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Kiev et Washington s’entendent sur un plan de reconstruction de l’Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souligné que la sécurité serait la clé des perspectives économiques d’après guerre lors de ses entretiens avec des responsables américains.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’adresse aux médias après une réunion de la « Coalition des volontaires » à Londres, le 24 octobre 2025.
Photo: Kirsty Wigglesworth – WPA Pool/Getty Images
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué mercredi que l’Ukraine s’était accordée sur des éléments clés d’une stratégie de reconstruction du pays après la guerre, à l’issue de discussions avec des responsables américains.
Les échanges ont porté sur un schéma économique de reconstruction, lors de pourparlers auxquels participaient Jared Kushner, conseiller et gendre du président Donald Trump, le secrétaire au Trésor Scott Bessent et le patron de BlackRock, Larry Fink.
Les considérations économiques sont devenues un volet central des discussions de paix, englobant la défense future de l’Ukraine et le contrôle de son territoire.
« Les principes du document économique sont parfaitement clairs, et nous sommes pleinement alignés avec la partie américaine », a déclaré M. Zelensky. « Un principe commun essentiel est que, pour que la reconstruction soit de haute qualité et que la croissance économique après cette guerre soit tangible, une sécurité réelle doit en constituer le cœur. Quand la sécurité est là, tout le reste suit. »
M. Zelensky était entouré, lors de cette réunion, de la Première ministre Yulia Svyrydenko, d’autres responsables ukrainiens et de hauts gradés des forces armées. Il a précisé que deux grands accords couvraient les volets défense et économie.
Ce cadre en 20 points constitue une version remaniée de la proposition initiale de 28 points de M. Trump : il prévoit notamment des concessions territoriales – comme la cession de la Crimée, de Louhansk et de Donetsk à la Russie –, le gel des lignes dans les régions de Kherson et de Zaporijjia, ainsi que l’inscription dans la Constitution de garde‑fous interdisant l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, une règle de l’Alliance proscrivant son entrée, une limitation des effectifs de l’armée ukrainienne à 600.000 hommes, une éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne si elle remplit les critères, et le retour de la Russie au G8. De récents ajustements ont supprimé certaines clauses jugées défavorables à l’Ukraine.
M. Kushner s’est imposé comme l’un des principaux architectes d’un accord entre l’Ukraine et la Russie. Il a accompagné l’émissaire de M. Trump, Steve Witkoff, à une séance qualifiée de constructive au Kremlin plus tôt ce mois‑ci avec le président russe Vladimir Poutine, qui n’a toutefois pas permis d’aboutir à un accord complet sur les cessions territoriales, avant que le duo ne rencontre la délégation ukrainienne en Floride pour tenter de rapprocher les positions. M. Kushner avait auparavant piloté un cessez‑le‑feu à Gaza entre Israël et le groupe terroriste Hamas et pris part à la reconstruction de l’enclave.
Un autre volet introduit par les États‑Unis dans les plans de relance de l’Ukraine porte sur des co‑investissements dans des secteurs comme les métaux rares. Le fonds d’investissement créé serait cogéré par Washington et Kiev, en supervisant les nouveaux projets liés aux ressources naturelles – notamment les terres rares, le pétrole, le gaz naturel et d’autres –, Kiev acceptant de consacrer la moitié des revenus futurs issus de ces ressources à la reconstruction.
Des hauts responsables britanniques, français et allemands se sont entretenus mercredi avec M. Trump au sujet des efforts américains pour mettre fin au conflit, saluant « un moment critique » dans la marche vers la paix, alors que l’ancien président bénéficie d’un soutien public solide pour sa volonté de clore la guerre.
Les pays de la « coalition des volontaires » qui soutiennent l’Ukraine, sous l’égide des membres de l’Union européenne, doivent se réunir jeudi.
Jusqu’ici, les négociations se sont tenues à Genève, en Floride et à Moscou, sans rencontre directe entre Russes et Ukrainiens, ce qui souligne le rôle de médiateur joué par Washington. M. Zelensky a récemment fait état d’un « entretien téléphonique long et substantiel » avec MM. Witkoff et Kushner. Kiev prévoit de présenter prochainement aux États‑Unis une nouvelle mouture de sa proposition de paix, centrée sur des compromis concernant les concessions territoriales.
M. Poutine a jugé les discussions de Moscou constructives, tout en reconnaissant des difficultés à parvenir à un accord, notamment sur les régions que la Russie revendique.
Les Européens restent prudents : ils appellent à une paix sans capitulation, au moment où M. Trump presse les pays européens de renforcer leurs capacités de défense et leurs partenariats en matière de ressources plutôt que de compter sur une hausse de l’aide militaire américaine.
Avec la contribution de Reuters.

Kimberly Hayek est journaliste pour Epoch Times. Elle couvre l'actualité californienne et a travaillé comme rédactrice et reporter sur le terrain à la frontière américano-mexicaine pendant la crise migratoire de 2018.
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