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Encore un remake du « socialisme démocratique »  

La dernière version d’une saga de plus en plus fatigante.

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Durée de lecture: 9 Min.

Épisode I — Retour vers le futur

Je viens d’Argentine, et quand j’entends Zohran Mamdani, le nouveau maire de New York, parler de « socialisme démocratique » comme d’une voie vers la « justice sociale », je me sens comme quelqu’un qui a déjà vu ce film en entier : le préquel, la suite, le reboot et même la version du réalisateur. Des acteurs différents, des scénarios différents, des décors différents — mais toujours le même final.

En Argentine, ce film passait depuis plus d’un siècle sous des titres constamment changeants, toujours séduisants — « Inclusion », « Égalité », « Solidarité », « Droits » — et toujours avec les mêmes résultats. Inflation en hausse, dépendance croissante à l’aide sociale, effondrement des incitations au travail, et des familles entières vivant de l’aide de l’État pendant des générations parce que gagner un salaire n’était ni mieux, ni souvent différent, que recevoir un chèque d’aide sociale.

Une nation autrefois prospère s’est lentement vidée de sa productivité, de son autonomie individuelle et de ses opportunités — tandis que le discours insistait toujours sur le fait qu’elle avançait vers une « fin heureuse ».

Épisode II — « Socialisme démocratique » : un nouveau sens ?

Le problème avec ce dernier épisode est le fait que le « socialisme démocratique » n’est pas le titre en lui-même — c’est toute une structure qui se cache derrière. Ajouter le mot démocratique ne change pas le sens. Cela ne rend pas le film moins socialiste ni moins destructeur. Sa logique repose sur l’hypothèse que l’État peut jouer le rôle du « gentil ».

Mais l’histoire, y compris et surtout l’histoire la plus récente de l’Argentine, raconte une autre version. Chaque fois que l’État essaie de jouer au héros, le final est toujours l’inverse : plus de contrôle, moins d’autonomie individuelle, des incitations au travail plus faibles, et une économie de plus en plus dépendante de décisions politiques plutôt que du choix individuel.

Épisode III — La « nouvelle » intrigue du remake new-yorkais

Un candidat souriant à la mairie gagne l’élection en promettant des contrôles de prix, des gels des loyers et des impôts plus élevés sur « les riches » pour financer des bus « gratuits », des crèches, des soins de santé et des épiceries municipales à bas prix. Le message paraît généreux, moderne et humain — le type de personnage que le public est préparé à aimer.

Mais voici le retournement de situation : il n’y a pas de repas gratuit. Les ressources de l’État ne se matérialisent pas à partir de rien, mais proviennent d’impôts qui étouffent le secteur productif, découragent l’investissement et finissent par punir les plus vulnérables. Quelqu’un paie toujours la note — et dans ce scénario, ce « quelqu’un », ce sont les contribuables de la ville.

Épisode IV — L’histoire sans fin

En Argentine, tous les quatre ans, un candidat arrivait au pouvoir en promettant de « taxer les riches », de réglementer les entreprises et de protéger la population avec des subventions sans fin — électricité bon marché, télévision « gratuite », prix des aliments contrôlés, tarifs de bus subventionnés, etc.

Sans surprise, le véritable fardeau retombait toujours sur la classe ouvrière — les prix augmentaient, les salaires diminuaient, l’épargne s’évaporait et les entreprises fermaient ou prenaient la fuite. De nouvelles personnes à élire continuaient d’apparaître — nouveaux visages, nouveaux slogans, nouvelles affiches. Mais toujours le même scénario, avec les mêmes conséquences. La seule différence était que le résultat était pire à chaque remake, à mesure que l’économie se dégradait un peu plus à chaque fois.

Épisode V — Encore plus de méchants rejoignent le casting

Certains films ont plus d’un méchant — et l’Argentine en avait toujours un ou plusieurs de trop, sauf les véritables méchants. Tout le monde (sauf les politiciens) était à blâmer — les riches, les chefs d’entreprise, la bourse, le FMI, les États-Unis — n’importe qui pouvait être accusé de « ruiner l’économie » et de « provoquer l’inflation ». Et encore et encore, les propriétaires étaient choisis comme antagonistes parfaits, présentés comme des spéculateurs pervers qui, soi-disant, ne voulaient rien d’autre qu’exploiter les locataires.

C’est ainsi que les politiciens en Argentine ont élaboré la soi-disant Loi sur les loyers — une réglementation qui contrôlait les prix et les conditions de location. Au départ, cela ressemblait à une aide pour les locataires, puis on a vu le retournement de situation : les propriétaires ont retiré leurs biens du marché, les prix ont augmenté et l’offre s’est effondrée.

La construction, l’un des secteurs clés du pays en matière de création d’emplois, s’est brutalement arrêtée. Finalement, même le marché du logement est passé dans la clandestinité, la plupart des propriétaires se tournant vers Airbnb et d’autres plateformes de location de courte durée pour échapper aux contrôles des prix et aux graves distorsions créées par les réglementations sur le taux de change.

Épisode VI — Bientôt sur vos écrans : « Le monstre bureaucratique »

Dans cette dernière séquence, M. Mamdani pourrait réussir à mettre en œuvre son programme — mais quelqu’un devra le faire fonctionner. Et en politique, ce « quelqu’un » devient toujours quelque chose de plus grand : de nouveaux départements, de nouvelles agences, de nouveaux bureaux — un État qui se multiplie comme un monstre que l’on continue de nourrir.

Plus de bureaucratie signifie toujours plus de dépenses, plus de superviseurs et plus d’occasions de corruption. Un État hypertrophié ne se contente pas de dépenser davantage : il distribue plus de faveurs, exige plus d’obéissance et s’insère dans chaque recoin de la vie privée. Ce qui commence enveloppé dans la rhétorique de la « justice sociale » finit toujours de la même manière : un monstre bureaucratique qui s’étend — et ne cesse jamais de se nourrir.

Épisode VII — « L’avertissement » (finale)

La scène finale montre une société qui commence à se sentir en droit d’obtenir des choses « gratuites » et qui exige donc encore plus de choses gratuites, encore et encore. Mais à mesure que cet état d’esprit se répand, le lien entre cause et effets s’estompe. La valeur devient invisible. La responsabilité se dissout. Et quelque chose de bien plus sinistre prend sa place : une culture qui cesse de récompenser le mérite et commence à croire que le confort est un droit et que l’effort n’est qu’optionnel.

C’est une illusion qui paraît idéale en surface, mais qui finit toujours par moins d’opportunités, une dépendance plus profonde et un avenir plus pauvre. Avec le temps, elle transforme les incitations, les attentes et même les caractères — jusqu’à ce que la dépendance paraisse normale et que la liberté semble superflue. La scène finale nous laisse face à une leçon réelle :

Le « socialisme démocratique », dans toutes ses formes, détruit non seulement les économies, mais aussi la culture et la vision mêmes des gens qui le soutiennent.

 
 

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Julieta Clara est une écrivaine argentine qui explore la culture politique, la dégradation des institutions et les conséquences quotidiennes des incitations perverses. Ses œuvres allient la narration claire à la vision latino-américaine sur la liberté individuelle. Elle écrit depuis l'Argentine.

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