Calais : démantèlement d’un campement de 700 à 800 migrants

Par Epoch Times avec AFP
29 septembre 2020 10:03 Mis à jour: 29 septembre 2020 16:40

Les forces de l’ordre ont procédé mardi matin à Calais au démantèlement d’un campement de migrants, où vivent entre 700 et 800 personnes, la plus importante opération de ce type depuis l’évacuation de la « Jungle » en 2016.

Elle a débuté dans le calme vers 07H00 dans le secteur dit de « la lande de Virval », autour de l’hôpital de Calais, bouclé par les policiers et autour duquel des tentes de la Protection civile avaient été dressées. Une vingtaine de migrants ont été conduits dans un bus vers 7H30, un deuxième est parti vers 08H00.

Peu après 9H00, quelque 200 migrants avaient été évacués, selon la sous-préfecture et la PAF avait au même moment procédé à 21 interpellations.

« Nous voulons éviter toute concentration et point de fixation nouveaux sur Calais et cette zone du Virval sera rendue inaccessible. Nous étudions avec la maire de Calais ce qu’il sera possible de faire », a déclaré sur place le préfet du Pas-de-Calais Louis Le Franc, affirmant que cette évacuation était la plus « importante » depuis « le démantèlement de la lande de Calais », le bidonville où ont vécu jusqu’à 9000 migrants entre 2015 et 2016.

Une opération de mise à l’abri

« À mes yeux c’est d’abord une opération de mise à l’abri. Les migrants vivent dans cet espace boisé dans des conditions extrêmement difficiles. (…) Il était important de sortir l’ensemble des migrants avant (…) la période hivernale », a poursuivi M. Le Franc.

Quelque 150 migrants seront « mis à l’abri » dans le Pas-de Calais, 150 dans les autres départements des Hauts-de-France et les 500 autres acheminés dans des centres d’accueil de différentes régions. Il s’agit majoritairement d’hommes : seuls une quarantaine de femmes et enfants ont été regroupés. Principales nationalités : Somaliens, Soudanais, Iraniens, Irakiens et Érythréens.

Dans le sous-bois où étaient installés les migrants, qui montaient dans les bus en file indienne et par groupe ethnique ou de nationalité, de nombreuses tentes, duvets, couvertures, chaussures et vêtements ont été abandonnés. Canettes, déchets, caddies renversés et bâches jonchaient le sol, ainsi que des couvertures de survie.

L’Angleterre, leur dernière chance

« Notre objectif est aussi de lutter activement contre les passeurs » et « l’exploitation de la misère humaine », a insisté le préfet. Et de citer les tarifs exigés : 7000 euros pour une traversée en bateau « dans de bonnes conditions de mer », 3000 euros dans de « mauvaises ». 

Les associations ont accueilli cette opération avec le plus grand scepticisme. « Ils évacuent et bouclent cette zone, les gens reviendront dans quelques jours et s’installeront un peu plus loin. On dépense des fortunes, à faire déplacer des dizaines de bus, la police, et ça ne sert strictement à rien. C’est une opération de communication rien de plus… », a déploré Maya Konforti, de l’Auberge des migrants.

« A la moindre occasion, ils descendront du bus, et reviendront, souvent à pied. De toute façon, ils savent que, pour la plupart, ils ne peuvent pas avoir l’asile en France, leur situation ne le permet pas. L’Angleterre, c’est juste leur dernière chance », a-t-elle encore relevé, dénonçant : « Ils sont chassés toutes les 48 heures, ils vont là où ils peuvent ».  

Les services de l’État estiment à un millier le nombre de migrants vivant à Calais, dans l’espoir de rejoindre l’Angleterre, les associations à 1500. Et selon la Défenseure des droits, Claire Hédon, qui avait dénoncé jeudi les conditions de vie « dégradantes et inhumaines » des migrants à Calais, ils seraient de 1200 à 1500.

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