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Nouvelle-Calédonie : première baisse de la population depuis 1946

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Des élèves de l’école primaire et maternelle Michel Amiot dans le quartier Magenta de Noumea, sur le territoire pacifique français de la Nouvelle-Calédonie le 17 juin 2024.

Photo: THEO ROUBY/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

La population de la Nouvelle-Calédonie a connu ces dernières années un recul historique et s’élève désormais à 264.596 habitants, selon les résultats du recensement 2025 présentés mardi par l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee).
L’archipel français du Pacifique Sud a perdu 6.811 habitants par rapport aux 271.407 recensés en 2019, ce qui constitue une première baisse démographique depuis le début du siècle.
« C’est la première fois depuis 1946 que la population calédonienne baisse entre deux recensements  », a souligné lors d’une conférence de presse Jean-Philippe Grouthier, chef de mission recensement à l’Insee, venu en appui de l’Isee.
Le solde naturel (différence entre le nombre de naissances et de décès) reste positif sur la période, à environ +11.000, mais il est en recul, tandis que le solde migratoire s’effondre, à -18.000.
« Vieillissement » de la population et « recul de la natalité »
« Ce que l’on observe entre 2019 et 2025 est la combinaison de nombreux facteurs: vieillissement, recul de la natalité, crise du Covid, événements de mai 2024. On ne peut pas aujourd’hui isoler précisément l’impact de chacun  », a expliqué M. Grouthier.
Selon l’Isee, la tendance migratoire à la baisse s’était amorcée avant les violences insurrectionnelles de mai 2024, qui ont plongé le territoire dans une crise profonde.

Des manifestants brandissent les drapeaux du FLNKS lors d’une manifestation contre l’élargissement de l’électorat pour les prochaines élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, le 13 avril 2024. (THEO ROUBY/AFP via Getty Images)

« L’excédent migratoire des 25-40 ans a quasiment disparu entre 2014 et 2019. Déjà à l’époque, la Nouvelle-Calédonie avait perdu de son attractivité », a fait valoir le chef de mission.
Surtout Nouméa et son agglomération 
Les baisses démographiques les plus importantes concernent Nouméa et son agglomération, d’après les chiffres présentés mardi.

Bénéficiaire de l’ « Association RS Solidarite 125 », Jean-Baptiste Maukava, tient son bébé à côté des produits laitiers donnés par l’association dans le quartier Riviere Salee de Nouméa, dans la collectivité française d’outre-mer de Nouvelle-Calédonie, le 26 septembre 2024. (SEBASTIEN BOZON/AFP via Getty Images)

Mais « il n’y a pas, statistiquement, de retours massifs en tribu », a affirmé M. Grouthier, alors que certains responsables politiques ou coutumiers avancent l’hypothèse d’un exode des Kanak vers les tribus après 2024.
Les résultats du recensement seront juridiquement validés par décret en septembre et pris en compte à partir du 1er janvier 2026 pour les dotations aux communes et les élections municipales de mars.
La Nouvelle-Calédonie fait l’objet d’un recensement exhaustif et non d’un sondage par échantillon, comme en métropole. Cette campagne, à la charge de l’État, a coûté entre 3 et 4 millions d’euros.
Un dénombrement général est également envisagé à Mayotte dans les mois à venir à la suite du passage du cyclone Chido en décembre 2024.