Barbès est passé « de la petite délinquance de rue à l’horreur du quotidien » témoigne la réalisatrice Jeanne Labrune

Par Emmanuelle Bourdy
21 novembre 2020 12:57 Mis à jour: 21 novembre 2020 12:57

Les incivilités sont grandissantes Boulevard Barbès. Entre les trafics de drogue, les ventes à la sauvette de cigarettes et de Subutex et les vols à l’arrachée, Jeanne Labrune, réalisatrice, scénariste et écrivaine française, n’en peut plus. Installée depuis 25 ans à Barbès, elle a lancé une pétition pour réclamer le « rétablissement de l’État de droit dans ce quartier ».  

Alors que les Français sont de nouveau confinés, la délinquance augmente de façon exponentielle à Barbès, malgré les interventions policières et les arrestations qui en découlent. Si Jeanne Labrune aime son quartier, elle déplore ce qu’il est devenu : un lieu où règnent désormais la violence et l’insécurité, rapporte Le Parisien. En 25 ans, la réalisatrice a clairement vu l’évolution de ce quartier et le connaît par cœur. Elle se bat pour qu’il retrouve un peu de quiétude et réclame le « rétablissement de l’État de droit » dans l’arrondissement.

« Nous sommes passés de la petite délinquance de rue à l’horreur du quotidien. J’ai le souvenir, alors que nous partagions un café entre copains, dans le quartier, de cette femme, accompagnée de son mari, qui a été insultée, s’est pris un jet de chaise dans les jambes et un café brûlant », explique l’écrivaine au journal. « J’allais faire ma quatrième chimiothérapie à l’hôpital Lariboisière », avait alors expliqué cette femme au petit groupe.

C’est donc « ce jour-là » que la réalisatrice a « décidé d’agir ». « Nous avons décidé de cette pétition. Parce que, trop, c’est trop. Je me suis dit : stop aux petits cons au pied des immeubles. Il faut vraiment agir. Barbès est le quartier que j’aime. Ces gosses, ils me font rire, quand ils disent : ‘Cette dame, là,  je sais qui elle est’ », ajoute-t-elle. La pétition a recueilli 800 signatures.

« C’est un mélange de lassitude, d’écœurement et parfois de peur. Entre les trafiquants, les mineurs isolés qui se battent entre eux et agressent les passants, les vols… La situation est explosive », s’indigne un épicier de la Goutte-d’Or. Jeanne Labrune a elle-même été victime d’une agression, un vol à la sauvette où les agresseurs lui ont arraché son collier. « Cela a été très traumatisant, on ne se rend pas compte… J’ai eu le cou blessé. Coupé », confie-t-elle au journal.

De plus, cette insécurité a fait fuir bon nombre de commerçants, affichant sur leur devanture le panneau ‘Stop à l’insécurité’, précise Le Parisien. Dernièrement, la bibliothèque de la Goutte-d’Or a également fermé ses portes, sous l’initiative du personnel. « Notre vie est mise en cause. On attend beaucoup plus des pouvoirs publics », souligne Loïc Guezo, le président de Demain La Chapelle.

« Voir cette drogue sur nos rebords de fenêtres, ces gosses qui continuent le deal, ces agressions… On fait quoi ? » s’interroge la scénariste démunie.

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