Assurance maladie : les propositions du Medef pour économiser « jusqu’à 6,5 milliards »

Le président du Medef Patrick Martin, le 31 mars 2025.
Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images
Le Medef a présenté mercredi 93 propositions pour maitriser la croissance des dépenses de santé et « pérenniser » l’Assurance maladie, avec « jusqu’à 6,5 milliards d’économies mobilisables » dès le prochain budget de la Sécurité sociale.
« Le meilleur moyen de pérenniser le système de santé, c’est de réunir les conditions pour que les déficits se résorbent, alors qu’on sait que la demande de santé va augmenter au fil des ans du fait de la démographie », a indiqué Patrick Martin, le président du Medef, en présentant les propositions.
« Le Medef est légitime à s’exprimer » sur ce sujet, « car les employeurs financent à hauteur de 110 milliards directement ou indirectement le système de santé, à travers les cotisations patronales, les dispositifs de prévoyance et les cotisations Accidents du travail/Maladie professionnelles », a-t-il estimé.
« Instaurer un ou plusieurs jours de carence d’ordre public »
Dans ses propositions, l’organisation patronale recommande notamment « d’instaurer un ou plusieurs jours de carence d’ordre public non indemnisés par la Sécurité sociale et non pris en charge par les employeurs ».
Au troisième arrêt de travail d’un salarié dans l’année civile, le délai de carence pourrait également ne plus être pris en charge, suggère le Medef, selon qui cette disposition est déjà en vigueur dans le secteur de la banque.
Des indemnités journalières forfaitisées
Les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale pourraient être forfaitisées (rendues identiques pour tout le monde), pour simplifier leur gestion, indique également le Medef.
« Les indemnités journalières oscillent aujourd’hui entre 0,5 et 0,7 Smic » a souligné Yves Laqueille, vice-président du conseil de l’Assurance maladie où il représente le Medef.
« Au regard de la complexité » de gestion, « mettre un forfait rendrait les choses plus aisées », a-t-il indiqué.
« Évidemment il ne faudrait pas que l’État impose » un nivellement par le bas à 0,5 Smic, ce qui pénaliserait les salariés n’étant pas couvert par un dispositif complémentaire, du fait notamment leur ancienneté insuffisante, a-t-il ajouté.
Qualité et pertinence des soins
Dans ses propositions, le Medef met un accent particulier sur un effort de qualité et la pertinence des soins.

Un médecin (à dr.) et une infirmière (à g.) s’entretiennent avec un patient dans l’unité de soins palliatifs de l’hôpital Paul-Brousse AP-HP à Villejuif, près de Paris, le 4 juin 2025. (THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images)
Il est partisan « de faire de l’espace numérique de santé (Mon Espace Santé) un passage obligé », en « systématisant sa consultation par les médecins, pour certaines prescriptions, afin d’éviter les examens redondants ».
Il suggère de « construire des indicateurs de qualité et de performance des pratiques professionnelles » des soignants, « à commencer par les 10 pathologies chroniques les plus répandues ».
La qualité pourrait être « intégrée pleinement dans la rémunération » des hôpitaux publics et privés en « réservant les augmentations tarifaires aux établissements qui démontrent une réelle augmentation de la qualité », indique-t-il.

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