Acapulco, une destination toujours incontournable

6 juin 2015 09:00 Mis à jour: 24 avril 2016 17:54

Il est des destinations dont la simple évocation est une invitation au rêve. Acapulco en fait certainement partie, au même titre que Malibu, Copacabana, Saint-Tropez… Pourtant, ces dernières années, tout et son contraire a été dit et écrit sur Acapulco, entre plage glamour, ville dangereuse et paradis perdu. Qu’en est-il aujourd’hui, en 2015 ? Récit d’une escapade de trois jours.

Pour mieux cerner le mythe d’Acapulco, il faut commencer par grimper jusqu’à la Capilla de la Paz, une chapelle œcuménique érigée au sommet de la colline verdoyante du complexe résidentiel de Las Brisas. De là-haut, la vue sur la baie et ses flots argentés n’a rien perdu de sa superbe. Le croissant de plages de sable léchées par des vagues qui s’assoupissent au pied des paillottes étincelle de mille feux dès le crépuscule. C’est l’heure douce qui amène les familles mais aussi les vacanciers, Mexicains comme étrangers, à se promener sur la croisette. Sans doute n’y croise-t-on plus les starlettes d’Hollywood mais les nuits y sont toujours aussi festives.

 L’Acapulco traditionnel

C’est ici que bat le cœur mexicain de la ville et qu’est née la légende de la station balnéaire. Pourtant, déjà au XVIe siècle, Acapulco s’animait chaque année en janvier et février à l’occasion de sa célèbre feria. À l’époque, le galion de la Nao de China effectuait la traversée entre Manille et Acapulco une fois par an. L’occasion pour le port d’accueillir les négociants et riches entrepreneurs de la Nouvelle Espagne qui échangeaient ici des cassettes d’or contre des mannes de soieries, de porcelaine, d’ivoire, de laque, d’épices et de perles fines. Les précieuses marchandises partaient ensuite à dos de mulets vers le port de Veracruz pour être acheminées par la mer jusqu’en Espagne.

La liaison commerciale prit fin en 1815 avec la guerre d’indépendance car il n’était plus envisageable de commercer avec l’Espagne. Mais deux siècles plus tard, Acapulco a commencé à accueillir la jet-set américaine. Durant les années 1940-1970, les stars d’Hollywood y tourneront plusieurs films. John Wayne et Johnny Weissmuller s’y feront construire un hôtel rose et blanc sur le sommet d’une falaise. Los Flamingos devient le lieu de rendez-vous des amours secrètes de toute la bande d’Hollywood : Elizabeth Taylor, Elvis Presley, Frank Sinatra, Ursula Andress, Gary Cooper, Orson Wells et d’autres encore. Autant de notoriété qui drainera une foule de curieux. C’est ainsi que naîtra le tourisme au Mexique, sur les plages dorées d’Acapulco.

À Pie de la Cuesta, les lanchas colorées embarquent les visiteurs pour une très belle balade au milieu des oiseaux qui virevoltent autour des berges de la lagune. (Charles Mahaux)
À Pie de la Cuesta, les lanchas colorées embarquent les visiteurs pour une très belle balade au milieu des oiseaux qui virevoltent autour des berges de la lagune. (Charles Mahaux)

Dès les années 2000, la guerre des cartels de la drogue aujourd’hui identifiés et démantelés ainsi que l’ouragan Manuel dévastateur de 2013 ont fortement marqué le vieux centre de la ville au point que la clientèle nantie de célébrités a choisi d’autres horizons pour fêter ses succès. Pourtant Acapulco n’a cessé de séduire. Depuis l’ouverture de l’autoroute vers la capitale dans les années 1990, la baie s’est transformée en destination de week-end pour les habitants de Mexico.

Carlos Slim, le milliardaire mexicain dont on dit qu’il transforme en or tout ce qu’il touche, préside le comité d’entrepreneurs chargés de restaurer les édifices mythiques du port d’Acapulco. La récupération de la vieille ville, avec un ravalement des façades et un nouvel éclairage municipal, s’accompagne de la création d’un sentier culturel qui rend plus accessibles les sites incontournables du vieux port. Le zócalo, bien ombragé au pied de la cathédrale coiffée d’un dôme mauresque, est le lieu de rendez-vous d’une kyrielle d’échoppes. La balade se prolonge jusqu’au Cerro de la Pinzona pour y admirer la superbe fresque que Diego Ribera réalisa avec des coquillages et des petits carreaux de céramique sur le mur d’entrée de la maison de sa muse Dolores Olmedo. Le dieu aztèque Quetzalcóatl y est représenté sous les traits d’un long serpent à plumes dont les couleurs vives explosent dans la chaude lumière qui baigne la ville.

