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La France face aux voleurs de cuivre : Bruno Retailleau intensifie la lutte

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Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.

Photo: Crédit photo ALAIN JOCARD/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Face à la flambée des vols de cuivre qui paralysent gares, réseaux électriques et télécoms, le gouvernement intensifie la répression. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, promet une lutte sans compromis contre ces gangs « issus pour l’essentiel des pays de l’Est », tandis que la justice inflige des peines sévères. Entre opérations commando, infrastructures dégradées et coûts exorbitants pour les communes, la France subit les conséquences de ce fléau désormais considéré comme prioritaire.
Alors que les vols de cuivre sont en augmentation et frappent de plein fouet les infrastructures françaises, le gouvernement a décidé de serrer la vis. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a donné des instructions fermes pour venir à bout de ce « fléau », en neutralisant ces gangs, issus pour l’essentiel des pays de l’Est, et notamment de la Roumanie, relate Le Figaro.
Entreprises françaises et communes victimes de ce phénomène
Ces vols touchent en premier lieu les entreprises françaises, notamment dans le bâtiment et les télécommunications, mais aussi la SNCF, qui doit régulièrement annuler des trains, surtout en été, à cause de ces infractions. Le cuivre, extrait de ces câbles, est ensuite revendu à prix d’or.
Des petites communes sont aussi victimes et peuvent se retrouver plongées dans le noir durant des semaines, leurs réseaux d’éclairage public étant la cible privilégiée de voleurs qui arrachent les câbles avec des véhicules.
« Hors de question de céder à la fatalité »
« Il ne faut pas nier la vulnérabilité de nos réseaux, mais il est hors de question de céder à la fatalité », a indiqué auprès de nos confrères Bruno Retailleau. Et d’ajouter : « Il n’y a que la réponse sécuritaire et pénale qui viendra à bout de ce fléau. » Une position également partagée par le garde des Sceaux, Gérald Darmanin.
En outre, le locataire de Beauvau mise sur un renforcement de la coopération police-gendarmerie avec, « au niveau départemental, des plans d’action conjoints avec les opérateurs de télécommunication pour sécuriser le matériel sur site, créer un réseau d’alerte et mieux comprendre les modes opératoires ».
Les ferrailleurs sont, eux, soumis à des contrôles réguliers dans le cadre des comités départementaux de lutte antifraude (CODAF), et chaque infraction est systématiquement sanctionnée.
Parmi les autres mesures déployées : un recours accru à la vidéosurveillance dans les communes les plus touchées, la désignation de « référents sûreté » auprès des maires et, depuis 2011, l’interdiction du paiement en espèces pour l’achat de métaux.
Revendu entre six et sept euros le kilo
La justice a ainsi durci le ton, comme en témoigne le cas de Colmar où, le 23 mai dernier, des Roumains ayant dérobé des câbles à la SNCF ont été condamnés à des peines allant jusqu’à deux ans et demi de prison ferme.
Mais malgré les arrestations, les réseaux se reconstituent sans cesse, plongeant parfois des gares entières dans le chaos. En juin dernier, Lille a subi le vol de 600 mètres de câbles, et même l’Eurostar a déjà été mis « en rideau », comme en témoigne un agent de la sûreté ferroviaire. Orange, de son côté, a perdu 1400 kilomètres de câbles en 2024, des malfaiteurs se faisant passer pour des ouvriers de chantier. Ces bandes sévissent partout en France, avec une forte concentration dans les Hauts-de-France et les Pays de la Loire.
Le phénomène reste difficile à endiguer, car la France « paie chèrement sa position de pays de confluence ouverte à toutes les routes de la délinquance », pointent nos confrères. Le cuivre, surnommé « or rouge », attise la convoitise. Son cours a triplé depuis 2000 et il se revend aujourd’hui entre six et sept euros le kilo. Chaque année, des centaines de tonnes alimentent des filières de recel bien organisées, notamment en Belgique et dans les Balkans.