Allemagne : désespéré, un directeur de supermarché dénonce les vols à l’étalage commis par des migrants, l’extrême gauche le menace

Par Etienne Fauchaire
29 décembre 2023 15:46 Mis à jour: 29 décembre 2023 15:46

En Allemagne, des migrants commettent massivement des vols à l’étalage dans son supermarché. En dénonçant son ordalie sur Facebook, la victime de ces vols a reçu… des menaces de l’extrême gauche, qui l’accuse d’attiser « la haine contre les réfugiés ». Ces demandeurs d’asile « récupèrent ce qui leur revient de droit », a même affirmé un député berlinois. L’occasion pour d’autre directeurs de magasin habitant les régions voisines de rapporter être la cible du même « fléau ».

Directeur d’un supermarché appartenant à l’enseigne allemande Edeka, Konstantin Gatzke, 48 ans, n’en peut plus et s’est donc confié au quotidien Bild : chaque jour, des résidents d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile situé à trois kilomètres de son magasin, localisé à Ratisbonne (Bavière), et des gangs de voleurs viennent dérober « 300 à 500 euros de marchandises » disponibles dans les rayons. Un préjudice qui se chiffre à 12.500 euros par mois.

Des suspects majoritairement demandeurs d’asile et de nationalité tunisienne

Des images de vidéosurveillance consultées par Bild permettent de comprendre l’un des modes opératoires des malfrats. Dans celles-ci, deux hommes se dirigent vers le rayon surgelés, où « sont vendus des produits plus chers comme de la dorade et des crevettes », explique M. Gatzke, s’emparent de sacs isothermes qu’ils remplissent au hasard de produits alimentaires, puis retournent directement vers l’entrée du magasin. Là, leur complice, qui les attend, active le capteur situé au niveau du portique de sécurité, ouvrant ainsi les barrières pour permettre aux trois délinquants de prendre ensemble la fuite avec leur butin. « Les clients nous le font généralement savoir, mais il est souvent trop tard », déplore le gérant du magasin.

Une autre fois, ce dernier est parvenu à arrêter deux voleurs munis de sacs remplis de produits dont la valeur totale a été évaluée à 300 euros. À l’intérieur, une demi-douzaine de paquets de crevettes à 20 euros pièce, des sachets de filets de dorade à 10 euros pièce, ou encore des pots d’épices à 8,99 euros pièce. De quoi le laisser pantois : « Pourquoi a-t-on besoin de 10 dorades et autant de crevettes ? Personne ne vole ça parce qu’il a faim », s’étonne-t-il, ajoutant que même les sacs de courses sont désormais convoités : « Les sacs congelés coûtent 2,50 euros, les sacs en tissu 1 euro ».

Durant le mois de décembre, des employés du supermarché ont intercepté un voleur chargé de deux sacs contenant environ 140 euros de provisions. Surprise : parmi les produits, des boissons spiritueuses (de la vodka et d’autres liqueurs). De quoi interroger Konstantin Gatzke : « Ce sont des musulmans : voulaient-ils revendre l’alcool ? » Selon lui, la plupart des voleurs sont, en effet, des migrants. Un soupçon confirmé par la police de Ratisbonne : « Il est frappant de constater que dans environ un tiers des cas, les suspects identifiés sont de nationalité tunisienne et sont issus de l’asile », dit-elle.

Menaces de l’extrême gauche

Depuis l’été dernier, Konstantin Gatzke a déposé une vingtaine de plaintes et les forces de l’ordre ont certifié, à l’automne 2023, avoir détecté une hausse des vols à l’étalage. Dans la pratique, leurs auteurs, en cas de récidive, devraient faire l’objet d’une procédure prioritaire afin d’être placés en détention provisoire et rapidement traduits en justice. Mais il s’agit là de la théorie, selon un employé de sécurité du centre commercial abritant le supermarché Edeka. Interrogé par Bild, il rapporte que de nombreuses procédures à l’encontre des voleurs mis en examen, très majoritairement des demandeurs d’asile, n’aboutissent pas et sont interrompues en cours de route, si bien que les malfaiteurs finissent toujours par revenir : « C’est ça le problème du système. » Et de préciser : ces vols à l’étalage, « c’est la norme ici et dans d’autres centres commerciaux. »

Excédé et désespéré, Konstantin Gatzke a voulu rendre public son calvaire quotidien, par le biais d’une publication sur Facebook: « Chaque jour, des hommes vêtus de noir, tous issus des foyers d’asile de Ratisbonne, viennent chez nous. Ils remplissent leurs sacs à dos et leurs poches et ressortent par l’entrée sans payer ! », s’est-il indigné.

Ce post lui a valu les foudres de l’extrême gauche, qui lui a rapidement reproché d’« attiser la haine » contre les réfugiés : « Malheureusement, je suis en train de me faire démolir par l’extrême-gauche, j’ai déjà été menacé sur Instagram », a-t-il ensuite annoncé sur le même réseau social. Auprès de Bild, celui-ci relate qu’un internaute suivi par 3.500 abonnés « a écrit que je devais m’attendre à des ‘conséquences’ ».

Le vol à l’étalage, « un droit », selon un député de Gauche socialiste

Dans la foulée, le député Ferat Ali Koçak, député du parti Gauche socialiste et membre de la chambre des députés de Berlin, a soutenu sur X que ces migrants « récupèrent ce qui leur revient de droit », puisqu’« EDEKA est l’abréviation de ‘coopérative d’achat des commerçants de denrées coloniales’ ». Pourtant, l’Allemagne n’a jamais colonisé la Tunisie. « EDEKA est l’abréviation de ‘coopérative d’achat des commerçants de denrées coloniales’ : je dirais que les gens récupèrent ce qui leur revient de droit. Mais ce n’est pas si simple à expliquer. L’un des problèmes centraux est que les autorités sont surchargées et que de nombreux exilés ne reçoivent même pas ce dont ils ont besoin pour vivre. Et cela aussi est secondaire. Il est plus important d’accorder immédiatement un permis de travail aux personnes en fuite afin qu’elles puissent gagner leur vie de manière autonome », a-t-il argué.

En parallèle des menaces, Konstantin Gatzke a cependant reçu « beaucoup de soutien » de la part de nombreux autres gérants de magasins à travers l’Allemagne, qui seraient confrontés à la même situation : « Ils m’ont appelé de toute la Bavière, de Nuremberg, de la région de Munich. Ils ressentent la même chose : ces vols sont un fléau. »

Depuis, le directeur de magasin a néanmoins supprimé sa publication sur Facebook. Une décision, assure-t-il, qui n’est pas motivée par la peur des menaces : « Je ne veux offrir à personne, qu’il soit de droite ou de gauche, une plateforme d’incitation à la haine. Ce qui m’intéressait, c’était les vols. » Et de conclure : « Je ne veux pas être rangé à l’extrême droite. Je suis moi-même issu de l’immigration, j’emploie des collaborateurs de différents pays et je n’ai aucun préjugé ! »

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