En Allemagne, la nationalisation du géant gazier Uniper va coûter 55 Mds€

Par Romain Delisle
25 novembre 2022 18:40 Mis à jour: 25 novembre 2022 18:40

Outre-Rhin, la crise énergétique a atteint son paroxysme et est en passe de provoquer la chute du géant gazier Uniper, motivant l’Etat fédéral à se porter à son secours. Un plan de sauvetage dévoilé mercredi prévoit que les pouvoirs publics devront débourser un coût astronomique de 55 Mds€ , soit 25 Mds€ de plus qu’annoncé à la fin du mois de septembre.

Le premier plan, d’une valeur de 30 Mds€, prévoyait, en effet, une première augmentation de capital de 8 Mds€ (ainsi que 9 Mds€ de prêts publics) qui s’avère insuffisante pour maintenir à flot la société.

C’est donc désormais une augmentation de capital de 25 Mds€ qui devra être effectuée pour éviter la faillite de l’entreprise. Les actions nouvellement crées seront toutes souscrites par l’Etat.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’énergéticien allemand a dû continuer à livrer ses clients alors que le prix d’achat du gaz (entre début juin et fin août) est passé de 80 à 300€ le mégawatt, provoquant une perte de 40 Mds€ depuis le début de l’année.

Dans la mesure où Uniper fournit 40% de l’approvisionnement en gaz de l’Allemagne, sa chute pourrait avoir de graves répercussions sur l’ensemble de l’économie du pays qui s’en trouverait fragilisée.

L’Etat allemand a déboursé, jusqu’à présent, 200 Mds€ pour financer toutes les mesures destinées à contrer les effets de la crise énergétique, dont un plafonnement des prix de l’électricité et du gaz. Certes, contrairement à ce qui se passe en France, la dette publique allemande demeure maîtrisée mais l’abandon du nucléaire a mis le pays dans une situation de grave dépendance au gaz russe, ce point de faiblesse ayant été révélé et accentué par le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Une fois de plus, les choix des hommes politiques fragilisent les économies et les entreprises. Ils se font au détriment d’une vision à long terme pourtant nécessaire dans la gestion publique.

Article écrit par , avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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