Après deux décennies en prison une pratiquante de Falun Gong se voit prolonger sa sentence de deux autres années

Par Angela Bright
12 février 2021 22:08 Mis à jour: 12 février 2021 22:08

Il y a environ deux décennies, Zhang Rongjuan, une pratiquante de la pratique de méditation Falun Gong a été condamnée à 20 ans de prison pour avoir participé à l’interception d’une émission de télévision locale et son remplacement par une vidéo exposant la persécution du régime chinois sur le groupe spirituel.

Alors que sa peine arrivait à terme, les gardiens de prison l’ont soudainement prolongée de deux années supplémentaires.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline de méditation dont les enseignements moraux sont centrés sur l’Authenticité, la Bienveillance et la Tolérance. À la fin des années 1990, près de 100 millions de personnes en Chine ont pratiqué le Falun Gong, selon les estimations officielles de l’époque.

Avec près d’un Chinois sur 13 pratiquant le Falun Gong, le leader du Parti communiste chinois de l’époque, Jiang Zemin, a considéré la forte popularité du groupe comme une menace au pouvoir du Parti communiste chinois. Le 20 juillet 1999, Jiang a lancé une campagne nationale pour rafler les pratiquants, les jeter dans des prisons, des camps de travaux forcés et même dans des centres psychiatriques afin de les forcer à renoncer à leur foi.

Jiang a aussi déployé l’appareil de propagande de l’État pour diffamer la pratique et retourner l’opinion publique contre ses pratiquants. En janvier 2001, le régime chinois a mis en scène un incident d’auto-immolations sur la place Tiananmen, alléguant que les pratiquants du Falun Gong s’étaient mis en feu. Des enquêtes des médias ont par la suite mis au jour le montage élaboré des autorités.

Interruption de la diffusion

Minghui.org, un site web américain suivant de près la persécution du Falun Gong en Chine, a rapporté qu’en août 2002, afin de révéler l’incident d’auto-immolations de Tiananmen, les pratiquants du Falun Gong Zhang Rongjuan, Duan Xiaoyan, He Wanji et Li Chongfeng ont introduit clandestinement une capsule d’informations dans le réseau de télévision local du comté de Minhe, dans la province de Qinghai. Ils ont interrompu une émission pour diffuser leur vidéo qui exposait la nature mensongère de la mise en scène de l’événement par le régime chinois.

Le 30 décembre 2002, le tribunal intermédiaire de la ville de Xining, dans la province de Qinghai, les a condamnés à différentes sentences ; 20 ans de prison pour Zhang, 17 ans de prison pour He, 15 ans de prison pour Li et 7 ans de prison pour Duan. Ils ont été incarcérés à la prison provinciale pour femmes de Qinghai et à la prison de Qinghai Haomen. Au cours du procès, des signes de blessures ont été constatés sur le corps des pratiquants. Li marchait en boitant, selon Minghui.org.

Avant l’incident diffusé, en octobre 2000, Zhang avait été placée dans un camp de travail pendant un an par le bureau de police du comté de Zhenyuan. En mai 2001, elle a été sévèrement battue et a subi des blessures douloureuses aux pieds et aux jambes, selon Minghui.org. Elle a été battue jusqu’à ce qu’elle perde conscience à cinq reprises. Elle a subi de graves blessures à la tête, mais a quand même été contrainte de travailler, ce qui lui a valu plusieurs évanouissements pendant son travail.

En août 2001, lorsque Zhang a été libérée du camp de travail, les autorités locales avaient fermé l’atelier qu’elle dirigeait, la laissant sans travail et bientôt sans maison. Son enfant, alors âgé de 9 ans, a dû vivre avec ses parents. Zhang a été déplacée et s’est retrouvée à Qinghai.

