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Emmanuel Macron

À Toulouse, Emmanuel Macron veut « sonner le tocsin » sur les risques des réseaux sociaux

Au lancement d'un cycle de débats citoyens avec la presse quotidienne régionale, le président Emmanuel Macron a voulu mercredi à Toulouse "sonner le tocsin" sur le risque que font peser les réseaux sociaux sur la démocratie française.

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Photo: GUILLAUME HORCAJUELO/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

« Il n’y a pas de liberté sans responsabilité », a-t-il martelé, n’hésitant pas à comparer les réseaux sociaux au « far west » devant 300 personnes réunies au siège de La Dépêche du Midi, avant un prochain débat similaire le 19 novembre à La Voix du Nord.

« L’objectif, c’est d’aller vers des décisions concrètes au début de l’année 2026 », a souligné le président de la République, alors que la suspension de sa réforme phare des retraites doit être entérinée à l’Assemblée nationale.

L’heure du débat citoyen

À l’instar des consultations lors de la crise des gilets jaunes, le chef de l’État, installé au centre d’un cercle composé de six rangées de sièges, n’a pas exclu de se retirer de certains réseaux – dont X –, tout en précisant que cette décision ne surviendrait pas « demain matin », car « la priorité c’est d’abord de mener la bataille en interne ».

Dans la Ville rose, la visite présidentielle fut également marquée par la mobilisation de quelque 250 agriculteurs venus exiger « des engagements clairs et fermes » après le tollé provoqué par ses propos sur l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur.

À une délégation d’agriculteurs, Emmanuel Macron a opposé un refus sans équivoque au projet d’accord « tel qu’il existe aujourd’hui », comme l’a rapporté la ministre de l’Agriculture Annie Genevard à l’issue de l’entretien. Les représentants de la profession ont salué la précision des exigences françaises, tout en restant critiques sur le contenu des négociations, notamment en matière d’engrais et de préoccupations régionales.

Réseaux sociaux : le « far west » républicain

Après avoir pris du recul sur la scène politique intérieure depuis la dissolution ratée de 2024, Emmanuel Macron entend désormais faire des dérives des écrans et des réseaux sociaux son nouveau combat dans la course finale du quinquennat, avant les rendez-vous électoraux de 2026 et 2027.

Devant l’auditoire de La Dépêche du Midi, il a comparé les réseaux sociaux à une agora masquée, où « celui qui crie le plus fort a plutôt raison ».

Jugeant insuffisantes les mesures antérieures visant à « réguler et changer » les usages numériques, le chef de l’État a assuré vouloir « sonner le tocsin » afin de provoquer des décisions collectives responsables. Parmi celles-ci, il propose d’instaurer une majorité numérique à 15 ans en France, ainsi qu’une levée partielle de l’anonymat, estimation jugée décisive pour responsabiliser judiciairement les auteurs de propos antisémites, racistes ou discriminatoires.

Science et espace : des sujets de controverse

Au fil des échanges, certaines voix du public se sont montrées critiques : le médecin généraliste Jérôme Marty reproche à Emmanuel Macron d’avoir « adoubé » le Pr Didier Raoult, figure controversée de la crise sanitaire.

L’enseignant-youtubeur Yann Bouvier a quant à lui mis en garde contre la tentation d’accuser le monde universitaire de « casser la République en deux », reprenant une vieille formule présidentielle.

En clôture de visite, Emmanuel Macron a inauguré de nouveaux bâtiments du Commandement de l’Espace (CDE) où il a exposé la stratégie nationale spatiale à l’horizon 2040. « L’espace n’est plus un endroit paisible, c’est un lieu de contestation », a souligné l’Élysée, évoquant « les agressions » de compétiteurs tels que la Russie.

Le président de la République devait enfin décliner cette ambition selon cinq axes : souveraineté dans l’accès à l’espace, compétences industrielles, défense, science et exploration, ainsi que coopération internationale.