays.

« Je ne m’arrêterai pas jusqu’à que ce que soit certaine une prolongation de l’article 50 », qui entérine la sortie du Royaume-Uni de l’UE, a martelé Mme O’Grady. « Une fois le report garanti, nous pouvons avoir des élections législatives, selon nos conditions, pas les siennes », à savoir celles du Premier ministre conservateur qui va soumettre lundi au vote des députés une motion sur la tenue d’élections anticipées.

L’opposition à Boris Johnson est en passe de graver dans le marbre une loi permettant d’éviter un Brexit sans accord tandis que M. Johnson, qui fait face à une contestation grandissante au sein même des conservateurs, entend organiser des élections législatives pour reprendre la main.

La dirigeante de la TUC a insisté une nouvelle fois sur les dégâts attendus sur les emplois et les conditions de vie des Britanniques en cas de sortie sans accord. « Nous avons besoin de sortir de l’impasse du Brexit. Il empêche le gouvernement d’agir alors qu’il y a tant d’autres problèmes à régler au Royaume-Uni », selon la patronne de la TUC.

De nombreux thèmes, outre le Brexit, seront abordés lors de la conférence de la TUC, comme l’éducation, les services publics, les inégalités ou la stratégie industrielle.

Le point d’orgue de ce congrès sera le discours mardi de Jeremy Corbyn, chef du Labour, principal parti d’opposition, qui bénéficie du soutien de la plupart des organisations syndicales.

Le taux de syndicalisation s’établissait à 23,4% en 2018 au Royaume-Uni, un chiffre un peu supérieur à la moyenne de l’UE et bien plus élevé qu’en France (11% en 2016).

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