Avis d’expert: «l’Initiative pour la sécurité mondiale» de Pékin cherche à diviser le monde démocratique

Par Mary Hong
3 mars 2023 19:23 Mis à jour: 4 mars 2023 16:37

Le 21 février, le Parti communiste chinois (PCC) a publié un document pour présenter son Initiative pour la sécurité mondiale – et ce, en même temps que Wang Yi, le plus haut diplomate chinois, rencontrait Vladimir Poutine au Kremlin.

Ces événements font partie de la stratégie chinoise visant à perturber l’ordre international, a expliqué un expert en soulignant que le régime communiste chinois représente une menace pour le monde libre bien plus grave que l’ancienne Union soviétique.

En présentant le Document conceptuel sur l’Initiative pour la sécurité mondiale lors de la cérémonie d’ouverture du Forum Lanting à Pékin, le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a affirmé que « sans la sécurité de la Chine, il n’y aurait pas la sécurité mondiale ».

Pékin a déclaré que le document reflétait ses efforts dans la recherche d’une solution politique au conflit russo-ukrainien. Dans une déclaration ambiguë, le porte-parole du régime, la Télévision Centrale de Chine (CCTV), a annoncé que « les concepts et les principes fondamentaux de l’Initiative pour la sécurité mondiale » mettaient au clair les « mécanismes » qui devraient être impliqués dans la coopération mondiale et offraient « des directions et des plates-formes ».

Une proposition dénuée de sens

En avril 2022, lors de la conférence annuelle 2022 du Forum de Boao pour l’Asie, le dirigeant chinois Xi Jinping a évoqué l’idée d’une « Initiative de sécurité mondiale » pour faire face à la pandémie du Covid et préserver la paix et la sécurité dans le monde.

En février dernier, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, Wang Yi, le directeur du bureau central des affaires étrangères du Parti communiste chinois, a déclaré que Pékin continuait de « rester fermement du côté de la paix et du dialogue » concernant la crise ukrainienne, ajoutant que la Chine préparait un document pour présenter des mesures pratiques face aux défis de la sécurité dans le monde entier.

Il a également mentionné que ce concept avait obtenu le soutien de plus de 100 pays et organisations.

Sun Kuo-hsiang, expert en sécurité nationale et en relations internationales de l’université Nanhua à Taïwan, a souligné que le Parti communiste chinois est bien doué pour attirer l’attention internationale grâce aux slogans fantaisistes, mais dénués de sens, des slogans qui visent en réalité de saper la sécurité et l’ordre international.

Il a noté que l’objectif de l’État-parti chinois est de dominer le monde. Ce régime cherche à obtenir le soutien de différents pays, à affaiblir et à prendre la place de l’Europe et surtout de l’Amérique en tant que centres d’influence mondiale. Entretemps, le PCC essaye de jouer le jeu selon les prétendues règles internationales et d’adapter les événements à ses besoins.

Au lieu de négociations menées de concert avec d’autres pays et les Nations unies, a précisé l’expert, « le PCC veut réinventer la roue » en se plaçant au centre d’un nouvel ordre mondial. Il veut devenir le patron et diriger la planète comme sa propre entreprise.

« Le PCC s’engage dans des ‘stratégies grises’ ambiguës » qui perturbent l’ordre international, a souligné M. Sun.

« L’ancienne Union soviétique s’est clairement positionnée contre la démocratie, dans une quête de totalitarisme ou de communisme. »

Cependant, le régime chinois ne semble pas propager le communisme en surface, mais se livre davantage à la propagande et à l’infiltration communistes – une zone grise où le monde démocratique ne dispose pas de mesures préventives efficaces, a-t-il poursuivi.

Cette absence de mécanisme efficace pour faire face au régime chinois a conduit à l’incapacité de la communauté internationale de l’empêcher de poursuivre ses tactiques et actions coercitives dans le monde.

« C’est la raison pour laquelle le PCC représente une menace bien plus sérieuse que l’ancienne Union soviétique », a mis en garde M. Sun.

L’incapacité de contenir le PCC

Lors de sa tournée européenne, Wang Yi a visité la France, l’Italie, la Hongrie et l’Allemagne. La visite de la Russie, les 21 et 22 février, a été sa dernière étape.

Vladimir Poutine rencontre Wang Yi, directeur du bureau central des affaires étrangères du Parti communiste chinois, au Kremlin, à Moscou, le 22 février 2023. (Anton Novoderezhkin/Sputnik/AFP via Getty Images)

Au Kremlin, Vladimir Poutine a déclaré que « les relations russo-chinoises se développent comme nous l’avions prévu (…) et nous atteignons de nouvelles étapes ».

De son côté, Wang Yi a dit que les relations entre la Chine et la Russie « ont résisté aux pressions de la communauté internationale », soulignant qu’elles se développent de manière régulière.

Sun Kuo-hsiang a indiqué que bien que les pays européens soient préoccupés par le conflit russo-ukrainien, leur incapacité à reconnaître la stratégie grise du PCC a permis à ce dernier d’instrumentaliser le conflit russo-ukrainien pour diviser les États-Unis et l’Union européenne.

Le 25 février, Emmanuel Macron a annoncé  vouloir se rendre à Pékin en avril pour convaincre Xi Jinping de jouer le rôle de médiateur pour mettre fin au conflit.

« L’intention du PCC n’a jamais été de faire la paix entre la Russie et l’Ukraine », a affirmé M. Sun.

L’économiste et blogueur chinois Cai Shenkun a également commenté : « Dans un sens, c’est l’Occident lui-même qui a nourri ce loup de guerre [au sein du régime chinois]. Si l’Occident ne parvient pas à se dissocier complètement du régime, l’avenir est vraiment inquiétant. »

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