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Un pizzaïolo se fait justice lui-mêmeAlpes-Maritimes : excédé par des actes de vandalisme à répétition, un pizzaiolo de Menton chasse les auteurs à coups de canne à vaches
À Menton (Alpes-Maritimes), Laurent Raimondo, pizzaiolo et propriétaire de plusieurs distributeurs automatiques, a été confronté à de multiples dégradations. Lassé des plaintes sans suite, il a surpris des vandales à l’aube et les a chassés à coups de bâton, revendiquant un acte de légitime défense.

Excédé par des actes de vandalisme à répétition, un pizzaiolo de Menton chasse les intrus à coups de canne à vaches.
Photo: capture d'écran vidéo publiée le 4 décembre 2025 par Laurent Raimondo
Fatigué par les intrusions répétées, le pizzaïolo a décidé de se faire justice lui-même. Selon BFMTV, il explique avoir été confronté quotidiennement à des jeunes et parfois à des adultes : « Tous les matins et tous les soirs », des lycéens s’en prennent à ses machines, assure-t-il.
« Je me suis mis en planque »
Le 4 décembre, après s’être installé dans sa voiture, le restaurateur a surpris un groupe tentant de vandaliser ses distributeurs. Armé d’une canne en bois, il les a fait sortir. Il raconte à France 3 Côte d’Azur : « Je me suis mis en planque, j’ai attendu que les premiers élèves sortent du train. De loin, j’ai reconnu un des jeunes avec la casquette. Ils sont entrés dans le local, ils ont commencé à frapper dans les machines, je les ai fait sortir. »
Le commerçant déplore l’inaction des autorités malgré plusieurs plaintes. Sur RMC, il déplore : « J’en ai marre que personne ne m’écoute, ne prenne mes plaintes en considération. » Il précise à BFMTV avoir même fourni aux forces de l’ordre les « numéros de téléphone, adresses, vidéos et photos d’adultes » ayant détérioré son commerce, sans jamais obtenir de retour. Selon lui, les dégâts matériels s’élèvent à environ 60.000 euros, incluant des distributeurs coûtant jusqu’à 18.000 euros chacun.
« Il a le droit de faire quelque chose, un acte proportionné »
Sur le plan légal, Vincent de la Morandière, avocat pénaliste au barreau de Paris, explique sur BFMTV : « Il a le droit de faire quelque chose, un acte proportionné, pour mettre fin à un pillage de sa boutique si c’est fait avec violence. » Selon l’avocat, les images ne montrent pas de disproportion dans la réaction du pizzaiolo.
Dans l’émission Les Grandes Gueules, l’avocat Charles Consigny souligne qu’en agissant seul, le pizzaïolo s’expose « théoriquement » à des poursuites judiciaires. « C’est au procureur de décider mais je ne pense pas qu’il le fera », précise-t-il, avant d’aller plus loin dans son analyse : « Qui est fautif dans cette histoire ? C’est le procureur, le service de l’État, donc ils ne vont pas en plus poursuivre les gens qui ne font que suppléer à leurs carences. »
Pas de nouvelles dégradations depuis son intervention musclée
« Ça fait plus d’un an que ça dure. Je mets souvent des vidéos, mais personne ne bouge. C’est quasiment tous les jours ! » s’agace encore le restaurateur auprès de France 3. Pourtant, depuis son action musclée, il a cependant reçu un large soutien sur les réseaux sociaux. En quelques heures, l’une des vidéos publiées sur Facebook a été vue plusieurs centaines de fois. Certains ont estimé qu’il avait eu raison de passer à l’action, voire qu’il avait été « trop gentil », tandis que d’autres ont dénoncé l’inexistence de la justice.
« Sans intervention, ça va continuer jusqu’à la fermeture du local dans lequel j’ai investi 150.000 euros », assure-t-il enfin sur BFMTV. Depuis son passage à l’action, il n’a toutefois pas constaté de nouvelles intrusions et espère que son assurance, dont il « attend désormais les devis écrits », couvrira tous les préjudices subis.

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