Attaques en mer Rouge: quatre choses à savoir sur les Houthis du Yémen

Par Epoch Times avec AFP
12 janvier 2024 12:20 Mis à jour: 12 janvier 2024 12:38

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené dans la nuit de jeudi à vendredi 73 frappes aériennes contre les Houthis au Yémen, accusés d’entraver la navigation internationale en mer Rouge. Ces raid ont entraîné cinq morts et six blessés, a affirmé le porte parole militaire des Houthis

Voici quatre choses à savoir sur ces rebelles qui contrôlent une grande partie du Yémen.

Les Houthis sont soutenus par l’Iran, poids lourd régional et ennemi juré d’Israël. Ils font partie de l’« axe de la résistance », qui regroupe les mouvements anti-israéliens de la région, allant du Hamas palestinien au Hezbollah libanais, en passant par des groupes en Irak et en Syrie.

Peu après le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, les Houthis ont multiplié les attaques au large des côtes yéménites contre des navires commerciaux qu’ils estiment liés à Israël, en signe de solidarité avec les Palestiniens à Gaza.

Les États-Unis, qui ont déployé des navires de guerre en mer Rouge et mis en place une force internationale pour sécuriser cette zone essentielle pour le commerce mondial, accusent l’Iran de soutenir et d’encourager ces attaques, ce que Téhéran nie.

Une menace sérieuse pour les voisins du Golfe

Avec une force estimée il y a quelques années à au moins 200.000 hommes, les Houthis sont bien entraînés et habitués à combattre dans les terrains montagneux et rudes du Yémen. Après avoir pris la capitale Sanaa en 2014, ils se sont emparés de vastes territoires de ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, en particulier dans le nord.

Leurs missiles de longue portée et leurs drones développés grâce à la technologie iranienne, selon leurs adversaires, sont considérés comme une menace sérieuse pour leurs voisins du Golfe. L’arsenal des Houthis comprend des Typhoon, une version remodelée des missiles iraniens Qadr, d’une portée de 1600 à 1900 km, explique Fabian Hinz, spécialiste de l’armement au sein de l’International Institute for Strategic Studies. « Ils ne sont pas du tout précis, au moins les versions qui ont été montrées, mais ils peuvent atteindre Israël », dit-il à l’AFP. Lors des essais effectués en 2016 par l’Iran, ces missiles avaient touché des cibles situées à 1400 km de distance.

Mohammed Albasha, expert au sein du groupe Navanti, basé près de Washington, précise que les rebelles ont dévoilé leur arsenal de Typhoon quelques semaines seulement avant le 7 octobre et l’attaque d’une violence sans précédent du Hamas sur le territoire israélien.

Un contrôle d’une grande partie du nord du pays

Les rebelles yéménites, qui contrôlent une grande partie du nord du pays, possèdent également des versions modifiées des missiles de croisière iraniens Qods, selon Fabian Hinz. Ils ont une portée de 1650 km environ.

Les Houthis ont déjà mené des attaques contre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, tous deux membres de la coalition militaire qui appuie le gouvernement yéménite face aux rebelles depuis 2015. Les Houthis n’avaient toutefois jamais participé jusque-là à un conflit n’impliquant pas leur pays.  Après avoir combattu les Houthis pendant plus de huit ans, Ryad a entamé des pourparlers avec eux l’année dernière, dans l’espoir de mettre fin au conflit qui a dévasté le pays.

En dépit de milliers de combattants tués, les Houthis continuent d’attirer des jeunes recrues dans ce pays d’environ 30 millions d’habitants, plongé dans l’une des pires crises humanitaires au monde. En affirmant s’attaquer à Israël et à son allié américain en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, bombardés et assiégés depuis le 7 octobre, les Houthis ont gagné en visibilité et rallié leur base populaire au Yémen, et dans le reste de la région, estiment des experts.

Des règles sociales et religieuses très strictes, visant notamment les femmes

Venus du Nord, les Houthis se sont constitués comme mouvement dans les années 1990 pour lutter contre la marginalisation dont se disait victime leur communauté zaïdite, une branche de l’islam chiite, dans un pays majoritairement sunnite. Les Zaïdites ont connu leur apogée dans le Nord du Yémen avec l’instauration d’un « imamat » (régime politique dirigé par un imam) au IXe siècle, qui s’est maintenu jusqu’au XXe siècle. Dans les territoires qu’ils contrôlent, les Houthis ont imposé des règles sociales et religieuses très strictes, visant notamment les femmes.

Les rebelles Houthis au Yémen, visés par des frappes aériennes américaines et britanniques, portent par leurs attaques de navires en mer Rouge « la responsabilité extrêmement lourde de l’escalade régionale », a estimé Paris vendredi. La France, qui a déployé une frégate dans la zone, « exige que les Houthis mettent fin immédiatement » à leurs attaques et rappelle que les États ont « le droit » d’y réagir, selon un communiqué de son ministère des Affaires étrangères.

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