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Donald Trump promet d’appeler les dirigeants thaïlandais et cambodgien pour tenter de faire cesser les nouveaux affrontements frontaliers
De nouveaux combats ont éclaté le long d’une frontière contestée, où une paix négociée par le président américain s’est effondrée sur fond d’accusations mutuelles d’attaques contre des civils.

Des soldats font une pause pendant des affrontements le long de la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande, dans la province cambodgienne de Siem Reap, le 10 décembre 2025.
Photo: AFP via Getty Images
Le président Donald Trump a promis d’intervenir pour mettre fin aux nouveaux affrontements qui ont fait voler en éclats le cessez‑le‑feu qu’il avait contribué à obtenir plus tôt cette année entre la Thaïlande et le Cambodge, alors que les deux camps s’accusent mutuellement de viser les civils à l’artillerie, aux roquettes, aux drones et par des frappes aériennes.
S’exprimant lors d’un rassemblement en Pennsylvanie le 9 décembre, Trump a déclaré que des combats avaient de nouveau éclaté dans cette région frontalière disputée de longue date, moins de deux mois après qu’il a contribué à y conclure un cessez‑le‑feu entre les deux pays.
« Je déteste le dire… le Cambodge, la Thaïlande… ça a repris aujourd’hui et demain je vais devoir passer un coup de fil », a‑t‑il lancé à la foule. « Qui d’autre pourrait dire : “Je vais passer un coup de fil et arrêter une guerre entre deux pays très puissants, la Thaïlande et le Cambodge.” Ils s’affrontent de nouveau, mais je le ferai. »
Les nouvelles hostilités ont éclaté ces derniers jours en plus d’une douzaine de points le long des 817 km de frontière entre les deux pays, marquant les combats les plus intenses depuis une bataille de cinq jours en juillet que Trump avait stoppée en appelant les deux dirigeants. Ce cessez‑le‑feu, négocié avec l’aide du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim et soutenu par la pression tarifaire de Washington, s’est effondré cette semaine dans un déferlement de violence.

Des personnes ont installé des abris dans un camp provisoire après avoir été évacuées suite à des affrontements le long de la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande, dans la province cambodgienne de Siem Reap, le 10 décembre 2025. (TANG CHHIN Sothy / AFP via Getty Images)
Accusations de frappes contre des civils
Les deux gouvernements se sont accusés mutuellement d’avoir lancé des attaques ayant touché des zones civiles. L’armée thaïlandaise a affirmé que les forces cambodgiennes avaient tiré des roquettes BM‑21 à proximité d’un hôpital dans la province de Surin, en Thaïlande, forçant l’évacuation des patients et du personnel, et utilisé des drones pour larguer des bombes sur plusieurs fronts, notamment près du temple de Preah Vihear, site contesté du XIᵉ siècle. Des chars ont également été déployés, a indiqué l’armée.
L’armée cambodgienne a rétorqué que la Thaïlande avait bombardé des habitations, déployé des drones armés et envoyé des chasseurs F‑16 dans l’espace aérien cambodgien, affirmant que certaines frappes avaient eu lieu à proximité de zones habitées.
« Les forces cambodgiennes combattent avec acharnement l’ennemi qui avance et tiennent fermement leur rôle de défense de l’intégrité territoriale du Cambodge », a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué.
Le Cambodge a fait état de neuf civils tués, dont un nourrisson, et de 46 blessés. Les autorités thaïlandaises ont indiqué que cinq soldats avaient été tués et que 68 personnes avaient été blessées. Des dizaines de milliers de personnes ont fui leur domicile, près de 126.000 abris ayant été installés rien que du côté thaïlandais. Le Cambodge a déclaré qu’environ 55.000 personnes avaient été évacuées.

Des policiers montent la garde tandis que des résidents déplacés évacuent leurs biens dans leur véhicule lors d’affrontements à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande, dans la province cambodgienne de Siem Reap, le 10 décembre 2025. (AFP via Getty Images)
Des dirigeants qui n’annoncent pas la fin prochaine des combats
Les déclarations des deux camps illustrent la difficulté à laquelle Trump se heurte pour tenter de relancer la diplomatie.
Le 9 décembre, le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a écarté l’idée de pourparlers imminents et affirmé que les opérations militaires ne cesseraient pas.
« Nous devons faire ce que nous devons faire », a‑t‑il déclaré. « Le gouvernement soutiendra tous les types d’opérations militaires prévues auparavant. »
Interrogé sur l’intervention annoncée de Trump, il a affirmé que le conflit relevait d’une question bilatérale.
« D’autres dirigeants nationaux peuvent avoir de bonnes intentions en souhaitant la paix, a déclaré le Premier ministre aux journalistes. Ce n’est pas aussi simple que de décrocher le téléphone et d’appeler. Il doit y avoir une prise de rendez‑vous appropriée et des points de discussion convenus. Nous avons encore le temps de préparer ces questions si de telles discussions doivent avoir lieu. »
Le président du Sénat cambodgien, Hun Sen, largement considéré comme le dirigeant de facto du pays, a promis une riposte vigoureuse, affirmant que la Thaïlande avait contraint le Cambodge à répondre.
« Le Cambodge veut la paix, mais le Cambodge est forcé de se battre pour défendre son territoire », a‑t‑il déclaré dans un communiqué.
Un porte‑parole du gouvernement cambodgien a indiqué que le Cambodge ne recherchait que la paix et n’avait agi qu’en légitime défense, tandis qu’un conseiller principal du Premier ministre Hun Manet a laissé entendre que le pays était prêt à négocier.
La trêve de juillet avait été conclue après que Trump a menacé de priver les deux nations de certains avantages commerciaux. Les deux pays ont signé un accord de paix à Kuala Lumpur, en Malaisie, le 26 octobre, mais la trêve s’est depuis progressivement érodée.
La Thaïlande a suspendu le cessez‑le‑feu en novembre après que plusieurs soldats thaïlandais ont été grièvement blessés par ce qu’elle a présenté comme de nouvelles mines antipersonnel cambodgiennes. Le Cambodge a rejeté cette accusation.
Avec Reuters et The Associated Press

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