Atteint d’un cancer, il doit stopper son traitement de chimiothérapie suite à une pénurie de médicaments

Par Emmanuelle Bourdy
8 août 2019 18:55 Mis à jour: 8 août 2019 18:55

Jean-Marie Semet est originaire de Coquelle (Pas-de-Calais). Âgé de 68 ans, il est atteint d’un cancer de la vessie.

Après avoir subi une opération le 27 février, il a été décidé qu’il suive une chimiothérapie à titre préventif. Lors de ses séances, il recevait des instillations d’amétycine, le but étant de retarder et même d’éviter le retour de la tumeur.

Or, après avoir réalisé ses 5 premières séances, le produit s’est avéré être en rupture de stock. Le traitement a donc été suspendu le 9 mai. L’approvisionnement en amétycine est souvent irrégulier et il n’est pas rare que ce produit soit en pénurie ainsi que le relatait BFMTV en juin.

Jean-Marie Semet raconte : «J’avais fait ma cinquième séance quand les infirmières m’ont dit : ‘Pour la semaine prochaine, on vous avertira car ce n’est pas sûr qu’on ait les produits à vous injecter’.»

«Ils m’avaient prescrit huit séances en tout». De plus, ce médicament n’a pas d’équivalent.

Jean-Marie Semet n’a qu’une crainte, que son état empire et qu’il soit obligé de subir l’ablation de la vessie et de la prostate. Mais l’urologue François Desgrandchamps n’y est pas favorable, la jugeant «disproportionnée».

Pendant plusieurs semaines, malgré de nombreux appels, Jean-Marie Semet n’a pas réussi à obtenir des informations concernant son traitement et il ignorait même si son protocole de soins serait poursuivi. Mais on lui avait expliqué que cela ne posait pas de problème puisque son traitement était fait à titre préventif.

Il explique, dépité : «A un moment donné, je téléphonais régulièrement aux infirmières, car d’habitude on doit faire une analyse d’urine avant l’instillation et leur communiquer le résultat. On a fini par me répondre : ‘On vous a dit qu’on vous appellerait’, donc je n’appelle plus». Même si Jean-Marie Semet a pensé faire transférer son dossier, il a finalement opté pour la patience «en se disant que ça allait peut-être se calmer».

La clinique lui a récemment annoncé que les trois dernières séances n’auraient pas lieu malgré le fait que le produit soit à nouveau disponible depuis début juillet d’après le laboratoire.

Il reste inquiet, d’autant plus que son urologue n’est pas en accord avec cette décision. Ce dernier a précisé à son patient : «Il m’a dit que c’était une catastrophe. Le risque de récidive de la tumeur de la vessie est de 20 %. Donc je ne comprends pas qu’on ait arrêté à 5 instillations.»

Jean-Marie Semet attend désormais sa visite de contrôle qui aura lieu en fin d’année. Il reste soucieux et explique au micro de RTL : «On ne sait pas comment ça va se terminer. Quand on parle de récidive, derrière on parle de métastases. on parle de généralisation du cancer aux autres organes, donc tout ça, c’est dans la tête…»

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