Le 17 août 2002 à 19 heures dans la ville de Xining, province de Qinghai, le 18 août à 20 heures dans la ville de Lanzhou, province de Gansu, et le 19 août à 20 heures dans le comté de Minhe, province de Qinghai, les réseaux locaux de télévision par câble ont été interceptés avec des vidéos qui exposaient la persécution du Falun Gong en Chine.

La diffusion télévisée a duré une demi-heure. Les autorités locales ont été extrêmement alarmées et ont ordonné à la police de retrouver les personnes impliquées. Au moins 15 pratiquants de Falun Gong dans la région ont été enlevés à la suite de l’opération.

Le 24 août 2002, Zhang a été enlevé avec Duan et emmené dans un centre de détention à Xining.

La police locale a ensuite confisqué des objets de valeur personnels tels que des ordinateurs, des imprimantes et plus de 10 000 yuans (environ 1 500 $) en espèces à leur domicile.

Au cours de la procédure judiciaire, Duan et Zhang ont exigé que leur argent soit restitué, mais elles n’ont récupéré qu’une centaine de yuans.

Elles ont ensuite été transférés dans un lieu secret où elles ont été torturées.

Zhang a ensuite été détenue à la prison provinciale pour femmes de Qinghai, où elle a également subi d’autres tortures. Elle est devenue handicapée et ne pouvait plus marcher.

Alors que la peine de Zhang était sur le point d’expirer, les gardiens de la prison lui ont ajouté deux années supplémentaires simplement pour avoir refusé de renoncer à sa foi, rapporte Minghui.org.

Tandis que le pratiquant He, qui a également participé à la diffusion, a été persécuté à mort à la prison de Qinghai Haomen en mai 2003.

Après la fin de la peine de sept ans de Duan, elle a été condamnée à nouveau à dix ans en 2017. Elle a été emmenée à la prison pour femmes de Gansu. Les gardiens de la prison ont encouragé la détenue Ma Yaqin à battre Duan. Elle a été tourmentée, et cela lui a causé une confusion mentale. En outre, la prison n’a pas permis les visites de sa famille pendant près d’un an.

D’autres diffusions télévisées

Dans plusieurs provinces et villes, les pratiquants du Falun Gong ont utilisé la diffusion par télévision pour informer le public chinois de la persécution.

Le 16 février 2002, les réseaux câblés de télévision de la ville d’Anshan, dans la province de Liaoning, ont servi à diffuser des nouvelles censurées.

Le 5 mars 2002, huit chaînes de télévision dans le nord-est de la ville de Changchun ont été utilisées pour cela également. Dans la soirée du 23 juin 2002, plusieurs chaînes du diffuseur public CCTV, qui diffusait des programmes spécifiquement destinés aux zones rurales, ont diffusé un programme sur la persécution du Falun Gong.

Le soir du 12 août 2003, la chaîne 3 de Beijing TV Education a été interceptée.

En septembre 2007, la Fondation des droits de l’homme Asie Pacifique a décerné le « Fidelity Vindicator Award » à Liu Chengjun, un pratiquant du Falun Gong qui a été persécuté à mort par les autorités pour son implication dans l’interception de la télévision de Changchun.

Le commentateur d’actualités Hong Da a condamné la persécution des pratiquants de Falun Gong par le régime chinois pour avoir tenté de transmettre des informations véridiques à la population chinoise.

« Pendant les 70 ans de régime totalitaire du PCC, la Chine a été une société dans laquelle la véritable information a été gravement bloquée », a-t-il déclaré. « L’utilisation de la télévision par les pratiquants de Falun Gong apporte en fait la vérité sur le Falun Gong au peuple chinois. Ils devraient être admirés, et non torturés et tués. Face à l’injustice, les gens doivent avoir le droit de parole », a-t-il ajouté.

Peng Yongfeng, un ancien avocat en Chine continentale qui se trouve maintenant aux États-Unis, a noté que l’acte de « se brancher sur les câbles de télévision » pour transmettre la vérité sur une persécution est « un exercice tout à fait légitime du droit à la liberté d’expression ».

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