Après 47 ans de honte – Une victime de brûlures lance une campagne pour encourager les gens à entretenir une image de soi positive par rapport à leur corps : «Mes cicatrices sont merveilleuses»

Par Louise Bevan
25 septembre 2019 18:35 Mis à jour: 25 septembre 2019 18:35

Il a fallu près de 47 ans à Sylvia MacGregor pour accepter les cicatrices qui recouvrent son dos, ses jambes et son ventre, après qu’un horrible accident durant son enfance l’a obligée à lutter pour sa propre vie.

En proie à l’insécurité face à son image corporelle tout au long de son enfance et de son adolescence, regardant sa différence avec les autres à l’âge adulte et hantée par deux événements traumatisants, Sylvia a dû apprendre à s’aimer pour ce qu’elle est.

Avec l’aimable autorisation de Love Disfigure

« Maintenant, je pense que mes cicatrices sont merveilleuses », a dit Sylvia au journal britannique The Sun, « et je crois que j’ai été sauvée pour une raison. Je suis ici avec ce que j’ai traversé pour maintenant aider les autres. »

À l’âge de 3 ans, étant la plus jeune des cinq sœurs de la famille, Sylvia a été gravement brûlée lorsqu’elle est tombée en arrière durant une partie de cache-cache, et s’est retrouvée dans une casserole d’eau presque bouillante qui se trouvait dans la salle de bain familiale. Sa mère se préparait à utiliser l’eau pour réchauffer le bain des sœurs.

Avec l’aimable autorisation de Love Disfigure

Sylvia a été transportée d’urgence à Middlesex, en Angleterre, à l’hôpital Mount Vernon de Northwood. « Je me suis retrouvée sous respirateur artificiel, dans un coma artificiel », se souvient Sylvia, « et les médecins ont dit à mes parents que je ne survivrais pas à la nuit. Ils m’ont fait baptiser et ont célébré mes derniers sacrements », a-t-elle dit.

Heureusement, la petite fille s’en est tirée, mais elle a dû subir des greffes de peau douloureuses pour les graves brûlures au troisième et au quatrième degré sur son corps, devenant l’objet d’un examen quotidien et se faisant dire qu’elle ne trouverait jamais l’amour.

Avec l’aimable autorisation de Love Disfigure

« Chaque fois que je me rendais à l’hôpital, je devais me déshabiller de la tête aux pieds, me mettre debout sur un lit et me retourner afin qu’ils puissent examiner mon dos et le reste de mon corps », se remémore Sylvia dans un film touchant sur YouTube, au sujet de son expérience de vie.

« Toutes les infirmières étudiantes me regardaient », expliqua-t-elle. « J’ai fait des cauchemars à cause de ça. Je détestais mes cicatrices et j’allais faire tout ce que je pourrais pour les cacher toute ma vie. »

Sylvia s’est vite découvert une passion pour la natation, mais deux épreuves bouleversantes l’ont fait renoncer. Partageant un souvenir, Sylvia se souvient de la façon dont un professeur d’éducation physique de son école primaire l’a forcée à prendre une douche devant ses pairs.

Ses camarades de classe se moquaient de la jeune fille terrifiée, la qualifiant de « serpent », « sorcière » et « dégoûtante » après avoir vu ses cicatrices, a révélé Sylvia dans un émouvant compte rendu écrit de son expérience, sur le site Love What Matters.

Avec l’aimable autorisation de Love Disfigure

Cependant, contrairement aux prédictions de ses pairs, Sylvia a plus tard trouvé l’amour avec un homme merveilleux, l’a épousé et a eu trois beaux enfants. La vie allait bien jusqu’à ce que la confiance de Sylvia soit ébranlée, lors d’une deuxième épreuve en vacances avec sa mère, en 2016.

Un homme étrange suivait Sylvia le long de la plage, la filmant en bikini. Après avoir enduré son comportement intrusif aussi longtemps qu’elle ait pu, Sylvia a décidé que c’en était assez. « J’ai décidé que je ne voulais plus souffrir », a-t-elle dit, « et j’ai enlevé le paréo qui me couvrait le dos […] j’ai posé mes mains sur mes hanches et j’ai fait semblant d’être mannequin devant une plage bondée. »

Avec l’aimable autorisation de Love Disfigure

« Je pense que ce moment sur la plage n’a été qu’un point tournant », a dit Sylvia à la société de production BBC, « où j’ai réalisé qu’aucun conseil ni rien sur Google n’allait m’aider. Il était temps pour moi de m’aider moi-même. »

Les cicatrices de Sylvia et ses revers sont devenus sa source d’inspiration pour un énorme mouvement de positivité de l’image corporelle. Âgée de 50 ans, elle dirige maintenant un site Web et un groupe Facebook appelé Love Disfigure.

Avec l’aimable autorisation de Love Disfigure

Ses abonnés ont des problèmes de peau, des cicatrices et des défigurations qui leur sont propres, et leur but commun est qu’ils cultivent la fierté et le sentiment d’être beaux beaux.

Sylvia a même organisé un défilé de maillots de bain, à l’émission britannique This Morning, en 2018. Elle se pavanait aux côtés d’une armée de femmes différemment défigurées, toutes arborant fièrement leur belle peau.

Des survivants de brûlures, une personne atteinte de psoriasis et une femme avec des cicatrices d’automutilation ont rapporté dans le quotidien Daily Mail que, collectivement, brandissent le drapeau pour la différence partout où ils le peuvent.

« Je voulais mettre au défi l’industrie de la mode d’inclure les personnes défigurées et faire savoir aux gens que nous pouvons tout faire ; personne ne peut nous dire que nous ne pouvons pas. »

Aujourd’hui, rien n’apporte plus de joie à Sylvia MacGregor que de partager son message. « Ayez confiance en vous et soyez positif face à la personne que vous êtes, a-t-elle dit, parce que vous êtes vraiment unique. »

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