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Mercosur

Accord Mercosur : la classe politique s’indigne des propos « plutôt positifs » d’Emmanuel Macron

À gauche comme à droite, une large partie de la classe politique a, une nouvelle fois, réaffirmé vendredi que l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur devait être « rejeté », s’indignant des propos d’Emmanuel Macron, qui s’est dit « plutôt positif » sur la possibilité d’accepter le traité.

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Le président Emmanuel Macron s’adresse à la presse en marge de la COP30 à Belém, au Brésil, le 6 novembre 2025.

Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

« Cet accord finalisé dans l’opacité et s’attaquant directement aux intérêts de l’agriculture française doit être rejeté », a déclaré Marine Le Pen, la patronne des députés du RN sur X.

Dans une France où le monde agricole demeure une composante essentielle de l’identité nationale, le chef de l’État a surpris par le revirement de son discours, estimant jeudi que la France avait obtenu des clauses de sauvegarde suffisantes pour envisager la ratification du traité avec le Mercosur. « Je suis plutôt positif, mais je reste vigilant parce que je défends aussi les intérêts de la France », a assuré Emmanuel Macron, se félicitant de ce qu’il considère comme des garanties renforcées apportées par Bruxelles.

Mais ce ton apaisant n’a pas suffi à dissiper la défiance qui s’est installée à la fois dans les rangs de l’opposition et au sein même du gouvernement. Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, a souligné vendredi son scepticisme : « Les garanties pour protéger les agriculteurs français ne sont pas suffisantes. »

Réactions politiques en chaîne

Le mécontentement touche l’ensemble du spectre politique. Bruno Retailleau, patron des Républicains, s’est insurgé, estimant que le chef de l’État accepte désormais de « brader » l’agriculture nationale après en avoir fait de même pour l’industrie.

Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, n’a pas caché sa consternation : « Après avoir promis la main sur le cœur qu’il protègerait l’agriculture française du Mercosur, le voici qui l’abandonne à une concurrence débridée aux normes inacceptables.

Même sa ministre de l’Agriculture est contre », a-t-elle ironisé. Manon Aubry, eurodéputée insoumise, évoque un « retournement inouï et scandaleux » du chef de l’État, rappelant le recours qu’elle a initié devant la Cour de justice de l’Union européenne, permettant potentiellement de suspendre l’examen de l’accord.

La gauche monte au créneau

Du côté des socialistes, Boris Vallaud, chef des députés de son groupe, s’est exprimé sans détour : « Le président commet une faute en s’apprêtant à dire oui, alors que le Parlement a dit non. Les Français le rejettent. » Il avertit : « L’accord avec le Mercosur, c’est le renoncement à nos paysans, à notre modèle agricole et à nos engagements climatiques. »

François Ruffin, député écologiste, accuse Emmanuel Macron de préparer « une trahison ». Il interroge : « Qu’avez-vous obtenu, pourtant ? Rien. Aucune clause-miroir dans l’accord. Au contraire : y est ajouté un mécanisme dit de rééquilibrage, bien mal nommé, qui ajoute en vérité un déséquilibre supplémentaire : que l’Europe relève ses normes, et les États du Mercosur pourront se prévaloir d’un préjudice ! », martèle-t-il.

La mobilisation contre le traité s’intensifie, épousant les préoccupations d’une France rurale, inquiète pour la survie de son modèle agricole dans un contexte de mondialisation commerciale exacerbé.