Au Louvre, manifestation contre le financement du musée par l’argent des opiacés – quid de l’Opéra de Paris avec Huawei ?

Par afp
1 juillet 2019 14:01 Mis à jour: 10 avril 2020 12:58

Une trentaine de manifestants ont protesté lundi devant le musée du Louvre, en réclamant à l’institution de prendre ses distances avec la famille Sackler, de riches mécènes américains dont le laboratoire pharmaceutique est accusé d’être le principal responsable de la crise des opiacés aux Etats-Unis.

Les militants de l’association américaine PAIN et de l’asso française Aides ont déployé une banderole rouge « Take down the Sackler name » devant la pyramide du musée, pour demander à l’institution de débaptiser l’aile des Antiquités orientales du Louvre, qui porte le nom de Sackler depuis 1996.

Très influents au sein du gotha new-yorkais, les Sackler ont construit leur réputation grâce au mécénat, et bâti leur fortune sur l’OxyContin, un puissant analgésique accusé d’être à l’origine de la crise des opiacés qui a fait 47.000 morts par overdose aux Etats-Unis en 2017. Ces derniers mois, la National Portrait Gallery, la Tate Gallery de Londres, le Metropolitan Museum ou encore le Guggenheim de New York ont renoncé aux dons des Sackler.

Le nombre d’hospitalisations liées à la consommation d’opioïdes a presque triplé (+167%) entre 2000 et 2017, selon un bilan publié par l’Agence du médicament (ANSM), tandis que le nombre de décès a bondi de 146% entre 2000 et 2015, avec « au moins quatre décès par semaines ». Mais la situation de l’Hexagone reste sans « aucune commune mesure » avec les Etats-Unis, selon la coordinatrice de ce rapport.

Quand l’Opéra de Paris « donne les clés » de ces spectacles à Huawei (affilié au régime communiste chinois) pour 900.000 euros

Dans l’article de l’Obs « Comment Huawei drague l’élite parisienne pour imposer la suprématie chinoise », l’hebdomadaire indique qu’en 2017, le géant chinois a signé un important partenariat avec l’Opéra de Paris pour l’aider à entrer dans l’ère du numérique. Cette association lui permet d’organiser chaque année une prestigieuse soirée de gala. En juillet 2017, Jean-Louis Borloo, administrateur de Huawei Technologies France de 2016 à décembre 2018, a pu partager une coupe de champagne avec Jean-Marie Le Guen, Yves Jégo et Renaud Capuçon, le violoniste préféré d’Emmanuel Macron…

Huawei est une nouvelle arme technologique du régime chinois, responsable de la limitation des libertés individuelles en Chine et de l’espionnage industriel dans le monde, mais ça ne s’arrête pas là. L’Opéra de Paris dit « avoir donné les clés » des spectacles culturels à Huawei sous le prétexte d’en développer les aspect digitaux.

Selon Europe 1, le 9 juillet 2018, l’Opéra de Paris, première compagnie française d’opéra et de ballet, a annoncé que Huawei investirait 900 000 euros sur trois ans dans la création d’une « académie numérique » mondiale des compagnies des arts du spectacle, comprenant des cours en ligne, des archives vidéo, etc.

Les médias d’État chinois ont également loué ce partenariat, soulignant qu’il est soutenu par le ministère de la Culture de la Chine. En même temps, la compagnie new-yorkaise Shen Yun Performing Arts négociait avec l’Opéra de Paris la location d’une salle, le Palais Garnier, pour plusieurs représentations dans le cadre de sa tournée mondiale 2019.

Les représentants de Shen Yun en France ont déclaré à Epoch Times que les négociations sur la réservation de la salle se sont soudainement arrêtées après que l’Opéra de Paris a passé un accord avec Huawei. Après l’arrêt de ces négociations, Shen Yun a finalement présenté ses spectacles dans une autre salle à Paris, au Palais des Congrès. La compagnie vient d’y terminer avec succès une série de spectacles au mois de janvier et elle reviendra pour une nouvelle série au mois de mai.

Selon le site de Shen Yun, la mission de la compagnie consiste à faire revivre 5 000 ans de civilisation chinoise. Depuis sa fondation en 2006, le gouvernement de Pékin a toujours essayé d’empêcher les activités de la compagnie en Occident – apparemment en raison de la présentation de sujets considérés comme « sensibles » par le régime chinois, tels que sa persécution en Chine de la pratique traditionnelle spirituelle de Falun Gong.

Epochtimes.fr avec AFP

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