Sur les hauteurs, le fort San Diego veille sur les destinées du port. Construit pour le protéger contre les flibustiers anglais et hollandais qui infestaient les côtes, il fut détruit par un séisme puis reconstruit dans sa forme actuelle qui lui valut le titre de bastion historique majeur d’autant qu’il n’a jamais été pris par les pirates. Transformé en musée historique, il mérite le détour d’une visite qui permet de mieux comprendre la destinée fabuleuse du port dont l’histoire est intimement liée à celle du pays.

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La superbe fresque de l’artiste Diego Rivera, longue de 18 mètres et toute en mosaïques de céramiques, à l’image du dieu à plumes Quetzalcóatl. (Charles Mahaux)

Acapulco Dorado et Acapulco Diamante

Le ruban côtier qui épouse les contours de la baie abrite la plupart des hôtels-gratte-ciel qui offrent une vue imprenable sur la mer. Les plages alignent les bars et restaurants qui ont les pieds dans le sable. C’est aussi ici que la ville se veut trépidante dès le coucher de soleil. On ne se rend pas à Acapulco dans le même esprit qu’on le ferait dans une de ces petites villes coloniales qui jalonnent le sol mexicain. Ici, l’amateur de vestiges mayas ou aztèques ne trouvera pas son compte. À Acapulco, on danse, on nage, et quand on ne déguste pas un excellent cocktail, le touriste pratique le jet-ski ou le kite-surf ou même la plongée.

Ceux qui cherchent la quiétude, le romantisme ou une expérience de vie exceptionnelle trouveront leur paradis dans la Punta Diamante qui porte bien son nom. Ici les nouveaux développements hôteliers se marient harmonieusement entre une végétation exubérante et une vue toujours panoramique sur les baies d’Acapulco et de Puerto Marqués.

Il est toutefois un site qui offre la même quiétude loin des néons de la ville et du luxe feutré de Punta Diamante. Le coucher de soleil y est tout aussi spectaculaire : Pie de la Cuesta, un petit village coincé sur un étroit cordon littoral qui borde une lagune cernée de mangroves et de cocotiers, un vivier d’oiseaux peu effarouchés par les lanchas qui proposent des balades. D’un côté, le bleu de l’océan explose ses vagues mousseuses d’écume sur une plage de sable où se balancent quelques hamacs tendus sous des paillottes, et de l’autre côté au-delà de la route, la lagune étire son plan d’eau paisible d’un vert profond. L’après-midi s’écoule ainsi à se laisser bercer par les rouleaux qui s’écrasent sur la plage en attendant le coucher du soleil dont le rougeoiement transforme les eaux de l’océan en un festival de teintes dorées, cramoisies et pourpres tandis qu’au loin scintillent les lumières d’Acapulco prête à festoyer et à prolonger ses rythmes entraînants jusque tard dans la nuit.

Christiane Goor, journaliste. Charles Mahaux, photographe. Un couple, deux expressions complémentaires, ils fixent l’instant et le racontent. Leur passion, ils la mettent au service du voyage, de la rencontre avec l’autre.

Infos pratiques

Tout renseignement complémentaire sur les sites www.visitacapulco.travel et www.destinationmexique.com

Se loger : il y en a pour toutes les bourses à Acapulco.
À découvrir entre autres dans la zone traditionnelle www.hotellosflamingos.com, www.hotel-bocachica.com, www.miradoracapulco.com avec vue sur le site des plongeurs. Le Grand Hotel dans la zona dorada sur la plage Icacos est un des premiers à avoir entamé sa rénovation www.grandhotelacapulco.com

Sur Punta Diamante à découvrir entre autres www.banyantree.com/en/em-mexico-cabo-marques ou www.encantoacapulco.mx

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