Abattage industriel : des hommes et des animaux réduits à l’état de machines

6 avril 2016 08:42 Mis à jour: 6 avril 2016 09:04

Un nouveau scandale sur les conditions d’abattage des animaux a été révélé mardi 29 mars par l’association L214. Une vidéo filmée dans l’abattoir de Mauléon en Pyrénées-Atlantiques montre des actes de cruauté des ouvriers envers des animaux encore conscients. Ce n’est pas la première fois que de telles vidéos touchent l’opinion publique ces derniers mois et cette fois-ci le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a condamné « avec la plus grande fermeté les actes de maltraitance animale ». Il a annoncé une série de contrôle de l’ensemble des abattoirs de boucherie sur le territoire national.

Ceux par qui le scandale est venu

C’est l’association de défense des animaux L214 Éthique et animaux qui est à l’origine de cette nouvelle vidéo polémique. Fondée en 2008, elle tire son nom de l’article L214-1 du Code rural désignant pour la première fois les animaux comme des « êtres sensibles » : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. » Depuis avril 2014, l’animal est également reconnu comme un « être vivant doué de sensibilité » dans le Code civil, en lieu et place d’être un simple « bien meuble », dont on peut disposer comme d’un objet.

L’objectif de l’association est, selon l’une de ses fondatrices Brigitte Gothière, d’abolir la consommation de viande et de fermer les abattoirs. « Notre but est de changer la société, afin qu’elle ne considère plus les animaux comme des biens à sa disposition. Qu’on ne les utilise plus comme nourriture, comme matériel de laboratoire, ni comme sujets de divertissement », a-t-elle déclaré à L’Obs le 2 avril.

Le problème de l’abattage industriel

Selon Jean-Jacques Rault, auteur de plusieurs documentaires sur le monde paysan, dans un abattoir industriel, hommes et animaux sont réduits à l’état de machines. « Dans nos entretiens avec des ouvriers d’abattoirs industriels, on voit que les gens sont meurtris dans leur corps, ils sont meurtris psychologiquement aussi par rapport au traitement qu’ils peuvent avoir en tant que salariés, en raison des pressions et du rythme de travail. » Des rythmes tirés par une demande excessive venant des chaînes de distribution.

Il y a un non-respect des animaux qui sont considérés comme des machines à nourrir.

Jean-Jacques Raul

Et, selon cet éleveur, il y a en même temps un « non-respect des animaux qui sont considérés comme des machines à nourrir, donc on se moque de les maltraiter, on se moque de leur souffrance, de comment elles peuvent vivre ce passage à la mort. »

Un décret de 1964 impose l’étourdissement de la bête avant sa mise à mort. « L’animal doit normalement rester immobilisé jusqu’à ce qu’il meure, mais il est souvent suspendu par une patte arrière alors qu’il est encore conscient ! », déplore pourtant Jean-Pierre Kieffer, vétérinaire et président de l’Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’ Abattoirs (OABA), seul organisme accepté dans les abattoirs. Doit-on pour autant tous arrêter de manger de la viande ? La réponse serait plutôt d’en consommer moins et mieux, en étant responsable du bien-être animal.

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